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 Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589

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Epizon Teleytaios

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MessageSujet: Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589   Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589 EmptyMer 15 Juin - 14:15




Mikrí Gorgóna

La Petite Sirène


Un nouvel idylle
- Parte I -
Cela faisait quelque temps que nous n’avions plus rejoint la côte. Loin dans la mer, notre vie se passait auprès des grands des océans, prédateurs mais jamais pour ceux qui nageaient auprès de nous. Nous étions en harmonie avec les majestueuses tout comme celle-ci était le berceau de l’équilibre au fond des eaux. Elles voguaient à travers les mers, énorme créature qui s’éloignaient elle aussi des terres, envenimés par les Hommes.

Nous étions curieuses, mais l’une des nôtres semblait attirer toute la curiosité de nos êtres et l’adopter. Nous la regardions s’émouvoir de la moindre nouveauté et, plus elle était jolie, plus elle se laissait attendrir. Nous aimions autant être envouté que nous pouvions envouter les autres. C’était la chose la plus paisible qui soit et nous nous en contentions. Jusqu’à ce jour où dans nos âmes raisonna sa passion. Elle avait trouvé là un nouvel objet de désir et elle voulait le faire sienne.

Cet humain, qui avait les yeux de la couleur d’un ciel de beau temps, les cheveux aux boucles souples, à la couleur d’ébène. Elle n’avait posé qu’une seule fois son regard sur lui mais déjà son âme raisonna d’une joie sans pareille. Son nouvel idylle était né et elle ne le lâcherait pour rien au monde. Parce que chaque belle chose se devait d’être en sa possession, ainsi ma sœur laissait-elle sa passion la transporter.

Elle le ramena vers la plage alors qu’au dehors la tempête faisait rage. Le bateau, désormais plongeant vers le fin fond des mers, avait emporté avec lui tout son équipage, et aucun humain n’en réchappa. Sauf lui. Parce que ma sœur l’avait repêché. Elle le tira sur le sable et l’humain était évanoui, l’eau engouffrée dans ses poumons. Ma sœur souriait en regardant ce beau visage. Elle le voulait, et il lui appartiendra.

Elle chanta, ma petite sœur. Elle chanta pour nous son nouvel amour et se laissa transporter par le rugissement de ciel. L’eau s’écoulait sur elle et elle souriait. Son rire emplissait nos âmes et nous lui répondions. Elle était heureuse, et ça nous rendait heureuse avec elle.

L’homme respira soudainement et cracha toute l’eau. Ma sœur le regarda s'époumoner, coupant court à son chant. Mais lorsqu’elle vit le beau regard accrocher le sien, elle prit soudain conscience de sa propre apparence. Les hommes ne nous avaient plus vu depuis bien longtemps. Elle ne voulait pas effrayer sa nouvelle trouvaille. Aussi, elle s’enfonça à nouveau dans les eaux pour nous rejoindre, laissant l’humain vivant, seul, sur la plage.

Elle s’était jetée dans nos bras, se laissant emporter par une joie nouvelle. Elle était venu spécialement sur moi, ce jour-là.

Epizon… Je le veux…

J’avais souris, tout comme nous sourions toutes, tel un écho se laissant transporter à travers les flots. Mikrí, ma sœur, était la plus douce et la plus joyeuse. Elle était aussi la plus passionnée et la plus possessive.

Alors prend-le

Ainsi nous lui avions répondu, dans un commun accord. Nous lui offrions toute notre bénédiction. Mikrí retourna auprès des terres pour observer l’homme. Celui-ci revenait souvent sur la plage, il commandait d’autres humains, comme à la recherche de quelque chose. Et souvent, l’homme regardait à l’horizon, vers la mer, comme pour l’attendre, elle. Notre Mikrí.

“Où es-tu ?” avait murmuré l’homme, plein de désespoir. “J’ai entendu ton chant… Pourquoi es-tu partie sans me dire qui tu étais ?”

