Cela fait seulement deux jours que Rasmus est arrivé à Azuola. Mais l'homme corbeau n'a pas perdu son temps, le soir même de son arrivé, il s'est renseigné sur l'île et a pris pour objectif de partir le plus vite possible du logement prêté par l'Église Blanche. Ce lieu lui a apporté pas mal d'information sur l'île, il commence à avoir un semblant d'idée de la situation, mais pas assez clair pour lui. Mais l'homme corbeau n'a pas perdu son temps, le soir même de son arrivé, il s'est renseigné sur l'île et a pris pour objectif de partir le plus vite possible du logement prêté par l'Église Blanche. On n'obtient pas la vérité en connaissant qu'une seule version, il voulait en savoir plus sur tout. Les Insoumis, l'Ordre Saint Émeline et leur colère contre les humains. Et pour cela, il devait le plus tôt possible quitter l’Église Blanche, c'est pour cela que le soir même, il postule pour être policier. Le lendemain, il eut l'entretien qui se passait plutôt bien. Par manque d'effectif, l'expérience de Rasmus dans l'armée et gardien de ville a suffi pour qu'il se fasse embaucher. L'urgence d'avoir aussi rapidement des hommes des forces de l'ordre en plus lui, on fait faire commencer le soir même. Ça ne le dérangeait pas, son but était de préserver cette île après tout donc ça l'arrangeait même.

Il n'avait pas encore rencontré tous ses collègues de travail, il n'en trouva pas le temps enquêtant sur la situation d'Azuola dès qu'il le peut. Et ces recherches l’empêchent de prendre le temps de connaître les personnes autour de lui. Ça lui donne un côté asocial, froid et distant. Ça ne le dérange pas, s'attacher ne l'arrange plus des masses. Les personnes n'arrêtent pas de souffrir et de mourir autour de lui, ça évitera au moins d'autres victimes. Parfois, l'homme corbeau à l'impression d'être maudit. Quoi de plus normal d'avoir ce genre de pensées, quand on perd deux fois sa famille et entourage.

Son deuxième jour de travail, Rasmus continuait ses recherches tant que c'était calme jusqu'à ce que son combiné sonne. Il décroche sans attendre. C'est un habitant dans le quartier Contemporain, elle aurait entendu une personne parler toute seule et se fracasser la tête lui-même. Ça l'inquiète et lui fait peur. Rasmus la rassure et lui conseille de rester enfermé chez elle et qu'il part de suite sur les lieux, il écrit l'adresse et part aussitôt après avoir prévenue l’accueil.

L'avantage pour lui d'être de nuit, c'est que la lumière du jour ne lui agresse enfin plus les yeux. Plus besoin de porter de lunette de soleil et il se sent beaucoup plus dans son élément. Il voit beaucoup mieux, se sent dans son élément et beaucoup plus en confiance. Il arrive dans l'immeuble à l'étage annoncé. Une fois à l'intérieur, il garde une main sur la crosse de son pistolet tranquillisant, arme de prédilection quand il ne sait pas à quoi s'attendre. Et lorsqu'il voir la scène qui s'offre à lui, il ne regrette absolument pas de l'avoir emmené avec lui. Un homme était au sol, tandis que l'autre avait le front ensanglanté. La première supposition qui lui vient en tête est que les deux hommes se sont battus et que l'homme réveillé l'a assommé. Cependant, l'appel a parlé d'un homme qui parle seul pour ensuite entendre des coups. C'était étrange, beaucoup trop étrange... Quelque chose l'échappe, mais attendant d'éclaircir tout ça, il fallait agir.

Afin de bloquer la première issus auquel l'agresseur peu penser, l'homme corbeau reste au bout de l'escalier qui permet de descendre. Il saisit et braque son arme vers l'homme conscient dans l'espoir de le dissuader de faire une quelconque résistance. Bien entendue, il ne s'attend pas à ce qu'il coopère. Il préfère s'attendre à tout scénario catastrophe possible. Il peut très bien entrer à l'intérieur, peu probable vu le nombre d'étages, sauf s'il sait voler. Il peut aussi l'attaquer malgré l'arme braquée et avoir une compétence qui le permet d'avoir l'avantage. C'est pour cette raison que le moindre mouvement suspect, il tirera. Ainsi, il sera endormi et il appellera l’hôpital pour celui est qui est déjà à terre.

