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 Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE

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Epizon Teleytaios

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MessageSujet: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptySam 1 Jan - 11:59


Tu écris sur l’eau

il est inutile de se donner
tant de peine
Epizon & Versace


La tempête avait été si puissante. Je ne me souvenais plus la dernière fois où il m’avait fallu nager avec autant de puissance. L’eau était brouillée et si sombre, presque noir comme le neant. Mais je n’avais pas peur du noir. J’y étais née. J’en venais. Le néant était un voisin quotidien.

Je ne sais pas vraiment où j’ai pu atterrir ceci dit. Je me souviens du frottement du sable. Mais il faisait si noir. Incapable de repérer si j’étais à l’extérieur de l’eau ou encore dedans, j’avais rampé, longtemps, sur ma queue de poisson. L’eau était finalement calme, tranquille. Le silence qui s'ensuivit était apaisant. J’étais encore dans l’eau, mais plus dans la mer.

L’eau était douce.

Je sortais la tête et le doux bruissement des arbres caressa mes oreilles. Une forêt. Au loin, j’entendais comme une chute d’eau. Une cascade, sûrement.

Tout était calme. Si calme. Mes oreilles bourdonnaient et mon esprit était… vide. Tout était trop calme. Je n’avais plus de réponse de quiconque. J’étais seule. Et entendre le bruit du vent dans le feuillage, l’eau qui s’écoulait paisiblement et le sifflement des oiseaux me fit prendre conscience de ma profonde solitude.

Je n’avais plus rien. Et tout autour de moi, la vie continuait. Est-ce que cela me donnait envie d’avancer ? Est-ce que cela me donnait envie de vivre ? Ou est-ce que je n’avais qu’une envie, mettre fin à cette existence solitaire ?

Ni l’un, ni l’autre. Je n’avais ni envie de vivre, ni envie de mourir. De quoi avais-je besoin alors ?

D’exister, peut-être.

De savoir qu’autour de moi, je comptais encore. Que ça soit en mal, ou en bien. Je voulais qu’on me voit, qu’on m’entende, qu’on réagisse, qu’on sache que j’étais là. Que j’étais présente, que mon existence ne s’était pas éteinte. Tous les espoirs, les rêves, les envies, les déceptions, les peines - aussi - de mes sœurs vivaient en moi. Je n’avais plus à vivre pour moi, j’avais déjà vécu à travers elle et ma vie s’était éteinte avec elle.

Maintenant, il me fallait exister pour elle. Tout ce qu’elles avaient créé, envisagé, prié.. Tout ceci existera à travers moi. Je serais tout ce qu’elles étaient. Une amie, une amante, une déesse, un monstre, un plaisir, un désir… inassouvie. Je serais ce calme avant la tempête, ce bonheur qui venait te caresser avant la mort. Je serais la peur avant le néant. Je serais ce qui donnera des orgasmes et qui fera chavirer de désespoir les plus imprudents.

Mes sœurs étaient tout cela à la fois.

En regardant le ciel, bleu, le soleil caressa ma peau, je souriais. Ici, j’avais la chance d’être tout. D’être moi. Plus besoin de fuir les humains. Plus besoin de leur échapper. Leur armes ici ne seraient rien contre moi. Je serais leur dernier espoir et sûrement leur dernier désespoir.

Je me levais, sur ces deux jambes qui m’avaient longtemps accompagnées au début de mon existence. En touchant le sol légèrement sableux, j’appréciais l’eau fraîche sous ma plante de pied. J’avançais en suivant le cours d’eau et trouva un lac, où une cascade venait se perdre un peu plus loin.

Un bruit attira mon attention et je levais les yeux pour observer cette étrange créature qui s’approchait lentement vers moi. Elle avait une sorte de casque sur la tête, ses yeux jaunes ressortaient vivement, et sa taille… semblait humaine. Mais elle n’était pas humaine. Je souriais. Je n’aime pas les humains.

La créature me fit des signes. Pourquoi ne pas tenter de lui parler ?

Peux-tu me comprendre si j’utilise ce genre de dialogue avec ton esprit ?

Je ne sais pas trop s’il a bien perçu mes paroles. La créature pencha la tête sur le côté. M’a-t-elle entendu ? Peu de chance qu’elle m’ait comprise ceci dit… La créature s’avança un peu plus et tendit sa main en faisant des gestes.

Je ne comprends rien.

Si tu essaies de me parler, je crains que mon langage soit très éloigné du tiens.

La créature hocha la tête. Je pense qu’il a dû comprendre que j’essayais de lui parler. Mais son langage doit être limité à ma connaissance. Mes paroles ne semblent pas l’atteindre.

Au moins, il a une âme.

Je me détournais de la créature avec une dernière parole.

Au revoir.

La créature ne sembla pas vouloir me suivre et je suivais doucement le cours de l’eau, errant, sans vraiment savoir où aller. Qui sait ? Peut-être ferais-je des rencontres intéressantes ici.




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Dernière édition par Epizon Teleytaios le Mer 15 Juin - 16:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyLun 3 Jan - 18:23


L'eau était claire et limpide. Aujourd'hui les rayons du soleil peinaient à percer le ciel d'Azuola. Le temps était aussi capricieux qu'un tourbillon virevoltant dans ce monde. Les saisons se côtoyaient aléatoirement au bon vouloir d'une météo qui changeait d'humeur au gré de ses envies. Il ne faisait toutefois pas particulièrement froid pour autant. La nature réconfortante de l'eau glissait sur ses jambes alors qu'elle les allongeait au bord de ce lac étendu vers un horizon qui semblait s'étirer à l'infini. Elle avait éprouvé le besoin de s'isoler pour faire le point et réfléchir pour organiser des pensées qui parfois, n'avaient pas le temps de se construire à cause de la surcharge de travail.

Emeline était une vraie tête de mule et exigeait toujours plus de responsabilités de la part de ses partisans qui croulaient déjà sous leurs tâches respectives. La goule y voyait là le présage qu'il était l'heure de recruter de nouvelles personnalités qui sauraient être utiles à l'Ordre. Mais comment faire mieux ? Ils usaient déjà de stratégies médiatiques qui visaient à effrayer la population pour les inciter à se soulever contre les humains et par extension, contre l'Eglise Blanche -leur pire adversaire. La méthode était bonne et stimulait une haine viscérale qui ne visait qu'à servir leurs plans et si cela s'avérait efficace, ils ne parvenaient pas pour autant à intégrer des sbires supplémentaires. Mais cela s'expliquait aussi à travers leur volonté de rester discrets pour limiter les risques de se faire repérer ou même espionner par les ennemis. Un juste équilibre dont Versace avait bien conscience et qu'il fallait continuer à faire perdurer.

Pour ce motif, la créature cruelle se chargeait donc elle-même de repérer des personnes dignes de les rejoindre en les observant et en les traçant avec l'aide de quelques sentinelles de confiance. Lorsque les cibles se révélaient prometteuses, elle optait donc pour envoyer directement un diplomate à leur rencontre et si jamais elle se trompait, la dame pouvait toujours les faire capturer pour les forcer à garder le silence. Ce n'était encore pas arrivé mais nous n'étions pas à l'abri d'une erreur ou pire encore, d'une manigance qui chercherait à la duper. Mais la goule était loin d'être une débutante dans ce domaine. Ses années passées sur cette terre lui avaient appris la patience, la rigueur et surtout, elle avait façonné son esprit sournois, vicieux et pervers à un point tel qu'elle était parvenue à se hisser en très peu de temps comme le bras droit de la femme la plus terrible de la faction : Emeline.