Et Mikrí comprit. L’homme la cherchait elle. Il avait été envoûté par son chant et par sa beauté. Alors, folle de curiosité, Mikrí n’avait pas hésité. Après tout, nous lui avions accordé. Elle forma ses jambes et marcha sur la plage, laissant sa peau s’éclaircir et ses cheveux virer d’un rouge comme la corail au fond des eaux. Ses yeux étaient restés vert comme les notres, mais elle avait fait l’effort de dilater ses pupilles pour leur donner une forme plus humaine. Elle avait rapetissée sa tête pour tenter de la rendre plus commune à celle des humains.

Et elle se dressa fièrement sur ses nouvelles jambes et sa nouvelle apparence. Elle souriait pleine d’euphorie qui ne nous avais plus gagné depuis un long moment. Elle tournoyait sur elle-même, laissant le soleil réchauffer sa peau et le sable frotter la plante de ses pieds. Mikrí riait, mais aucun son ne sortait de sa bouche.

“C’est vous !”

Et comme par enchantement, Mikrí découvrit l’objet de son désir tant attendu, l’humain qui se dressait, plein d’espoir, n’avait plus d’yeux que pour elle.
© Laueee

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Leurs voix, à l’agonie, horrifiées et pleines de terreur. Leurs âmes en peine ravissaient mon cœur, leur terreur emplissait mon âme, presque jusqu’à l’orgasme.
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MessageSujet: Partie II - La princesse écarlate   Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589 EmptyMer 15 Juin - 14:43




Mikrí Gorgóna

La Petite Sirène


La Princesse écarlate
- Parte II -
L’homme lui avait demandé son nom, et Mikrí lui avait sourit. Mais sa voix n’était pas humaine. Elle ne sortait pas de sa bouche, parce qu’elle était la nôtre, multiple et commune, un écho dans notre esprit et notre cœur. L’homme la crut muette et il se demanda comment elle avait chanté. Simplement, Mikrí s’était avancée et avait posé sa main sur son cœur.

“J’ai cru t’entendre chanter… était-ce mon imagination ? Je me noyais et tu m’a sauvé…”.

L’homme était indécis, mais Mikrí hochait la tête, affirmant sa supposition, bien que tout ceci soit faux. Elle ne pouvait pas lui parler, elle ne voulait pas l’effrayer en lui parlant avec son âme. L’homme s’avança vers elle et la prit dans ses bras. Mikrí aimait ce contact chaleureux. L’homme aussi la voulait, elle l’avait rien que pour elle désormais. Elle avait ses charmes qui ne le laisserait pas indifférent. Et elle savait bien y faire, pour tous les envoûter, d’enchantements qui, à leur yeux, n’avaient aucun égal.

L’homme ramena Mikrí avec lui, dans son antre qu’il appelait château. Mikrí était ravie de découvrir un lieu si grand, où chaque humain qu’elle croisait n'avait d’yeux que pour elle, les envoutant, chacun leur tour. Il lui disait qu’elle était aussi belle qu’une “sirène”, et qu’elle était d’une beauté phénoménale, digne d’une “princesse”. Mikrí comprit que l’humain était un “prince”, et qu’il régnait sur ses terres. Elle avait trouvé là la perle qui lui donnerait tous les Hommes de cette terre. Et chacun des humains de ce royaume serait désormais esclaves de sa séduction.

Mikrí portait son nom, “petite”, parce qu’elle était la plus jeune d’entre nous toutes. La dernière a être venu dans ce monde, et elle se présenta ainsi aux hommes comme “Mikrí  Gorgóna”, la petite sirène. Les humains chantèrent ses louanges, racontèrent son épopée. Elle était la sauveuse du prince, la princesse aux cheveux écarlate. Elle fut un appel au désir et à l’envie, et le prince s’y attachait encore plus fermement face à tant d’attirance de la part de ses pairs. La jalousie le gagnait tandis qu’un besoin possessif de la marquer comme étant sien emplissait son cœur, chaque jour qui passait.