« Plus un geste, mettez vous à genoux les mains sur la tête. »

Rasmus garde son arme braqué prêt à agir sur tout mouvement suspect de la part de son interlocuteur. Il compte sur ses sens pour agir à temps si jamais l'inconnue se rebelle ou tente une quelconque échappatoire. Il s'approchera que s'il fait ce qu'il lui ordonne.   

L'arme toujours en position sur la personne consciente Rasmus ne bouge pas d'un cil. Il lève les mains certes, mais en restant debout, il reste pour l'homme corbeau encore en grande totalité de ses moyens. Il peut encore tenter de fuir ou alors d'attaquer soudainement si jamais il baisse sa garde. Chose qu'il ne fera bien entendu pas. Il sait à peu près ce qu'il s'est passé grâce au coup de fil passé par une voisine. Il sait que d'une certaine manière, la personne en face de lui est possiblement dangereuse, voire très dangereuse. Cependant, lorsque l’intéressé lui réclame de ce calme, il ne peut s'empêcher de hausser les sourcils penchant légèrement la tête sur le côté. Sachant ce qu'il fait il était tout sauf énervé ou stressé. Sa demande a même été plutôt calme et assurée. La demande donc de se calmer le surprend et l'amuse un peu. Il décide cependant de ne rien dire ne changeant en rien sa concentration et professionnalisme, l'arme encore pointée sur l'homme qui apparemment le pense en colère ou stressé.

Il écoute attentivement son explication qui n'a pas vraiment l'air de correspondre à ce qu'on lui a annoncé au téléphone. Il devait cependant bien avoué que c'était bien tenté, bien trouvé. Il n'aurait pas eu les détails de la raison de son intervention, il aurait pu se faire avoir. Mais pas aujourd'hui, non, il sait, mais il décide de ne pas le dire de suite voulant jouer à son jeu dans l'espoir qu'au final, ça se termine bien pour tout le monde. Il reste silencieux tout le long et n'enlève pas son arme vers son interlocuteur. Que dire de toute façon ? Laissons ce monsieur essayer de se sortir de cette ennuyeuse situation, le fait qu'il tente de s'en sortir par un mensonge plutôt que la violence est plutôt une bonne chose.

« Bien, j’entends vos explications. Entrons donc à l'intérieur pour appeler les pompiers pour votre collègue. Nous l'attendrons ensemble et tout entrera dans l'ordre. Vous y trouverez de quoi essuyer votre plaie avec un peu de chance. »

Il avance pour inciter le jeune homme à entrer l'invitant d'un signe de tête à le porter. Afin de lui donner un peu plus de confiance, il baisse légèrement son arme. Une fois à l'intérieur, il ferme la porte derrière lui et saisie de sa main de libre un téléphone appelant donc les pompiers sans quitter des yeux son suspect. Il était calme comme souvent, aillant dû faire face à bien pire dans sa vie.

« Oui bonsoir, agent Rascorb à l'appareil, j'ai avec moi un homme inconscient, dû à l'alcool celons mon témoin, j'aurais besoin qu'on l'emmène à l’hôpital. »

Il reste un silence et hausse la tête.

« Entendue, je serais sur place une fois que vous serez arrivé. »

Il renseigne l'étage et le numéro de porte pour enfin raccrocher. Il s'approche de l'homme inconscient et vérifie son pouls au niveau de sa nuque. Remarquant son témoin calme, il range enfin son arme pour mettre la potentielle victime en position latérale de sécurité. Ses yeux entièrement noirs se fixent de nouveau sur l'homme.

« Je vais vous faire une confidence... Mon pouvoir, c'est de détecter les mensonges... »

Il le fixe guettant sa réaction et ajoute toujours d'un ton calme, posé et sûr de lui.

« Et je sais que vous m'avez menti. Les pompiers ne vont pas tarder à arriver, si vous voulez sauver réellement cet homme, il faudra m'expliquer ce qu'il s'est réellement passé. »

S'il refuse de lui donner une version des faits qui correspond au coup de téléphone qu'il a eu, il sera forcé de l'emmener au poste de police en détention provisoire le temps que le peu de médecin d'Azuola possède puisse expliquer la raison de l'état de l'homme maintenant correctement allongé au sol. Bien entendue Rasmus bluff, il n'a pas cette capacité à détecter les mensonges, mais avec un peu de chance ça dissuadera son suspect de mentir. Nous sommes dans un monde fait de monstre et de magie après tout. Alors pourquoi pas un pouvoir sur le mensonge ?