Ces deux-là se complétaient d'ailleurs à merveille. Si la cheffe de l'organisation était impatiente, impulsive et colérique, Versace demeurait tout son opposée, faisant office de conseillère et de catalyseur très précieux. Toutefois, l'attitude de sa supérieure pouvait parfois arriver à l'agacer, songeant même par moment à l'écarter de son chemin pour prendre les commandes totalement. Mais. Ne pas être la leadeuse officielle l'arrangeait aussi pour un motif très important et évident : cela ne faisait pas d'elle une cible à abattre. Alors elle laissait à Emeline le loisir d'incarner cette menace, le visage dévoilé au grand jour. Le monstre préférait agir dans l'ombre, c'était bien plus pratique et amusant.

Mais tout à coup, un mouvement dans le liquide limpide lui fit redressez le nez. Ses paupières se plissaient, attentive et méfiante. Quelqu'un était là. Son menton se redressa tandis que odorat se déployait pour tenter de capter une odeur particulière mais le seul message qu'elle recevait était une fragrance de poisson et d'algues. Pourtant, elle l'aurait parié -elle n'était plus seule. Ses jambes s'extirpaient donc de la source pour se mettre debout, les sens en alerte, observant seulement la surface calme et lisse qui peut-être lui dévoilerait tôt ou tard une silhouette qui viendrait briser ce moment de détente.
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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyMar 18 Jan - 16:29


Tu écris sur l’eau

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Tandis que mes doigts frôlaient l’eau clair où se reflétaient les arbres, j’observais le grand lac qui s'étendait devant moi. Tout était si calme. Le bruit ambiant des machines humaines qui perçaient le ciel avaient disparu, les pleurs des bêtes sous-marines n’atteignaient plus mes oreilles depuis le fond marin, et le goût âpre et répugnant d’une eau polluée de ce qu’ils appelaient plastique avait disparu.

Tout était calme, si calme. Et si doux.

Un monde sans humain, sans peine et sans désespoir… Quel paradis cet endroit devait être. Loin de la misère et la peste qu’ils apportaient, les humains n’étaient plus ici. J’étais libre de ce fardeau qui me pourchassait, de ces humains qui avaient empiété sur mon territoire, ma liberté, qui m’avaient tout pris jusqu’à ma dernière sœur, et qui m’avaient laissée seule… Toujours plus seule.

Je me stoppais net.  

Cette odeur… C’est l’odeur du sang humain. Je le reconnaitrais entre mille. Avais-je véritablement rêvé d’un monde où la peste humaine avait disparu ? Était-ce possible ? En observant attentivement, je visualisais les abords du lac, puis je continuais jusqu’à voir la chute d’eau. Là-bas, je la vis. Cette silhouette d’où virevoltait de très long et joli cheveux violet. Mais je sus à son regard qu’elle n’était pas humaine. Elle empestait le sang humain, mais plutôt, elle semblait s’en délecter comme d’un dessert.

Cependant, le fait même qu’elle sente le sang humain si frais ne m'avouait qu’une chose. Et j’étais loin d’apprécier l’idée. Il y avait des humains ici. Cet endroit n’était pas supposé être un havre de paix pour les créatures comme moi ? Qui ont subi les aléas des l’Homme et leur expansion de territoire sans pouvoir rien y faire ?

J’observais la femme devant moi. Une créature, elle aussi. Étais-je simplement capable de lui parler ? Je me concentrais sur elle et l’atteignais. Son esprit était calme, ennuyé, un peu. Elle semblait vouloir se reposer. J’avais semble-t-il brisé son moment de détente. J’avançais doucement, la fixant droit dans le yeux, et je me balançais doucement.

Une créature…  

Mieux valait tenter par une approche subtile. Je n’étais pas sûr de comment elle allait percevoir ma “voix”... Cela dépendait toujours de son âme. La créature devant moi ne sembla pas étonnée à ma suggestion. Je me demandais si elle serait réceptive à une approche plus… chantante. Mais au vu de son regard, et de son envie de sang humain, elle serait bien plus réceptive à un autre chant.

Un chant de souffrance.

Les humains… tu sens leur sang… si frais…  

Sa figure semblait fine, presque sans défense. Mais je n’étais pas sotte, encore moins humaine. Je savais reconnaître un prédateur quand je le voyais. Et elle en était une. Une figure d’apparence frêle, mais qui était prête à se déchainer si on lui en donnait l’occasion.

Tu t’en délecte…  

J’arrivais près d’elle et continuais d’avancer doucement. J’avais quitté l’eau et mon pas léger ne faisait qu'un léger bruissement sur le sable, tel un coup de vent. La créature ne semblait pas vraiment inquiète. De près, ses longs cheveux semblaient tout droit sortie d’un rêve.

Tu es si belle… Mais les humains… doivent mourir dans d’atroces souffrances…

J’étais à sa hauteur, mon regard plongé dans le sien. Ah… ce regard. Les yeux étaient la fenêtre d’une âme, n’est-ce pas ? Mais quelle âme ! Tant de splendeur dans un seul être était possible ? Je n’avais jamais vu pareille créature. Je n’en avais même jamais vu aucune, à dire vrai. Venir ici avait été la meilleure décision de toute une vie.

Tes yeux…

Montre moi tes yeux. Leur vrai couleur. Parce qu’avec une odeur d’humain aussi puissante, tes yeux ne pouvaient pas avoir une couleur aussi douce. Tu cachais ta force. Ta vraie force. J’en étais sûre. Tu respirais une puissance certaine. Celle qui te permettait d’être le prédateur, non pas la proie.

Bien qu’elle restait impassible, je ne pouvais qu’imaginer son sourire cruelle devant la misère humaine. Montre le moi, je t’en prie. Délecte toi de leur souffrance, martyrise-les jusqu’à la mort.

M’entends-tu ?




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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyLun 31 Jan - 18:35


La surface commençait à vaciller. D'abord doucement, puis elle vit aisément une silhouette sortir de l'eau pour se dessiner plus distinctement dans l'horizon. Versace restait là, debout, imperturbable tandis qu'elle l'observait s'avancer vers elle. Qui cela pouvait-il être ? Ses paupières se plissaient de cet air curieux tandis qu'elle la détaillait du regard. Le visage de cette inconnue était finement allongée. Deux grands yeux vides, semblables à des cercles fendus d'un trait noir se logeaient au creux de son crâne. Deux oreilles pointues, qui s'apparentaient presque à celles d'un elfe, perçaient sur chaque coté. Son corps filiforme se détachait comme une tige de fleur prête à casser sous le poids du vent. Pourtant, elle demeurait droite et fière. Bien que la goule demeurait sur ses gardes, elle avait l'impression que son corps se soumettait à une attraction inhabituelle. Quand bien même, au moindre mouvement suspect, il était clair qu'elle n'hésiterait pas à rétorquer. Cependant, cette créature ne lui paraissait pas hostile le moins du monde. Ses prunelles absentes la fixaient en retour quand soudain, une voix sucrée jaillissait dans sa propre tête. Ses perles violines s'ouvraient légèrement. Quelque chose résonnait, dans une première approche assez floue, jusqu'à ce que les mots parviennent à se préciser. Des mots qui s'enveloppaient sur une mélodie douce et suave, comme un appel enchanté.

C'était plutôt intriguant. Était-ce de la télépathie ? Ses lèvres restaient inertes mais elle l'entendait ricocher dans son esprit. Mais ce qui interpellait davantage finalement au delà de cette manifestation, c'étaient ses propos. Les humains… tu sens leur sang… si frais… Pouvait-elle vraiment le humer ? Tout dépendait de ses facultés après tout. Une remarque qu'elle prenait scrupuleusement soin de notifier à l'avenir. Si cette inconnue était capable de le sentir, alors d'autres pourraient en faire autant. Tu t’en délecte… En effet cela pouvait s'avérer problématique Tu es si belle… Mais les humains… doivent mourir dans d’atroces souffrances… Elle lui accordait volontiers cette vérité. Mais quel genre d'espèce était-elle ? Elle attendait toutefois sagement, qu'elle parvienne à sa hauteur sans esquisser le moindre geste. Versace avait la sensation que cette présence épousait pleinement son âme. Qu'elle caressait son aversion pour les humains afin de la stimuler. Elle éprouvait un crépitement, une ardeur sur laquelle cette apparition soufflait sensuellement. Puis elle arrivait enfin à elle, devant elle. Debout. Elles se touchaient des yeux, se fixaient et s'admiraient. Le regard agrippé, l'un à l'autre. D'une main tentée par cette nouvelle curiosité, la goule l'approchait lentement de sa fossette pour effleurer subtilement une mèche de cheveux, n'osant pas la toucher complètement. Quelle émotion bien étrange que de se sentir aussi sereine face à une parfaite anonyme. C'était comme si... Elle se sentait bercée doucement et que ses appréhensions s'endormaient « Je t'entends » répondait-elle seulement en joignant ses doigts en bas de son ventre. Elle esquissait un léger sourire « A qui ai-je donc l'honneur ? Je ne t'ai jamais vu par ici » Pouvait-elle la comprendre également ?