Et un beau jour, le prince vint la voir dans la chambre qu’il lui avait donnée. Dans son regard dansait une conviction que Mikrí aima observer. Il la demanda “en mariage”. Mikrí, tout comme nous, n’avions pas ce concept, mais nous avions fini par en comprendre le sens. C’était un vœu de bonheur chez les humains, et une promesse de confiance. Il lui demandait de rester auprès d’elle pour toujours, et lui faisait la promesse de ne jamais l’abandonner. Mikri souria et son rire muet se mêla à celui, bruyant, de l’humain qui se trouvait face à elle.

Ce jour-là, il faisait beau, le royaume était en fête. Et Mikrí dansait. Elle était devenue leur Princesse, et la joie envahissait les terres. Mikri tombait dans les bras de son prince, dont l’attirance était telle qu’il ne la voulait que pour lui. Et c’était réciproque. Mikrí avait désormais son objet de délice enfermé dans ses serres, et rien ne pourrait lui enlever. L’humain semblait aussi possessif qu’elle et nous sentions que ça plaisait à Mikrí, comme si leur deux âmes résonnaient ensemble. Et nous vibrions sur la même note.

La nuit vint et l’humain l’invita dans sa chambre. Il s’appropria ses lèvres et Mikrí sentait que l’humain la voulait. Nous sentions son désir s’enflammer, son érection le tendre, comme si tout pouvait jaillir d’un instant à l’autre. Il la mit dans son lit et entreprit de la déshabiller. Mikrí souriait, amusée. Chaque caresse de l’humain était une chatouille agréable, des sensations nouvelles dont nous profitions également. Chaque baiser de l’humain venait laisser une trace chaude et humaine sur sa peau immaculée où aucune trace d’écaille ne restait. L’humain était drôle, car son âme semblait à tout prix la vouloir pour la “pénétrer”. Mikri se souvenait bien de mon expérience avec cet humain, charmé, qui avait plongé dans l’eau pour tenter de faire la même chose avec moi. Mais quelle drôle d’idée…

Seulement, une fois tous les deux nus, l’humain comprit que Mikrí n’avait rien d’humain. Et tout à coup, nos âmes crièrent, l’inquiétude de Anisychía, notre sœur, nous envahit car Enstikto avait eu l’instinct de nous prévenir d’un danger. Apeileí fut la première à repérer les signes de cette menace : le cœur de l’homme s'emballait de peur, ses muscles se tendaient de colère et son esprit hurlait au mensonge. Et dans un écho simultané, nous avons hurlé à Mikri de nous rejoindre.

© Laueee

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MessageSujet: Partie III - Sombrer dans le désespoir   Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589 EmptyMer 15 Juin - 14:55




Mikrí Gorgóna

La Petite Sirène


Sombrer dans le désespoir
- Parte III -

L’humain se jeta hors du lit. Dans son regard nageait une peur indescriptible et Mikrí, souriante, lui parla à travers son âme.

Pourquoi as-tu si peur ? Toi qui me désires tant ?

L’humain hurla de terreur et Mikrí se redressa doucement. Le “prince”, paniqué, tentait d’ouvrir la porte en frappant dessus. Il hurlait sans cesse : “garde ! garde”. Mikrí , en sentant la présence d’armes se rapprocher, entendit notre prière. Peinée, et déçue que l’objet de son désir ait si vite briser l’enchantement, elle sortit du lit et reprit sa forme initiale. Le vert de ses cheveux dévalèrent ses épaules et son visage s’allongea, retrouvant les deux fentes qui se caractérisaient dans ses yeux.

Le prince se retourne et se figea contre la porte. Mikrí souria et ses dents pointues apparurent, tandis qu’elle lui murmura dans le creux de son âme.

Mon aimé… nous nous retrouverons.

Et Mikri disparut par la fenêtre, sautant pour rejoindre la mer. Là, elle nous retrouva. Et nous essayons de lui faire comprendre notre crainte : l’humain était fier, et il s’était senti trompé. Nous avions déjà perdu plusieurs de nos sœurs à cause de la couardise des Hommes. Mikrí rigolait, car après tout, que pourraient-ils nous faire ? Mais Mikrí était jeune. Nous lui expliquions : ils allaient la traquer, nous traquer, et nous tuer. Mikrí finit par nous entendre, et à travers nos souvenirs, elle voyait. La peine, et les massacres que les hommes perpétuaient.