« Quand une personne est inconscient en fonction de ce qu'il lui est arrivé chaque seconde compte. Il serait dommage qu'il y passe seulement parce que les médecins ont dû découvrir par eux même ce qu'il s'est réellement passé. »

Le policier le fixe droit dans les yeux d'une manière plutôt sévère mais cependant toujours aussi calme et sur de lui. S'il tente quoi que ce soit, il le sentira et pourra agir à temps si tout va bien. Le risque est au fait qu'il ne sache rien des capacités de son suspect. Comble de l'ironie, s'il faut, il peut voir que pour le coup, c'est lui qui lui ment, sauf sur le fait qu'il sait que son excuse a été un mensonge.

« Alors ? »

Il reste là à le regarder, prêt à agir en conséquence et espère tout de même de ne pas en avoir à arriver là.   

Au début, tout se passe bien, pas de résistance du suspect, il entre dans l'appartement en portant même la personne inconsciente. Mais l'homme corbeau ne baisse pas sa vigilance pour autant, grâce à l'appel qu'il a réceptionné, il sait qu'il ment et il va tourner ça à son avantage. Cette coopération risque certes de ne pas durer, il pouvait jouer les niais qui gobent complètement son mensonge et retourner sagement au commissariat. Mais ça serait faire preuve de négligence envers la victime inconsciente et la voisine qui a appelé terrorisé par ce qu'elle a entrevu et entendu. De plus, il est sur une île où la majorité de la population est une créature surnaturelle. Ce détail, il la connu lorsqu'il vivait dans cette ville cachée, et ce détail peu donner des situations inhabituel qui peut prendre n'importe qui au dépourvu. Rasmus a décidé d'utiliser cette expérience acquise dans cette ville maintenant détruite pour avoir une vision claire de la situation. C'est alors qu'il joue la carte du pouvoir de repérer les mensonges. Ce qui déstabilise complètement son interlocuteur, il s'y attendait, et ça incite son suspect à faire pas mal d'erreur. En soit, même sans rien savoir de la situation n'importe qui aurait compris qu'il y a un problème.

Il hausse les sourcils sans le quitter du regard quand il insiste sur le fait qu'il s'inquiète pour rien. Son comportement ne collait vraiment pas à ce qu'il décrit. Pourquoi le laisser appeler les pompiers ? En quoi un possible coma éthylique saurait si peu grave ?

« Rien ? »

Il jette un regard entre l'homme inconscient et son suspect. Il prend un air surpris et perturbé de manière exagéré quand il entend la suite.

« Vous avez conscience que vous me prouvez plus encore que vous me cachez quelque chose n'est-ce pas ? Et que vos propos ne sont tristement pas cohérent ? Même sans pouvoir, n'importe qui aurait pu le constater... »

Il fait mine de soupirer sans quitter son interlocuteur du regard mettant une de ses mains libres dans la poche pour se donner un air sur de lui et décontracté. Cependant, le ton est un poil plus irrité et menaçant. Il sent qu'il essaye de le faire chanter, au départ, c'était de manière plutôt convainquant, mais maintenant, c'était plutôt insultant. Il en avait tristement l'habitude quand il vivait à Satkaon...

« Dernière chance pour vous de me dire la vérité jeune homme. Ou je serais contraint de vous emmener au poste de police pour vous la faire cracher. »

Suite à ses mots, de manière soudaine, sa nature d'oiseau prend le dessus. Sa tête se fige et regarde les coins de la pièce comme un corbeau, courbant même la nuque sur le côté comme ce volatile. Au même moment, des frissons traversent sa nuque. Il se fige quelques secondes... Quelque chose va arriver, ça va mal se passer. Il se tient alors prêt à agir. Il serre son arme de la main et s'apprête à le pointé sur son interlocuteur s'il fait le moindre geste suspect.

« Ça ne sert à rien de vouloir partir ou de m'attaquer si tu n'as rien à te reprocher. Je sais bien que nous vivons sur une île qui abrite des créatures... Et que ces mêmes créatures ne se nourrissent pas comme tout le monde. Moi le premier. »

Quelques réflexes de corbeau le reprennent ainsi que les frissons.