Pour sûr, si son chant nacré était sincère et dépourvu d'une illusion malveillante pour mieux la séduire et faire taire sa méfiance, alors elle y décelait là une opportunité d'or. Certaines créatures avaient ce don de semer le trouble en laissant parler le désir de leurs cibles pour mieux les duper. Etait-ce également son cas ? Versace voulait en avoir le cœur net, avant de vouloir trop s'avancer sur sa position.
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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyMar 8 Fév - 10:38


Tu écris sur l’eau

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Autour de moi, les bruits semblaient revenir doucement à mes oreilles. Le bruissement des feuilles sur les arbres, le son de l’eau qui s’écoulait depuis la petite cascade. J’avais occulté mon environnement, soudainement passionnée par cette nouvelle découverte. La jolie créature vint frôler mon visage, presque hésitante. Qu’avait-elle perçue ? Qu’avait-elle entendue ?

Elle me répondit. Sa voix résonna dans mon esprit. Elle m’entendait bien, ce qui signifiait qu’elle possédait une âme. Mon coeur semblait s’alléger avec cette confirmation. Je pouvais lui parler, elle pouvait m’entendre. Me comprendre. Son mouvement de main signifiait qu’elle était réceptive à mes paroles, mes chansons.

J’étais soudainement pris d’une envie de… sourire. Si tant est que je savais ce que c’était, sourire.

Elle ramena sa main contre elle et sa voix résonna à nouveau.

« A qui ai-je donc l'honneur ? Je ne t'ai jamais vu par ici »

Elle me demande qui je suis. Ou ce que je suis. Oh, elle était drôle cette belle créature. Elle savait pertinemment que j’étais une créature. Mais elle ne me craignait pas. Elle semblait curieuse, mais elle semblait prudente. Réfléchie. Peut-être voulait-elle comprendre ce que j’étais, ce que je pouvais faire, ce dont j’étais capable. Soit, tâchons de savoir qui elle était également.

Je m’efforçais de répondre d’une manière tranquille, aussi tranquille qu’elle l’était, aussi douce que sa voix suave sembla sonner à mes oreilles.

Une créature… comme toi…

Elle s’intéressait à moi. Je balançais ma tête de droite à gauche, doucement, subtilement, mes yeux ne lâchaient pas son regard. Comment l’attirer ? Son geste, un peu plus tôt, me revint en mémoire. Pourquoi ne pas tenter la même approche ? Je levais doucement ma main et approchait un doigt de l’une de ses mèches. Je l’attrapais délicatement et commençait à l’enrouler autour de mon doigt. Ses cheveux ont la même sensation que ceux des humains. Son apparence semble celle d’une humaine. Son visage, tout… tout pourrait laisser entendre qu’elle est humaine.

Mais pas ses yeux, pas son esprit… Ses désirs ne sont pas humains. Elle est, à mes yeux, la parfaite incarnation d’un prédateur qui attire ses proies en les mettant en confiance, par son apparence envoûtante et sa voix suave.

Mais que faisait pareille créature ici ?

Je suis… seule…

Ma réponse était faible. Je le sentais. Je ne lui avais pas répondu. Je tâchais de laisser mes doutes se dissiper mais une question revenait sans cesse. Si cette créature chassait les humains, pourquoi venir en un lieu où les humains n’avaient pas leur place ?

Pourtant, je pouvais sentir que son désir était frais. Elle avait chassé récemment. Des humains. Est-ce qu’elle sentait l’humain parce qu’elle s’en servait comme d’une… ration ? Est-ce qu’elle les mangeait comme certaines de ses sœurs s'étaient amusées à le faire ? Mais était-ce un amusement ou un besoin de survivre ?

Je devais trouver le moyen d’amener cette question.

Cet endroit… l’appel m’est parvenu jusqu’au confins du néant… au plus profond de la terre… là où les humains ne viendraient jamais…

Je redoute. Cette question, je pense connaître la réponse. Je n’ai pas envie de l’entendre. Sans vraiment le contrôler, je me retrouve tendue, figée.

Cet endroit était pour les créatures… cet endroit était sans humain… c’est ce que je croyais… ce que j’espérais…

Mais après t’avoir vu… Au début, sa silhouette, son apparition, elle m’avait donné l’espoir d’être arrivée dans cet havre de paix que j’espérais, ce paradis pour les créatures. Tel était le rêve que j’en avais fait. Si c’était un rêve. Mais à l’instant où je l’ai vu, cette créature… Cette haine farouche qu’elle avait pour les humains, et son désir farouche de les voir souffrir… peut-être même de jouer avec eux ? Mais si cet endroit était un lieu sans humain, où les trouvait-elle pour jouer avec eux ?

La colère gronda en moi. Mon corps était rigide. Oh, je savais que ce n’était que mensonge.  

Les humains sont ici…

Mon désespoir m’avait fait venir ici. M’avait fait espérer… Pour me retomber encore plus bas aujourd’hui. Ce désespoir dont je m’étais imprégné au plus profond des mers, ce désespoir ne me lâchait plus. Mes sœurs étaient toutes mortes à cause des humains, mais les humains, eux, survivent. Ils ne disparaissaient pas comme elles.

Je me détournais de la créature. J’étais incapable de retenir mon cri. Pas un son ne résonna dans la vie paisible de la nature. Mais mon esprit, lui, hurlait. Et je le partageais à toutes les âmes autour de moi. Vivez avec moi mon désarroi, ma douleur et ma peine ! Vivez avec moi ma colère et ma haine ! Ressentez-le !

Les humains ne sont pas censés être ici !

Tout ce voyage était-il futile ? Vivre dans un monde sans humain était-il une utopie ?

Qu’ils meurent !

Dans ma colère, je ne l’avais pas tout de suite remarqué. Mais ce son… cet horrible son, je le connais. En m’avançant un peu plus, je pouvais avoir un certain regard sur le panorama. Tout aurait pu paraître superbe à mes yeux. Mais…

Je me concentrais. J'occultais tous les sons autour de moi et me focalisais sur un seul et même son. Ce son… Il était là. Ce son si désagréable qu’il perçait mes tympans, irritait mes nerfs.

Ce que je vis, à cet instant, me parut une atrocité. Un cauchemar…

C’était des habitations. Celles d’humains. Et ce son, c’était la vie. Celle de ces créatures que je voulais voir disparaître. Et ils étaient tous réunis au même endroit, au même instant. Des humains d’hier comme d’aujourd’hui. De ceux qui n’avaient eu de cesse de massacrer mes sœurs au fil des siècles humains.

Avais-je un jour connu un sentiment autre que celui du désespoir ? Si les humains pensaient que ce sentiment leur appartenait, ou même que les sentiments en général n’était qu’un concept humain, ils se fourvoyaient.

Misérable…

Il devait mourir. Disparaître, définitivement, de ce paradis qui ne leur appartenait pas.

Ils n’ont pas le droit de vivre !

Pas le droit de vivre en paix. Pas le droit de vivre tout court.
Pas après ce qu’ils leur ont fait.
Pas après ce qu’ils m’ont fait.