Tu dois te débarrasser de ce souvenir avant qu’il ne te consume.

Ainsi avait parlé ma première sœur, Próta. Elle était celle qui avait vu les Hommes au début de leur temps, et qui avait suivi leur évolution, comme notre père l’avait voulu. Mais Mikrí était passionnée, et surtout possessive. Elle ne voulait pas que ce qui lui appartenait disparaisse. Il était à lui !

Mais lui ne se considère plus comme tien, il voudra ta mort plutôt que retourner dans tes bras.

Parole de Sagesse, ma sœur, Sofía. Mikrí comprit notre sentiment, mais nous sentions qu’elle était indécise. Il fallait qu’elle se débarrasse de son obsession et trouve un nouvel idylle. Il n’en manquait pas, elle finirait par le trouver. Mikrí prit un poignard et retourna dans les eaux. Là, elle suivit le navire sur lequel s’était engagé son prince pour la pourchasser. Les humains étaient en furie, et criaient à la trahison. Mikrí navigua autour d’eux, discrètement, mais jamais ne montra sa présence. Elle attendait le moment opportun pour se rapprocher de son idylle.

Lorsque la nuit tomba et le silence régna, Mikrí s’éleva sur le pont du bateau et observa les humains endormis. Ceux qui montaient la garde ne la voyait pas. Elle entra dans la chambre de son prince et l’observa. Il dormait paisiblement. Elle caressa ses doux cheveux et attendit. Nous comprenions qu’elle ne voulait pas se séparer de son objet précieux. Il était à elle, mais il le fallait.

Fait-le, Mikrí !

Thymós n’était que colère, et sa voix résonnait en nous. Mais Mikrí semblait très loin. Et lorsque l’humain ouvrit les yeux, il tomba sur le visage impassible de ma soeur, son poignard en main. Il hurla, comme à chaque fois, comme s’il voyait un monstre sortit de ses plus tendres cauchemars. Mais Mikrí ne fit pas un geste. Et le poignard fondit sur son cœur.

Nous n’avions rien pu faire. Nous sentions notre sœur disparaître tandis que, sous les yeux médusés du prince, elle disparaissait dans un nuage de poussière. Thymós gronda et elle résonna en nous. Notre colère était collective et nous hurlions. Apelpisía donnait le désespoir, mais ce jour-là, elle nous le partagea. Le désespoir d’avoir perdu une sœur, et de ne pas avoir su empêcher son acte.

Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589 Giphy

Nous nous rejoignons toutes. Aucunes de mes sœurs, ce jour-là ne répondit pas. Et dans un seul mouvement, les eaux s’agitèrent, des vagues gigantesques frappèrent les côtés, et des tourbillons engloutissaient les malheureux bateaux qui se trouvaient sur notre chemin. Et lorsque nous n’étions plus qu’une, à nouveau, le bâteau de cet homme qui avait osé faire croire de belle chose à notre sœur fut encerclé.

Tu ne nous échapperas pas.

© Laueee

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MessageSujet: Partie IV - Notre haine, jamais, ne s'éteignit | FIN   Mikrí Gorgóna - La Petite Sirène | TERMINE - en 1589 EmptyMer 15 Juin - 16:03




Mikrí Gorgóna

La Petite Sirène


Notre haine, jamais, ne s’éteignit
- Parte IV -
Les humains regardaient par-dessus bord. Dès que la nuit fut tombée, ils étaient désormais capables de nous voir, tandis que nous nagions telle une danse autour du navire. Nos yeux s’illuminaient d’une rage sans pareille, emporter par Thymós et sa colère qu’elle laissait se déferler dans les flots environnants. La tempête s’éleva alors et les Hommes se débatirent pour survivre.

Laissez-vous faire…

La voix d’Erethízo fonctionnait sur certains, incité à lâcher prise. Certains tombaient à la mer, et mourraient noyés. D’autres, en lâchant les cordes, se firent happé par celles-ci, coupé en deux. Les Hommes hurlaient de rester concentré, leur “prince” tentant vainement de les garder éveiller. Mais nous étions patiente, et nous avions tout notre temps. Epithymía chanta et appela en ces hommes tous leurs désirs. Elle les incitait à venir.