« Inutile donc de perdre ton calme et de me sauter à la gorge, car c'est là que ça finira mal pour toi. Dit moi simplement la vérité. »

Les muscles du policier se crispent ainsi que sa mâchoire prête à tout attaque malgré tout. Ses instincts ne lui mentent jamais. Il est sur une lame de rasseoir et il va devoir gérer la situation de sorte à ce qu'il n'y a aucune autre victime supplémentaire.   

Qu'il le veuille ou non, Rasmus partage quelques similitudes avec son créateur... Et tout comme celui-ci, entendre son interlocuteur geindre et clamer qu'il essayait de le protéger l'exaspère. Ce n'était pourtant pas déjà assez clair ? Sa tenue et son comportement ne lui ont pas déjà donné l'indice que c'est à LUI de protéger les citoyens et non l'inverse ? Son but actuel était d'aider et de protéger les deux individus en face de lui. Et savoir que le seul conscient lui ment sous seul prétexte de le protéger alors qu'il l’empêche juste de faire son travail lui donne une irrésistible envie de lui mettre une baffe en pleine figure. Or, il se contenta de soupirer. Lui montrer très explicitement son irritation ne fera que confirmer le fait qu'il est instable et ne serait pas apte de protéger qui que ce soit. Il perd déjà assez de temps comme ça et il sait qu'avec ce genre d'individu, il est totalement inutile d'essayer de le raisonner, ça lui fera perdre bien plus de temps encore. Ça serait aussi utile que de rester bloquer avec un aspirateur a essayer de le convaincre de s'éteindre par lui-même alors qu'on peut simplement appuyer sur le bouton OFF. Il se retiens alors de lui faire la remarque et tente de comprendre son instinct qui lui dicte qu'un potentiel danger arrive.

Son exaspération s'intensifie plus encore quand il lui demande de ne pas lui faire de mal. Bon sang même sans répondre à la première provocation, il continue à vouloir inverser les rôles ?! Pas une seule fois, il a montré la moindre réelle hostilité envers qui que ce soit depuis son arrivé. Il a même très rapidement baissé son arme, montré qu'il serait totalement apte à le comprendre. Alors que diable pourquoi est-ce que son interlocuteur se sent obligé de lui demander une évidence pareille ? Il sentait qu'un détail doit certainement lui échapper, ils ne se connaissent pas et chacun a ses raisons d'agir comme ils le font. Même si parfois ça l'agace, son instinct animal peu en quelque sorte justifier cette ''tentative de le protéger''. Il a peu être tout simplement compris qu'il ressent un danger et veut tout simplement l'inciter à ne pas attaquer de suite. Oui, c'est très certainement ça, mais ça veut dire qu'il le pense assez idiot pour agir sans réfléchir. Oui, non, peu importe l'explication, il restera toujours agacé par la situation. Car la conclusion reste la même : il le prend pour un idiot.

Et ça ne s'arrange pas quand l'homme change de regard et de posture, comme si une entité venait purement et simplement posséder le corps de celui avec qui il avait tenté de discuter. Son instinct se manifeste encore un peu. Il ne relève pas le fait qu'il l'a traité d'oiseau. Il a l'habitude, et ses tocs l'ont très certainement aidé à le deviner. De toute façon, ça ne changera rien à la situation actuelle. C’était sa dernière chance pour avouer et coopérer et voir que la tentative de coopération reprend au point de départ, lui a fait perdre patience. Il va arrêter cet homme, il est pour lui entièrement responsable de l'état de cet homme. Sinon, pourquoi lui cacher les réels faits ? Tout comme le précédent sont nouveaux interlocuteurs le prend pour un idiot de manière plus ouverte encore.

Cependant, il le laisse parler, éloignant même sa main du pistolet pour se diriger vers ses paires de menottes. Maintenant, il se fiche complètement de ce qu'il pourra lui dire. Car il l'a dit lui-même, il a perdu beaucoup de temps. Il est donc temps de faire ce qu'il aurait dû faire depuis le début. Il fait un petit sourire faussement amical et s'approche de sa nouvelle compagnie et d'un geste habile sort ses menottes d'une main pendant que l'autre saisie la main la loin de lui pour la réunir avec l'autre main plus proche dans le dos de l'inconnue. Il le menotte rapidement se retrouvant derrière son suspect et déclare.