Ils doivent souffrir... Souffrir jusqu’à prier pour mettre fin à leur agonie !



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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyLun 7 Mar - 18:40


Le duvet de ses cils clignaient gentiment, comme les yeux d'un chat tranquille et apaisé en présence de sa compagnie actuelle. Une créature, elle l'aurait aisément deviné. Puis tel un roseau se laissant bercer par le vent, la demoiselle étrange tanguait doucement d'un côté puis de l'autre. Versace elle, ne bougeait pas. Seules ses rétines se déplaçaient pour suivre le mouvement de cette mouvance subtile. La nouvelle arrivante cherchait à faire quelque chose. La goule se sentait lissée sous son regard qui la fixait, sans pour autant se sentir observée d'une quelconque façon malsaine. Non, son visage livide la contournait pour mieux l'appréhender. Craignait-elle de la faire fuir ? Peut-être maladroitement, un peu hésitante, elle tentait son approche en l'imitant. La main tendue vers elle, empruntant une mèche de ses cheveux violines que l'inconnue caressait. Versace souriait. Cette attitude la rapprochait d'une enfant qui tentait d'apprendre.

Je suis... seule...

Que voulait-elle signifier réellement par ces mots ? La solitude incombait à tous. Mais de sa bouche, cette déclaration lui apparaissait davantage comme une fatalité. La mélancolie l'enrobait, étouffante sur ce commentaire qui se serrait dans sa gorge. Il était si étrange et merveilleux tout à la fois, de voir transpirer son propre reflet dans la vitre oculaire d'une autre personne. Pourtant, elle ne répondit pas, pas tout de suite, préférant la laisser s'avancer encore un peu. Les raisons de sa venue se formulaient bien vite. L'appel.

Cet endroit… l’appel m’est parvenu jusqu’au confins du néant… au plus profond de la terre… là où les humains ne viendraient jamais…

L'appel d'une traîtresse méprisable qui se reconnaissait sous le nom de Shën. Un appel qui l'avait attiré ici, comme bon nombre de créatures qui avaient succombé à son charme avec l'espoir brisé de trouver un havre de paix.

Cet endroit était pour les créatures… cet endroit était sans humain… c’est ce que je croyais… ce que j’espérais…

Un espoir corrompu face à la désillusion, que de devoir côtoyer encore ces êtres abjects qu'ils cherchaient particulièrement à fuir. Un soupir léger courut entre ses lèvres, l'expression ennuyée. Ma pauvre petite, songeait-elle.

Les humains sont ici…

Oui, c'était bien et bien le cas. Et ils n'étaient pas à leur place. Ils devaient disparaître, tous, sans remord et sans pitié. Versace la sentait, sa colère. Sa rage de voir sombrer son vœu d'être à l'abri, dans cette bulle vendue tel un rêve faussé. Sa rancoeur tapait subitement dans son crâne. Ce cri de désespoir. Des larmes invisibles qu'elle hurlait à l'univers entier, plaidant sa peine et sa douleur. La demoiselle, certainement plus expérimentée en ce bas monde, la rejoignait tranquillement pour se tenir à ses côtés. Silencieuse, elle la laissait cracher son acide. Comment pouvait-elle lui en vouloir, d'être aussi désespérée ? La créature sanglotait puissamment, à l'intérieur, alors qu'aucun ruisseau ne coulait pourtant sous ses yeux. Mais la souffrance, incorrigible, la goule la ressentait et la partageait. Ses yeux se fermaient un instant, sur une inspiration concentrée. Il fallait qu'elle intervienne « Je comprends, ce que tu me dis. Mais ici, à Azuola, des forces se déjouent et se défient en permanence » Son doigt pointait en contrebas, une structure qui déchirait plus en conséquence le ciel « Là-bas, il s'agit de l'Eglise Blanche. Il s'agit de la faction la plus puissante dans ce royaume. Cette organisation se veut pacifiste. Elle sert Shën, la déesse qui t'a appelée pour te faire venir ici » Sa nuque pivotait vers la jeune femme alors que des ridules se formaient au coin de ses yeux, telle la lave d'un volcan « Cette traîtresse qui nous a fait la promesse d'un refuge et qui pourtant, laisse délibérément des humains entrer dans notre monde. Les gens cautionnent, laissent faire et acceptent.  » Versace se rapprochait, plus imposante, se penchant légèrement sur sa compagnie « Cette traîtresse, qui leur fait également don d'un pouvoir pour certains » Trahison ultime. Hérésie intolérable. Ses globes oculaires s'agitaient pour laisser percer une lueur opaque et rougeoyante, sur un mince sourire étiré. Diablesse et sournoise « Tu devras être vigilante. Qui sait ce qu'il pourrait t'arriver si tu communiquais le véritable fond de ta pensée ? Ma chère, tu serais emprisonnée. Il te faudra apprendre, à cacher tes intentions sous peine d'être punie » Elle ricanait, acerbe, puis se déplaçait pour la contourner et prendre position dans son dos. Son souffle chatouillait sa nuque, vile tentatrice et fourbe « Mais tout n'est pas perdu, douce créature. Je dirai même, que ce n'est que le début d'une vengeance discrète, méthodique et ficelée dans la requête du sang. Sois sage, en attendant, les eaux rugissantes de la justice bouillonnent dans l'ombre pour concrétiser ton souhait de les voir purger leur race et les détruire. Nous sommes les créatures imprévisibles. Pas à pas, ils finiront par payer le prix de leurs actes » Ses membres sanguinaires surgissaient de son dos, pour étendre leurs ailes maudites et assoiffées d'un désir de désolation aussi intense que l'écarlate astre qui brillait dans le ciel. Puis tel le murmure du démon, elle soufflait « Et toi, tu te nourriras de leur souffrance dégoulinante »
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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyMer 9 Mar - 11:59


Tu écris sur l’eau

il est inutile de se donner
tant de peine
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J’entendais à peine sa voix, comme un murmure lointain, où ses mots frolaient à peine mon ouïe. Azuola… Eglise blanche… Shën… Des mots toujours plus inutiles puisqu’ils parlaient des humains. Mais quelque chose dans l’air autour de moi changea. Ma colère… non… elle n’était pas mienne. Je tournais très légèrement les yeux pour la voir.

Elle, cette magnifique créature. Je ne mentais pas. Je n’avais jamais su qu’une chose aussi jolie puisse exister ici. Son regard… Des yeux transformés en une mer de sang humain, d’un rouge si profond qu’il pourrait transpercer mon âme. Oh, elle était à l’image de ce que je priais d’avoir. Un rouge sang… mon plus grand désir incarné dans une couleur, un regard. à l’image de la couleur que je souhaitais voir la mer prendre. Une mer de sang humain. à l’image de leur agonie et leur désespoir, à l’image de ce qu’ils devaient être et de ce qu’ils allaient devenir.

La jolie créature avait toute mon attention.

Cette traîtresse qui nous a fait la promesse d'un refuge et qui pourtant, laisse délibérément des humains entrer dans notre monde.

Sa colère m'enivra. Je n’étais plus seule. Elle était là. Elle aussi souhaitait voir leur fin, tout autant que moi. Ses yeux étaient à l’image de ce qu’elle leur faisait subir. Elle se nourissait d’eux, pour survivre, peut-être. Par plaisir, sans doute.  

Mon coeur se serra et mon âme vibra. Mais ses mots… m’attaquaient. Attaquaient mes doutes, et mes craintes. Mes peurs… aussi.

Les gens cautionnent, laissent faire et acceptent.

Shën… était donc la voix que j’avais perçu. Elle m’avait appelé, m’avait donné espoir, pour me poignarder un peu plus. Elle m’avait menti. Ou peut-être pas ?

M’avait-elle appelé ici, sachant que je trouverais des créatures comme… elle ici ? Que je ne serais plus seule, malgré la présence de ses misérables humains ?