Venez à moi

Et ils tombaient à nouveau à l’eau. Mais sans leur laisser une porte de sortie, ma sœur, Dyspistía, provoqua en eux la méfiance. Leur disant d’observer derrière leur épaules, elle chanta de pair avec mon autre sœur, Ypopsía. Et les deux faisaient un carnage, car chacun des humains commencèrent à soupçonner leur voisin de traîtrise, et Thymós ajoutait sa colère. Les humains, une fois lancés sur cette corde, se pendaient eux-même : ils se jetaient, les uns sur les autres, se poignardant dans le dos, jetant leur pairs à l’eau.

La folie gagna les hommes et Efforía transforma leur folie en euphorie. Ils ne savaient plus où ils étaient, comme drogués. Tels des mirages, nous devenions à leur yeux des objets de fantasmes qui les faisaient se jeter à l’eau, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul homme à bord. Celui-là même qu’aucune de nos sœurs ne toucha de leur chant. Et le prince était abandonné à son sort, au milieu des eaux, sans aucune échappatoire.

La tempête se calma, le soleil revint. Le bateau n’avançait plus puisque nous le gardions sur place. Nous tournions autour, sans quitter des yeux cet homme qui voyait le temps défiler, sans pouvoir en réchapper. La nuit tomba et l’homme paniqua. Il ne trouva jamais le sommeil : ýpnos ne lui accorda jamais. Et l’aube revint. L’homme se recroquevilla dans sa loge et ne bougea plus pendant quelques jours. Nous continuions à maudir ses pensées, troubler son éveil et hanter ses cauchemars, lorsque ýpnos le laissait dormir.

Et vint le jour où cet homme sombra dans le désespoir. Sortant de la loge, il regarda le pont, le regard hagard, vide de vie. Épuisé, sans espoir, il avait en main le poignard qui avait tué notre sœur. Et toutes, nous contemplions sa déchéance alors qu’il se tranchait la gorge. Il hoqueta, incapable de sortir un son. Larme tomba sur le bois dans un tintement sonore qui résonna dans le silence de la nuit et le calme de la mer. Lui agonisa dans un silence de mort, abandonné.

Une fois sa vie définitivement éteinte, nous nous éloignions. Il nous avait enlevé l’une des nôtres. Après lui avoir fait espérer une vie de passion réciproque, il l’avait traité comme un monstre et l’avait chassé comme une bête. Il avait crié à la trahison, mais qui des deux avaient véritablement trahi ? Toi, humain, qui vit ma sœur adorée se transpercer le cœur plutôt que de détruire le tien ?

Au fond de notre cœur, l’amour s’était imprégné tandis que Mikrí parcourait les terres au côté de son “prince”. Elle nous avait partagé ce magnifique sentiment qui avait fait battre son cœur. Agápi aussi se laissa transporter par cette nouvelle forme d’amour qu’elle-même ne connut jamais. Et pourtant, tout ceci provoqua chez notre chère sœur une profonde trahison, et un grand désespoir. Un désespoir si violent qu’elle nous avait quitté sans même un regard en arrière. La dépression l’avait gagné en un éclair, comprenant que ce qu’elle désirait le plus au monde n’allait jamais plus être à sa portée.

Sauf dans la mort.

Ainsi avait été sa dernière pensée avant de disparaître. Et la seule chose que nous gardions en nous fut une profonde haine. Une haine qui nous rongea de telle manière qu’aucune de mes sœurs ne souhaita jamais plus avoir affaire avec les humains. Même mes sœurs très attachées à leur drôlerie, en Inde, qui continuaient à envoûter les hommes pour devenir amies, avant de doucement, à la fin de leur vie, les emmener tranquillement vers la mort. La trahison d’un Homme les avait aussi gagnés et la confiance qui restait disparut toute entière. L’amour qu’on donnait aux humains n’était qu’un poison qui allait toujours détruire une âme.

Et notre haine, jamais, ne s’éteignit.

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