« Trop tard pour la conversation honnête, il fallait s'y prendre plus tôt. Vous l'avez dit vous-même j'ai déjà perdue beaucoup trop de temps. »

Une fois menotter, il le maintient fermement par l'épaule et fait en sorte de le maintenir sur sa chaise afin qu'il garde un avantage sur lui.

« Le refus de votre coopération concernant la victime est une preuve suffisante pour vous déclarer comme un suspect potentiel de l'état de cet homme. »

Il aurait tellement préféré qu'il coopère tout aurait pu se passer tellement mieux et simplement. En fonction de son explication, il aurait même pu le laisser partir. Mais il en a décidé autrement et maintenant, il va falloir assumer ses choix. Le policier espèce juste que la victime n'y laissera pas sa vie dans cette histoire.

« Malgré que ça tombe sur vous et pas votre compagnon qui est responsable de cette situation. Soit lui, soit vous, vous vous exprimerez à présent au poste de police dès que les urgences auront emmené cet homme. »

Pour finaliser donc l'arrestation, il enclenche la procédure en disant ces mots.

« Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. »

Les secours ne vont pas tarder, les sirènes se font entendre au loin. Il maintient sa prise à l'épaule et se prépare à toute éventualité. Nous sommes à Azuola après tout et il ignore complètement les capacités de son suspect. Il se prépare à la possibilité qu'elle soit supérieure aux siennes sur plusieurs points. Des pas raisonnent dans la cage d'escalier, ce qui le fait redoubler de prudence, il ne veut pas que les secours se fassent attaquer par qui que ce soit encore moins par son suspect. Il se met donc entre lui et la victime afin d'être le premier à recevoir un quelconque coup ou tentative de résistance. Cette intervention est à ses yeux bien plus compliqués que ce qu'il avait prévu. Ayant laissé la porte ouverte les secours commence à entrer.   

Il se paye complètement sa tête, voilà ce que le corbeau a en tête quand il voit son interlocuteur demander encore des faveurs. Il ne veut en rien coopérer, simplement partie impunément après avoir fait du mal à cette personne toujours plongé dans l'inconscience. L'arrêter et lui faire cracher le morceau au poste de force était donc la meilleure chose à faire. Le corbeau n'avait aucune pitié lorsque le suspect prend cet air outré. C'était au moment où il le maintient sur sa chaise pour s'assurer qu'il ne se lève pas et ne fasse pas de chose idiote. Il ne rend en rien son regard complètement insensible et récite ses droits pour finaliser l'arrestation.

La douce ironie quand il s'avère que ça a provoqué complètement le contraire.

Il rit comme un dément et se transforme malgré les menottes malgré son appui sur l'épaule. Il devient complètement sauvage et plus grand, plus large. Son réflexe d'acier lui signale le danger, son premier réflexe après son spasme a été de déployer ses grandes ailes noires. Il n'y trouve pas de grande difficulté, car sa tenue de service possède une ouverture stratégique à son dos afin de lui faciliter la tâche. Pas de vêtement déchiré, seulement un déploiement de grandes ailes noires qui prenne presque toute la pièce. Son 1m83 n'était absolument pas suffisant pour dominer le deux mètre facile qui se trouve en face de lui. La carrure du monstre n'avait plus rien à voir avec les formes humaines qu'il a vu jusqu'à présent. Il est pour le moment incapable de dire ce que cette personne est malgré ses rencontres. C'est la toute première fois qu'il voit une créature pareille, et il ne serait pas étonné de vite constater que les menottes seront très vite inutile car brisé.

Lui aussi a des ailes apparemment ce qui aide encore moins Rasmus à savoir ce qu'il est. Mais là n'était pas sa priorité, son but est de sauver tout le monde, y compris les secours qu'il entend arriver par les escaliers. Il se prend le coup, mais son réflexe, d'avoir déployé les ailes sauve la mise, la large de celle-ci l’empêche de passer la porte, elle ne fait que l'ouvrir. Il reçoit volontairement la chaise en pleine figure pour mieux la poussé sur le côté. Puis sans attendre toujours ces ailes déployées il fonce droit sur lui.