Cette traîtresse, qui leur fait également don d'un pouvoir pour certains

Un don ? Le fil de ma pensée s’arrêta soudainement tandis que je penchais légèrement la tête, indécise. Qu’est-ce que c’était ? Mon regard était fixé dans le sien mais je ne souhaitais pas la couper. Elle était tellement… passionné par son récit que je ne trouvais pas la force de l’arrêter. Entendre sa voix était un réconfort longtemps attendu. Mes questions viendraient plus tard.

Tu devras être vigilante. Qui sait ce qu'il pourrait t'arriver si tu communiquais le véritable fond de ta pensée ? Ma chère, tu serais emprisonnée. Il te faudra apprendre, à cacher tes intentions sous peine d'être punie

Cacher… Oh, un mot qui ouvrait en moi une plaie béante. Me cacher… j’avais quitté le fin fond des mers pour ne plus me cacher et ici aussi, je devais me cacher ? Cacher qui j’étais, pour ne pas froisser les humains, encore ? Des humains qui étaient protégés dans un lieu qui devait être pour les créatures ? Infamie !

Et quoi, punie !

Punie pour être moi !

La colère se transforma en haine. Je hurlais dans mon cœur et mes yeux ne quittaient plus la belle. Shën, une traîtresse. Oui… de belles paroles, toujours de belles paroles… Mais que de déception au bout du compte. Elle aussi, cette belle créature, avait été trompée.

Mais tout n'est pas perdu, douce créature.

Une note d’espoir dans sa voix. Je m’adoucis à son ton et ne la quittait pas des yeux.

Je dirai même, que ce n'est que le début d'une vengeance discrète, méthodique et ficelée dans la requête du sang.

Vengeance… ce mot résonna en moi. Un désir réprimé. Mieux encore lorsqu’il était associé au mot “sang”... du sang humain, bien sûr.  

Sois sage, en attendant, les eaux rugissantes de la justice bouillonnent dans l'ombre pour concrétiser ton souhait de les voir purger leur race et les détruire. Nous sommes les créatures imprévisibles. Pas à pas, ils finiront par payer le prix de leurs actes

Et sous mes yeux ébahis, des ailes écarlates se déployaient, d’un rouge tout aussi brillant que ses yeux. Les humains les appelaient démon, je crois me souvenir, mais moi j’y voyais l’inverse… un ange… c’était ce mot. Elle était un ange. Venue pour me guider peut-être vers un avenir meilleur ? Mais quel avenir, exactement ? Qu’est-ce que j’espérais ?

Et toi, tu te nourriras de leur souffrance dégoulinante

ça… Ces mots semblaient comprendre ma pensée sans même l’entendre. Lisait-elle dans mon âme comme j’en étais capable ?

Mon espoir. J’espérais entendre une voix me murmurer mon plus profond désir. Que ça ne soit plus nous qui sussurions les désirs de chacun. Nous voulons aussi voir nos désirs prendre forme et devenir réalité. Notre désir qui s'incarnait aujourd’hui à travers elle, cette créature…

Attendre…

Il me fallait attendre. Attendre le moment opportun pour frapper ces humains, quand ils ne s’y attendaient pas. Attendre et…

Admirer…

Il me fallait les admirer souffrir, ces humains, les voir…

Agoniser…

Mais sans se faire surprendre, comme le voulait la jolie créature. Ni par les humains, ni par l’entité qui prenait son nom de je ne sais où. Shën. Une déesse... qui avait des yeux partout. Mais pourquoi appelait-elle…

Les humains… pourquoi sont-ils ici ?

Les questions fusaient dans mon esprit et je commençais à ne plus savoir comment lui partager sans l’assaillir trop soudainement. Je devais me calmer, un instant. Je fermais les yeux, soufflais et me rappelais ce que nous faisions lorsque l’une d’entre nous perdait le fil de ses pensées. Penser à une voix, celle de notre mère.

Mon coeur se soulageait. Sa voix douce, délicate. On nous l’avait enlevée, elle aussi. La colère me gagna à nouveau. J’étais enfin calme.

Don… qu’est-ce ?

Les mots peinaient à s’assembler dans mon esprit. J’étais trop perturbée. Je ne savais plus où j’étais, ce que je faisais. Pourquoi étais-je venu ici déjà ? Pour fuir quoi ?

La lumière transperça les magnifiques ailes de la belle et je me rappelais. Oh, je me fendis d’un sourire. Un seul, un rare. Un qui ne dura pas.

Oui, j’étais venu ici pour ne plus être seule.

Ton nom ?

Demander le nom... C'était une chose que je n'avais jamais fait. Cette question me donna un regain d’énergie. Oui… je voulais savoir comment l’appeler. La nommer. Ma voix était plus puissante lorsque l’âme s’y sentait associée. Par son nom, notamment. Mais il n’y avait pas que son nom qui m’intéressait. Je voulais tout savoir, d’elle, de ce qu’elle était, de ce qu’elle faisait.

Une créature… quel genre… de créature… es-tu ?

Je rigolais intérieurement. J’hésitais. Je ne savais pas comment amadouer des créatures. Surtout une comme celle-ci. Oh ! Cette créature faisait renaître en moi la flamme de notre vie que je pensais longtemps éteinte.

J’approchais doucement ma main et tentais de toucher ses ailes. Ma main s’arrêta nette. Etait-ce un geste qu’elle allait prendre… mal ? Je cherchais dans son regard un accord, un refus. Je ne veux pas… la contrarier. Que ferais-je si la seule chose qui me redonnait un peu d'espoir disparaissait à cause de mon erreur ?

J’avais l’impression de tout réapprendre, à savoir approcher un être, l’attirer et le désirer pour refléter à travers mes émotions les siennes. J’étais euphorique. Il était si délectable de se sentir excitée à l’idée de trouver de nouvelles approches pour conquérir une âme.

Je peux ?


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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyMer 11 Mai - 20:53


« J'avais erré seule, pendant tant de temps. Ma malédiction la plus acide avait été de faire confiance à un mortel. Je le pensais mon ami. Nous l'avions invité à notre table. Nous l'avions accueilli chez nous comme d'un membre de notre famille. Lui, que j'avais trouvé si particulier. Lui, dont la gentillesse éblouissait même les recoins les plus obscurs. Lui, qui portait l'exception à la règle que les humains et les créatures pouvaient s'entendre. Je n'avais pas écouté. Je n'avais pas assez écouté l'avertissement de mon clan. Et je n'avais jamais compris pourquoi, il m'avait infligé cette trahison. A moi. Mon mari. Mes enfants. Pourquoi m'avais-tu fait mal ? Ces années de torture, enfermée dans cette salle blanche immaculée qui absorbait mes hurlements. L'odeur de la mort. Le cliquettement des scalpels. Le goût d'une folie qui m'avait fait sombrer, glisser dans les couvertures d'une nuit sans réveil.

J'avais perdu ma famille. Ma raison propre. Ma foi. La haine l'avait emporté comme un sillon de lave dévorant tout sur son passage. Et même mon clan avait décidé de me jeter dans cette tombe d'acier, au fond des abysses maritimes. J'étais devenue insidieuse et incontrôlable. Mais qu'st-ce que j'y pouvais ? Ma haine était devenue plus grande que mon propre corps, fracassant mes os, fouettant mon coeur. J'étais insatiable de souffrance. Je suis insatiable de souffrance.

Toutefois, je le jure.

