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 Tel est pris qui croyait prendre | Epoque Edo, ère Meiwa [Terminé]

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Aruha Miryoku

Aruha Miryoku

Messages : 87
Date d'inscription : 03/11/2022
Emploi/loisirs : acteur de théâtre

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MessageSujet: Tel est pris qui croyait prendre | Epoque Edo, ère Meiwa [Terminé]   Tel est pris qui croyait prendre | Epoque Edo, ère Meiwa [Terminé] EmptyMar 16 Mai - 11:48

Tel est pris qui croyait prendre
RP FLASH-BACK | Epoque Edo, ère Meiwa

La mélodie qui jaillissaient des cordes du biwa emplissait les oreilles de chacun pour venir camoufler, l’espace de quelques instants, les éclats de rire gras ou aiguë des invités autour de la table. Les cordes se lançaient dans une course effrénée jusqu’à ce qu’elle s’arrête en apothéose, un claquement de corde qui claqua comme un coup de tonnerre, laissant pantois tout ceux qui l’avaient entendu.

Et avec un sourire, j’ouvrais mes deux yeux de félins pour observer cette foule qui se souleva soudain, comme frapper d’un électrochoc, pour applaudir avec véhémence, les hommes riant sans réussir à vraiment rester droit, les femmes qui leur faisait les poches en prenant soin de poser leur mains où il fallait pour les écarter de leur méfaits discret.

Dans ce bain de foule, je m’y retrouvais. Ils étaient tous envoûtés par ma mélodie, mais le vrai charme commençait lorsque, tirant devant moi mon éventail, j’approchais celle qui ferait ma prochaine proie. Une femme d’une grande noblesse, d’une grande beauté, qui m’offrirait un grand plaisir et qui offrira un grand désarroi à son mari. Un bonheur qui reviendra à un autre. Elle se laissait charmer, elle s’accrochait presque désespérément à mon kimono tandis que je lui faisais les yeux doux, des yeux désormais noir de mes pupilles totalement dilatées. Elle était éprise et désormais totalement mienne.

Prendre une forme qui leur ressemblait et leur faire croire que c’était un rêve avait été l’une de mes approches les plus efficaces auprès de ses dames. Surtout lorsque je leur laissais un semblant de contrôle. Elle se laissait complètement aller à leur désir et leur fantasme, celui généralement d’assouvir des besoins que leur mari ne semblait pas - ou plus - capable de comprendre, ou tout simplement de s’y intéresser. Pour ma part, je leur offrais tout. Du moins, en apparence. Elles se laissaient totalement perdre dans leur faux rêves érotiques tandis qu’elles étaient inéluctablement attrapées dans ma toile.

Elles étaient à moi dès lors qu’elle se perdait dans mes bras.

Cette femme devait beaucoup souffrir d’un manqua d’attention tellement il me fut facile de l’attraper. Elle fut même si ouverte que je pus l’avoir pour moi bien plus longtemps que beaucoup d’autres jusque là. Je ne voulais pas abuser, jamais. Mais la tentation, même pour moi, était assez forte. Je la gardais peut-être un peu plus longtemps que de raison. Mais cette sensation de satisfaction était telle que je ne voulais plus m’en défaire.

Lorsque le renard loue le corbeau, celui-ci perd son fromage. Peut-être aurais-je entendu les clochettes qui prévenaient d’un danger. Malheureusement, je restais sourd à mes propres méfaits. Le fromage était trop tentant, après tout.

Elle était si facile à diriger. Une demande pour trouver le pot-aux-vins, et elle savait déjà où aller. Puis, délicatement, je murmurais à son oreille quelques douces paroles, pour toucher son cœur. Qui ne souhaitait pas faire quelque chose de fondamentalement bon ? Cette sensation qui gonflait le cœur d’un sentiment de fierté et nous donnait, l’espace de quelques instants, la sensation de flotter sur un nuage. On était bien, non ? C’est ce qu’elle pensa aussi.

Eprise d’une volonté de faire justice, la Dame échappa à l’attention de son mari trop épris de ses nouvelles conquêtes, et elle fila vers les coffres forts. Elle ne laissa rien, embarqua tout son dû dans une grande charrette. Personne ne s’attendait à ce que la Dame ne vole ses propres sources de revenus. Aussi, elle fit son aventure sans aucun accroc et sans personne pour l'arrêter. Moi, logé dans l’ombre, je l’observais d’un œil amusé derrière mon éventail. Tout était exquis. Il ne me fallait qu’imaginer la réaction qu’aurait son époux à son réveil pour qu’un petit rire ne s’échappe de mes lèvres.

Véritablement exquis.  

Le village qui retrouva, ce matin-là, une charrette remplie d’or, remercia au ciel leur bonté divine. Ils ne savaient pas qu’ailleurs, un noble hurlait à ce même ciel sa rage et son désespoir d’avoir été volé. Un voleur volé. Cette ironie le rendait risiblement drôle et je riais à gorge déployée. En voilà un qui n’oublierait pas de si tôt !

Rarement un renard se laisse prendre au filet. Mais je n’avais pas su voir mon erreur.

Aurais-je agi autrement si j’avais su le retour de bâton que j’allais me prendre ? Aurais-je abandonné cette femme un peu plus vite pour lui laisser le loisir d’évaluer l’ampleur de ses actes avant d’agir ? Peut-être aurait-elle pu raisonner son mari et éviter la mort ? Une mort que j’avais provoquée. La sienne, et celle de tous ceux qui avaient béni le ciel en espérant avoir trouvé leur salut. Je ne leur avais finalement offert que la mort.

Mais le renard, tout rusé qu'il est, n'échappe pas à l'aigle.

J’étais né pour punir la cupidité et l’avarice.J’étais désormais prisonnier de mon erreur, celle d’avoir été ce que je devais vaincre.

L’ironie était terrifiante. Elle me frappa telle une punition représentée par ce sorcier qui m’enferma d’abord, puis cet autre qui me maudit. Je l’avais bien mérité, non ? J’avais été l’avare de ma propre gourmandise.

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.


Je chantais, chantais, tout au fond de mon désespoir, pour ne pas oublier.
Tel est pris qui croyait prendre.

© Laueee


_________________
▹liens & liste rp◃
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