La réflexion était très simple, il fallait au plus vite libérer les lieux pour que les secours prennent en charge la victime sans craindre de prendre des coups de qui que ce soit. On ne peut pas passer par la porte. Il allait donc passer par la fenêtre, avec lui. Ils ont des ailes après tout et ça laissera le champ libre sans faire de victime.

Il lui fonce alors dessus, le saisie par la taille sans arrêter de courir vers la fenêtre fermée. Il le ceinture de toutes ses forces plie ses ailes en arrière et profite du déséquilibre du monstre pour continuer la course et briser la vitre avec la tête de celui-ci. Il est pratiquement certain qu'il survivra à ça sans problème, une fois la fenêtre brisée et à l'extérieur, il déploie ses ailes et tient toujours la créature et appel d'une voie de corbeau le plus de corbeau possible dans les alentours pour les inciter à venir l'aider, plus particulièrement pour sécurité la fenêtre brisée de l'appartement.

Sécuriser les lieux était pour le policier le plus important, maintenant, il fallait se concentrer sur le fait de calmer ou assommer son suspect. Il a bien compris que la conversation et les paroles ne seraient pas utiles. Il n'a pas affaire à une personne pacifiste bien au contraire. Il lâche enfin la créature pour dégainer son arme tranquillisante de fonction. Une fois l'arme en mains ne maintenant en l'air l'immeuble derrière lui, il commence à viser. Il agit le plus vite qu'il peut, mais il se doute bien que ça ne soit pas aussi facile, n'est-ce pas ? Après tout, son adversaire aussi à des ailes, et il ignore la vitesse de celui-ci. Au loin, quelques corbeaux arrivent avec des débris pour boucher l'ouverture qu'il vient de faire. Reste à voir s'ils seront assez nombreux pour couvrir la fenêtre à temps.   

Son astuce audacieuse, mais aussi un poil téméraire a fonctionner. Les voilà maintenant assez loin pour permettre au secours de prendre en charge le locataire de l'appartement. Le corbeau remarque aussi que son action a non seulement surpris son adversaire, mais aussi blessé. Il aurait vraiment préféré ne pas en arriver là, il sait que ça pourra potentiellement lui porter préjudice plus tard. Mais c'était soit lui, soit un innocent, Rasmus ne regrette donc pas son choix. Cependant, il ne peut pas s'empêcher de se demander ce que cette créature a bien pu vivre pour avoir visiblement autant besoin de se sentir supérieur, mais aussi avoir autant de colère en lui. Est-ce qu'il pouvait vraiment y avoir un moyen de l'empêcher d'agir comme il l'a fait ? Il ne pense malheureusement pas le savoir un jour surtout quand il constate l'évolution de leur rencontre. Il n'est même pas sûr d'être apte à comprendre si jamais on lui donne l'explication. L'humain est déjà assez complexe à ce sujet alors une créature...

En même temps qu'il a ses pensées, il analyse donc l'état du suspect, bien que le mot suspect ne soit pas vraiment approprié. Pour le policier, il est clairement coupable de l'état de l'homme dans l'appartement. Et donc le coupable, est blessé, pas gravement, mais assez pour le gêner. Visiblement, donc, il n'a pas de capacité de guérison immédiate, il a donc l'avantage. L'arme déjà braquée par ses réflexes et formation militaire passée, Rasmus vise lorsque l'assaillant décide de lui foncer dessus plutôt que de fuir. Ignorant totalement si la dose d'une fléchette sera suffisante, il tire une première fois au niveau de l'épaule. Il voulait idéalement viser le coup pour une efficacité plus optimal de son calmant, mais les mouvements de rotation de la cible et sa propre position pas complètement stable l'a empêcher d'être plus précis.

S'attendant à ce que soit le calmant ne fasse pas encore effet à la seconde, soit qu'une seconde fléchette sera nécessaire, le corbeau réagit ensuite de sorte à l'esquiver comme un matador qui joue avec un taureau enragé. Il était dans les airs, et par sa nature voler et bouger dans les airs est une chose facile pour lui, il guette donc après l'esquive s'il est calmé ou non et réarme son pistolet à fléchette en cas qu'une seconde injection soit nécessaire. Ses sens sont en alerte et il commence à penser qu'une seule fléchette n'est pas suffisante et qu'il va se faire attaquer de nouveau. Si sa supposition est juste il compte donc esquiver de nouveau et tirer une seconde fléchette de calmant.