Je ne pardonnerai jamais, à personne. Je ne vous pardonnerai jamais. Je sèmerai le chaos, pour vous faire descendre en enfer, avec moi »


Le prolongement de ses membres sanguinaires semblaient danser paisiblement, au rythme d'une brise légère et veloutée d'une odeur âcre et amère. La colère de l'inconnue grondait, remuant ses propres sens telle l'extension même de son âme. C'était un sentiment étrange et curieux. Il ne s'agissait pas tant d'une fusion mais plutôt d'un reflet puissant, qui dévoilait l'une à l'autre, leurs états d'âme les plus enfouis et les plus funestes. Versace se laissait seulement bercer par les vibrations qu'émettaient cette douce créature, que la goule captait et comprenait sur une fréquence forte et détonante. Mais fidèle à son statut, elle se devait de rester calme et ne pas se laisser envahir par une frénésie dévastatrice. C'était sûrement ce qu'elle avait eu le plus de difficultés à travailler en arrivant sur Azuola -refréner ses pulsions les plus mortelles.

Attendre...

Admirer...

Agoniser...


Deux doigts venaient caresser sa propre bouche alors que ses yeux d'une lueur vorace s'étirait, perfide, sur la délicieuse qui se trouvait en face « Oui. Tu as tout compris. Je dois l'admettre, avec le temps, j'ai fini par apprécier la sensation de me languir d'un plat en inspirant la terreur. La vraie partie de plaisir, finalement, c'est la traque » Un crochet de sang se dirigeait plus proche de sa compagnie pour pointer son coeur « Et puis, sur le dernier périple d'une pente qui mène à l'agonie, lui arracher son souffle sous un regard exorbité » La goule se mit à ricaner et éprise d'une émotion subitement plus joyeuse, elle se mettait en mouvement pour offrir quelques pas de danse sur cette pelouse verte et grasse « Ils tombent ici par accident, la plupart du temps. Ne trouves-tu pas cela irresponsable, pour une soi disant déesse sensée nous protéger ? » Ses bras s'articulaient comme un cygne en plein envol. Tant de grâce dans la cruauté. Versace en était l'arbitre parfait. Puis soudain, elle s'arrêta, pivotant lentement sa nuque gracile vers la nouvelle venue, les prunelles luisantes comme un coucher apocalyptique « Shën leur octroie un pouvoir. Un pouvoir digne d'une créature telle que nous » Une initiative qui faisait honte à tout ses congénères. Sa bouche se tordait sur un rictus irrité « Cette pourriture leur donne un talent comme la possibilité de maîtriser le feu, l'eau ou la foudre » Ses mots raquaient le fond de sa gorge alors que des vermillons rougeâtres se mettaient à frétiller au coin de ses paupières. A nouveau, sa silhouette glissait vers sa nouvelle aventure, furtivement, comme une ombre prête à frapper, pour poser seulement délicatement ses paumes sur ces joues livides, quasiment translucides. Il ne faudrait pas l'abîmer, ha ça non « Versace » répondait-elle seulement. En qualité de bras droit de l'Ordre Sainte Emeline, elle ne devait pas transmettre cette information. C'était dangereux. Mais cette femme... Ah, cette femme lui inspirait toute la confiance et la tendresse du monde. La faim, aussi. Son ventre se tordait, empli d'une onde de chaleur. Cela ne plairait pas à Lucciana mais, elle s'en fichait éperdument. L'idée même de tomber sur une pareille pépite dont elle se voyait déjà toucher la vertu, l'excitait au plus haut point. Longer ses rebords. Cerner son âme. La cueillir. S'en emparer ? Oh Versace, son cœur s'emballait « A ton avis ? N'as-tu pas déjà la réponse ? » Ses membres s'agitaient, battant l'atmosphère de leur fougue et de leur puissance « Et toi ma chère, qui es-tu ? » Ses paupières se plissaient alors que les griffes rétractables se lovaient autour de sa promise, l'effleurant seulement. Des griffes qui avaient férocement lacéré tant de fois et transpercé de multiples entrailles. Ses rétines brillaient en l'observant intensément. Elle voulait caresser ses membranes fortes, lui intimant son accord sur un fin sourire « Elles sont jolies, n'est-ce pas ? » La goule en était si fière. Cet attribut symbolisait sa nature, sa violence et son essence même. Le sang. La chair. Dire que des hommes avaient voulu lui arracher, elle en avait hurlé de rage et de douleur « Montre moi, enfant de la mort, qui tu es. Ce désir écrasant qui transpire ardemment. Décris-moi, la profondeur de cette âme que les humains ont piétiné. Je serai l'investigatrice de ta haine et je t'offrirai, leur déclin »

Son visage tombait sur le sien, proche, très proche. Ses iris pétillaient, dévorantes et assoiffées « Dis-moi, tout » susurrait-elle au creux de son âme « Et je te ferai les plus grands honneurs »

Les plus grands.
Et les plus terrifiants.
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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyMer 18 Mai - 11:23


Tu écris sur l’eau

il est inutile de se donner
tant de peine
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La belle créature montrait toute sa nature face à moi tandis qu’elle me dévorait du regard. Ses paroles laissaient entendre qu’elle aimait les torturer, ces petits singes qui se prenaient pour des êtres intelligents. Mais leurs âmes, cupides et égoïstes, ne prouvaient à chaque fois que leur incapacité à vivre pour les autres, vivre pour tout le monde et non pas pour eux-mêmes. Ils nous traitaient de monstre, nous, les créatures. Mais les véritables monstres, ici, étaient eux.  

Je divaguais l’espace de quelques secondes. Aussi, je me focalisais à nouveau sur les yeux rougeoyants de la belle. Son regard n’avait pas changé. Je sentais qu’elle se contrôlait. Mon chant résonnait en elle, et elle y était sensible. Trop, peut-être. Dans ses pupilles nageaient tous les sentiments qu’elle gardait profondément enfouie derrière un masque mielleux et souriant, là où tout son être criait à la vengeance. Elle était la prédatrice de proie qui ne se voyait pas comme telle. Le plaisir n’en était que plus intense. N’y avait-il pas plus languissant qu’un humain qui se croyait en sécurité, jusqu’à ce que la fatalité lui tombe dessus et le laisse pantois et désespéré ? La belle vivait pour ce plaisir. C’est ce qui la rendait vivante. C’était sa raison d’être.  

Sa lame de sang s’approcha de moi, dangereusement. Mais pas contre moi, loin de là. Je ne savais pas trop ce qu’elle essayait de viser en pointant mon torse. L’appareil qui battait dans mon corps, qui permettait à mon corps de se mouvoir avec mon sang était de l’autre côté. Peut-être pensait-elle que mon “coeur” était au même endroit que les… humains. Un frisson désagréable me parcourut mais il disparut aussi lorsque la belle parlait à nouveau. Sa douce voix était excise à entendre. Surtout lorsqu’elle énonçait, avec tant de joie, tuer un humain. Un régal.

Lorsqu’elle se mit à danser, de son pas délicat et joyeux, elle répondait à ma question et ma colère ne me quittait plus. Irresponsable était un mot bien trop faible pour identifier la trahison de cette menteuse, d’autant plus si elle leur octroyait des pouvoirs ! Mais mes pensées furent stoppées lorsque la belle devant moi posa ses deux mains chaudes contre ma peau. Son nom résonna en moi et je compris qu’elle m’avait fait là une confidence interdite. L’interdit était toujours plus savoureux.

Je sentais le cœur de la belle pulser fort dans sa cage thoracique tandis qu’elle répondait à ma dernière question. Oui, cette créature était une prédatrice née pour les humains. Ces humains qui étaient son met favoris. Elle me demandait mon nom mais je ne savais pas comment lui dire, pas sur l’instant. J’étais trop absorbée par ses drôles et magnifiques griffes de sang qui venaient gentiment m’embrasser. Je les frolais de mes longs doigts fin, les caressait gentiment et j’observais la belle qui ne semblait pas s’en déplaire, loin de là. Ces griffes étaient son plus grand atout, son plus bel attribut, et elle l’affichait avec tant de fierté.

Jolie, ainsi la créature les avait nommés. Oui, ces griffes étaient jolies, à l’image de la créature qu’elle était. Elle ravissait l'œil, réchauffait le cœur d’un sentiment de sécurité. Je n’avais pas peur, j’étais apaisée. Elle me parla, et son dicton résonna en moi.

Enfant de la mort…

Elle me proposait la vie de ces humains sur un plateau d’or, ce matériau que les humains semblaient choyer plus que leur vie. Elle me proposait leur mort. Elle me proposait de m’aider à les détruire et mon cœur s’emballa de joie. Son visage s’approcha, toujours plus proche, et je plongeais dans son regard qui m’apparut soudainement plus vivant encore, tel une mer de sang prête à se déverser sur cette terre d’infamie et de mensonge. De traîtrise. Elle me donnerait tout ?

Soit…

Je souriais. Je souriais peu, mais celle-ci aurait tout de moi, si telle était son souhait.

Mon nom est Epizon Teleytaios, la dernière survivante.

Comprendras-tu le sens de ses mots ? Comprendras-tu la signification de mon nom, qui dévoile ma nature et ma raison d’être ?

Avant, j’étais pleine et complète.

Avant, nous étions nous. Nous étions les amatrices de chaos et de vie, nous étions les enfants d’une vraie déesse des mers, porte parole des plaisirs et des envies, image du désir et des vices. Nous étions celles qui menaient la danse.

Aujourd’hui, je suis seule et unique.

Le nous s’était effacé dans un silence de mort. La mort provoquée par ces humains qui ne savaient plus écouter que leur propre désir, un désir pourri par des choses futiles et inutiles. Des désirs qu’ils pensaient essentiels à leur vie. Ils ne savaient plus comment vivre sans, et tout le reste fut effacé au point que plus rien d’autre n’avait d’importance. Même pas la vie qui tournait autour d’eux. Combien d'espèces avait disparu à cause d’eux ?

Il leur a apporté la parole et la sagesse, à ces êtres qui ne savaient même pas parler.

Les souvenirs jaillissaient dans mon esprit et les mots ne venaient plus. Mais j’avais tant de chose à lui dire, et tant de manière pour lui partager. Alors, je la prenais contre moi, doucement, enlaçant son corps contre le mien, et je fermais les yeux.

Entends moi, et regarde au fond de mon âme.

Je lui partageais mes souvenirs. Notre père, vénéré tel un dieu, qui donnait le meilleur de lui-même à une époque qui semblait désormais fantaisiste. Et l’amour qui le guida à notre mère, cet être fait de chair mais dont l’esprit et l’âme était tellement plus. Au-delà de toute matière et de caractère physique. Les deux s’étaient véritablement aimés. D’un amour qui ne pourrait jamais exister ailleurs.

Je le sais parce que notre mère nous avait donné la vie avec sa conscience. Nous étions elle, elle était nous. Nous aimions notre père autant qu’elle l’avait aimé. Et il nous aima autant qu’il l’aima elle. Nous étions toutes une partie d’âme fragmentée de leur amour et de leur espoir. Nous donnions vie à leur leur aspiration et forme à leur conviction. Leur vœu était le nôtre et leur intérêt se tourna vers les humains.

Ce fut la première chose qui nous sembla étonnante. Les humains de l’époque étaient pitoyablement et inintéressant. Père, cependant, était curieux, mais incapable de prendre la forme pour communiquer avec eux. Et puisque nous voulions ce qu’il voulait, nous trouvions un moyen. N’ayant pas de voix, nous chantions dans leur âme. Et ils furent réceptifs. À l'époque, leur esprit était vide de tout mal et attentif à toute nouveauté. Et le désir prit forme à travers leurs yeux.

Ce concept, jusqu’à là, nous avait été inconnu. Mais ces êtres qu’étaient les humains vivaient pour ce sentiment. Ils désiraient tout ce qui n’était pas à eux. Alors, nous leur chantions ce qu’ils désiraient le plus, et ils répondaient tous, sans exception, par de la joie, de la peur, de l’envie, des pulsions étranges qui les rendaient fou au point de perdre la raison. Leur âme vibrait et se décomposait tandis que nous les menions au paroxysme de tout ce qu’ils rêvaient. C’est là, aussi, que nous comprenions les limites de leur esprit.

Une fois comblés, ils disparaissaient. Ils étaient encore trop précaire pour pouvoir voir au-delà de ce qu’ils pensaient être leur but, comme si leur vie n’avait que pour objectif d’être vécu pour atteindre tout ce qu’ils rêvaient. Le rêve était une chose que nous ne pouvions concevoir. Nous ne savions pas ce que c’était, mais nous essayions de l’imaginer à travers les âmes de ces humains. C’était peut-être la seule belle chose qu’ils possédaient et que nous pouvions envier. Mais leur rêve était souvent le message de leur propre avarice.

Et tout bascula lorsque les croyances des humains changeaient, et la méfiance vint avec. Ils nous évitaient et n’accueillaient plus leur fin avec tendresse et douceur, comme nous leur offrions. Nous étions obligés de fuir les côtes pour joindre la mer profonde, où le silence paisible nous offrait un peu de tranquillité. Les humains parfois échouaient dans nos bras et nous nous en amusions. Jusqu’à ce jour où l’une des nôtres fut trahie par l’espoir vain de pouvoir ressentir comme un humain cet amour et ce désir qui les caractérisait. Et la trahison n’en fut que plus terrible.

à partir de ce jour, nous les avons détestés au plus profond de notre âme. Et ça n'allait pas en s’arrangeant. Leur guerre polluait les mers, l’air, la terre. Puis leur vie toute entière devint la peste de ce monde. Nous étouffions et nous étions de moins en moins. Ils vinrent même jusqu’à nous chasser et leurs armes devenaient mortel pour nous. Nous disparaissions, petit à petit, et nous ne pouvions rien faire.

Je n’aimais pas me remémorer tout ça. Je lâchais la belle et plongeais mon regard dans le sien. Mes yeux étaient inondés d’eaux salées et je laissais le trop plein se déverser sur mon visage tandis que, impassible, je dictais à la belle ces dernières pensées.

Nous étions deux. Un fin espoir, sur terre, vite réduit en poussière. Elle disparut, et je fus seule. Totalement seule, et à jamais.

Je caressais délicatement le visage de la belle et, de mon autre main, j’attrapais doucement sa taille. Sa chaleur était reposante et mon âme était reposée. Le soulagement était un sentiment que, longtemps, je n’avais plus ressenti.

Au fond de la mer, je m’étais reclu. Je suis venu ici avec de l’espoir.

Je n’étais pas totalement sûr qu’elle comprenait mes paroles. Mais son âme semblait désormais en symbiose avec la mienne. Mes paroles devaient lui sembler plus claires, plus nettes… Plus proches, aussi.

Mon espoir, c’était peut-être toi, finalement ?



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MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyDim 12 Juin - 13:39


Ses extensions l'entouraient chaleureusement, valsant doucement autour de cette silhouette si frêle pour lui promettre sécurité et protection. Une bulle solide, telle une bénédiction qui l'enlaçait intimement dans le silence mais dont la présence s'ancrait avec volupté. Les rétines de la créature luisaient d'un éclat étrange, aussi ternes que vivaces. Éteintes dans la peine, mais féroces dans l'hostilité. Lentement, son souffle se courbait sur sa nuque, pratiquement prête à déposer la marque de ses crocs sur sa nuque mais toujours avec cette maigre distance qui les séparait. Versace se retenait, bercée par l'instinct sauvage de la renverser sur l'herbe verte mais aussitôt contenue par son charme et désireuse, de laisser ces sensations nouvelles se déverser en elle. Imperceptiblement, leurs âmes se mêlaient pour s'étreindre quand leur enveloppe charnelle respective se touchait presque, mais immobile, s'adaptant l'une à l'autre sans chercher à prendre le dessus.

Un équilibre entre convoitise et respect, se formait entre ces deux puissances de la nature d'égale à égale.