S'il arrive à l'endormir, il faudra qu'il se prépare à vite le rattraper pour pas qu'il soit plus blessé que ce qu'il est déjà. N’empêche... Il n'aurait pas pensé que sa première intervention en tant que policier à Azuola soit aussi mouvementée. Rien que son arrivé l'a été, il faut croire qu'il n'aura pas trop le temps de respirer ici. Une preuve incontestable à ses yeux que la ville en elle-même d'Azuola à besoin de soutien et d'aide. Reste à savoir comment.   

Il ne fallait pas que la situation se complique plus qu'elle ne l'est déjà, et pourtant la situation avait beau être dans l'avantage du corbeau, ça ne l'était clairement pas assez pour une victoire assurée. Il s'affaiblit oui certes, l'agent le regarde bien quand son suspect tente de se reposer en s'adossant à un immeuble. Mais est-ce que la dose était suffisante au point de l'endormir ? On ne dirait pas, mais il remarque bien une faiblesse qu'il n'y avait pas avant malgré la rage dans les yeux du démon. S'il a en fin de compte assez de force pour bouger voir se battre, c'est sa mort qu'il tentera d'atteindre en attaquant sa cible. Rasmus ne lâche pas son arme toujours braquée vers sa cible et se fie le plus possible à son réflexe d'acier qu'il a plus tendance à appeler son instinct animal.

En regardant la scène, il faisait bien de se fier à cet instinct, car il lui fonçait dessus et pourtant... Il ne se sentait pas en danger, ce n'était pas une percussion imminente qu'il ressentait. Quelqu'un était de son côté, ou quelque chose. Cette supposition le déroute, il tente de se remémorer le début de leur conversation et se souvient nettement du changement de comportement qu'il a eu quand il tentait de le questionner. Est-ce qu'il y aurait chez eux aussi deux âmes dans un même corps ? Et l'un d'eux tente de collaborer ? Les jurons du démon ont l'air de confirmer ses hypothèses. L'autre partie de lui l'aide et s'offre au policer afin de mettre fin à ce combat. Il vise et se contente alors de dire à l'attention de son bienfaiteur.

« Merci. »

Et il tire une seconde fléchette loin d’où est censé être son cœur pour le pas le tuer. C'est qu'une fois assurer que sa cible se calme et s'apprête à s'endormir qu'il s'approche pour le tenir contre lui et le porter pour lui éviter de s’effondrer au sol. Une légère grimace s'échappe par ses légères blessures en apparences pour l'agent très superficielles. C'est qu'une fois le démon endormi et le combat terminé qu'il constate que foncer dans une fenêtre fermée ça pouvait faire mal à lui aussi. D'un coin de l’œil, il voit les secours emmener l'homme qu'il a, il espère, réussis à protéger. Il cherche autour de lui ou il pourra se poser le temps que les renforts arrivent. Le commissariat est au quartier moderne juste à côté du quartier contemporain où ils sont certes, mais connaissant la motivation de ses collègues... Il risque d'attendre. Une fois installé sur un banc et prend son taki-walkie.

« Ici agent Rascorb, j'aurais besoin d'une équipe pour m'aider a emmener un suspect endormi en cellule ainsi qu'un médecin pour s'occuper de ses blessures. Nous sommes au quartier contemporain dans la zone d'habitation premier immeuble blanc de 8 étages, vous ne pourrez pas nous louper.»

Un peu perturbé, par ce genre de demande qui pourtant devrait commencer à être quotidienne, l'interlocutrice perturbée répond alors.

« Mais... Qu'est-ce qui c'est passé pour que tu as besoin d'un médec... »

Rasmus la coupe pour l'inciter à agir plus vite.

« Merci. »

Et coupe la conversation attendant donc ce qu'il a demandé en veillant à vérifier régulièrement l'état de son suspect plutôt original, mais certainement quotidien à présent. Ça lui rappelle sa vie à Satkaon... Est-ce qu'il aurait inconsciemment cherché à vivre dans une ville similaire pour se reconstruire ? Non, non, il n'en a pas le droit, il ne veut pas connaître de nouveaux de lourdes pertes qu'il a déjà eux. Il va se contenter de protéger tous les habitants d'Azuola, sans attache. Seul.