Les paupières de la goule se voilaient dans la pénombre, pour accueillir les cris et les gémissements de cette rencontre inattendue. Elle semblait glisser sur une pente sinueuse, avalée par des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. C'était comme une impression, de tomber dans des abysses qui n'étaient pas les siens mais dont elle jurait pourtant pouvoir reconnaître les dimensions et les murs qui étouffaient sa jumelle. Les liens se tissaient, sensuellement, pour se fondre totalement et s'enfouir à travers cet écho d'une âme qui hurlait. Versace entendait. Versace écoutait chaque battement de cœur, explorait chaque larme et chaque déception. Le contrôle lui échappait, peu à peu et son propre esprit se dissociait pour s'imbriquer à un être extérieur. L'histoire se déroulait dans des picotements et des pensées qui la traversaient de part en part. La trame se dessinait sous ses yeux clos et son corps se laissait aspirer dans ce tourbillon.

Mon nom est Epizon Teleytaios, la dernière survivante.

Comme éprise d'un rêve, sa propre bouche articulait ces mots, les ressentant comme ses propres paroles.

Avant, j’étais pleine et complète.


Le sort poursuivait d'opérer, avec toute sa rancœur et sa rage. Elles étaient Elles, puis Elles n'étaient plus. Nous étions, mais Nous ne sommes plus. Le chant des Sirènes, mort étranglé par les Hommes.

Aujourd’hui, je suis seule et unique.

Une rescapée de la fatalité. De l'arrogance des hommes. Nous étions la Force mais Nous nous sommes Brisées. Fracassées sur les rochers de la Misère humaine. Pourtant, pourtant, nous voulions les aider.

Des mémoires lui apparaissaient, comme si elle devenait elle-même, l'une de ces sœurs déchues. Ses prunelles semblaient voir ces scènes, les vivre et les conjuguer comme étant son existence. Elle plongeait alors avec Elles, toujours plus profondément dans ces marécages denses. Tout semblait s'emmêler et se tordre. La réalité d'Epizon se superposait à la sienne. Puis plus fort encore, quand la Sirène l'enlaçait pour lui montrer, lui révéler ses tréfonds. Le scénario devenait net et précis. Elle n'était pas spectatrice, non ses séquences l'habitaient. Un père. Une mère. L'amour. La famille. Une seule et même Unité. Oh, elle caressait ces échos du bout des doigts. Les murmures et les chuchotements. Son âme captait et intégrait ces envies et ces espoirs comme plusieurs pièces d'un puzzle qui se complétaient à la perfection. Mais ses sourcils se fronçaient soudain, comme gênée par une douleur qui la remuait. La Peur se mettait en place et irradiait ses membres tétanisés. Le bleu marin, serein et tranquille, se transformait sur un rouge vif et agressif. La couleur de la Trahison, vorace et sauvage, lui donnait le ressenti d'un poignard logé dans ses côtés. Implacable et mortelle. Ses membres sanguinaires se contractaient à cet effet, s'agitaient pour toute réponse émotionnelle à la souffrance.

Nous avons perdu une partie de Nous. La Colère naissait. La Maladie et la Pollution. Et tout prenait feu, autour de Nous. Les cadavres brûlaient dans l'Eau. Nous disparaissions. Nous étions Démunies. Et Nous n'étions plus que Moi.

Sur un tressaut désagréable, sortant de ce cauchemar, ses pupilles retrouvaient le jour pour s'ouvrir au présent actuel. De son œil injecté d'un halo pourpre, une larme coulait sur sa joue comme d'une griffe venant lacérer sa peau. Sa gorge se serrait, les lèvres tremblantes, incapables encore d'articuler un mot. Pétrifiée, elle était. Sa langue refusait de bouger comme privée de la parole. Encore perturbée, son regard se dirigeait sur ce visage morne et endolori.

« Epizon » dictait-elle. Ses pensées tentaient de reprendre le chemin de ses encéphales et regagner la terre ferme. Et sur un élan de compassion, de cette pointe d'amour confuse et imprévisible, ses lèvres se fondaient sur la bouche de sa consœur pour y sceller, sa promesse ultime, avant de se retirer doucement.

« Ton espoir est le mien. Et je te montrerai, l'Enfer. Le Chaos logé dans nos entrailles que nous jetterons sur ce monde »

Où rien, ne survivrait.
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Epizon Teleytaios

Epizon Teleytaios

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Pouvoirs/Capacité: Communique avec son esprit (mais le sujet doit avoir une âme) ; éternelle (mais peut être tuée) ; respire sous et hors de l'eau ;
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Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE   Tu écris sur l'eau | feat Versace | 26/10/2021 - TERMINE EmptyLun 13 Juin - 14:47


Tu écris sur l’eau

il est inutile de se donner
tant de peine
Epizon & Versace

Mon nom franchit la barrière de ses lèvres, dans un murmure essoufflé. Mes souvenirs et ma vie l’avait laissé dans un état second, et elle émergeait doucement. Si doucement qu’elle vint, avec encore plus de délicatesse, poser ses douces muqueuses sur les miennes. Dans un geste aussi attendrissant que enivrant. Parce que ma muqueuse était mon principal atout, mon outil pour vaincre et piéger définitivement mes proies.

Mais elle n’en était pas une, cette belle créature.

« Ton espoir est le mien. Et je te montrerai, l'Enfer. Le Chaos logé dans nos entrailles que nous jetterons sur ce monde »

Elle m’offrait le monde, à nouveau. Elle scellait sa promesse avec ses lèvres et faisait de mon espoir et la raison de mon existence la sienne. Avait-elle conscience de faire de moi la sienne ? Tout comme elle s’offrait à moi, faisant de son existence mienne à son tour ? Belle créature, dans mon étreinte, tu étais désormais perdue. Et tu redécouvrais l’existence telle que tu devais la voir. Telle que nous l’avions vu, telle que le voyions toujours.

Nous sommes toi, et tu seras nous, pour toujours. Par ce pacte d’un simple baisé, tu m’offres tout de toi et je te donnerais tout ce qui existe encore en moi. Ma pensée est désormais unique mais jamais elle ne s’éteindra. Je survis malgré la mort du monde, parce que tel est le vœu de mes parents qui m’ont nommé. Telle est le vœu d’amour de mon père et celui d’espoir de ma mère.

Je suis toi

Mon murmure allait t'imprégner et tu ne pourrais plus me quitter. Mon âme s’accordera à la tienne et dans tes doutes et tes envies, je serais là, t’accompagnant dans ta peine et ta colère. Et les fautifs brûleront dans les flammes de notre passion !

à jamais

Je l’étraignais un peu plus contre moi et collais mon front au sien, mon regard captivant le sien. Entends moi, ressens moi, tout autour de toi. Nous ne sommes plus qu’une, corps et esprits en harmonie. J’étais seule, jusqu’à aujourd’hui. Ton âme auprès de la mienne venait combler le manque qu’avait laissé la disparition de ma dernière sœur. Ce vide dans lequel j’avais plongé. Ce vide dans lequel j’étais toujours, seule dans mes pensées et mon existence, mais où tu venais allumer une lumière longtemps laissée éteinte. La flamme d’un espoir perdue.  

Ma flamme…

La flamme de ma passion requinquée, une créature sans nulle pareille, aussi belle qu’intelligente. Tout doucement, j’éloignais ma tête, sans la lâcher du regard. D’un geste délicat, je ramenais l’une des mèches de ses cheveux derrière son oreille, si petite oreille à l’étrange apparence humaine. Et pour la première fois de ma vie, je n’étais pas rebutée par une apparence anormalement humaine. Parce qu’elle était belle, son âme étincelait, tout comme son odeur m'enivrait. Et je souriais, mes yeux se fermaient très légèrement, brillant de passion pour la belle.

Belle Versace, emmène-moi.



_________________
Leurs voix, à l’agonie, horrifiées et pleines de terreur. Leurs âmes en peine ravissaient mon cœur, leur terreur emplissait mon âme, presque jusqu’à l’orgasme.
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