Histoire
Quand on est bûcheron, la vie est simple, on coupe du bois, on fonde une famille, on se marie, les enfants tombent malades, et on commence peu à peu à tout perdre. Une vie simple.
Mon pays est magnifique. Il y a un dire parmi nos gens. Si la vie nous offre une épreuve, il suffit de sortir de la forêt pour voir le mariage du lac et des montagnes au crépuscule. Ce paysage a le pouvoir, presque magique, de faire disparaître la tristesse. Un jour était-ce peut être vrai, mais je ne suis plus là pour le voir. Chaque histoire doit commencer quelque part, alors je vais commencer là où les choses allaient bien, le jour de mon mariage.
Cela s’est fait en ville, à Constance, j’avais réussi à économiser une petite fortune avec mes quelques années de travail. Et sans savoir comment ni pourquoi, c’était une belle dame de la ville que j’avais charmé. Elle était belle, rousse de cheveux et forte de cœur. C’était une travailleuse elle aussi, une orfèvre comme il n’en existe plus aujourd’hui. Ah quel talent avait-elle pour les bijoux. Elle créa d’elle-même nos alliances, alors je bâti notre maison de mes mains. Proche de la forêt, une belle distance du lac et de la ville, là où sa famille vivait. Aux yeux de l’Église et de Dieu, nous étions un couple marié et heureux, séparable seulement par la mort.
Elle s’appelle Brunhilde cette femme qui n’aurait jamais pu être mienne si je n’étais pas un chanceux. Nous nous sommes rencontrés un jour de pluie alors que mes collègues et moi-même nous amusions après une matinée de labeur. La pluie était si forte que les arbres ne pouvaient être coupés à cause de l’humidité. Alors nous avons passé l’après-midi à prendre des bières et pêcher dans le lac. Enfin eux pêchaient. Moi je m’occupais de faire peur aux poissons pour les attirer vers les fils de pêche. La belle Brunhilde nous regardait d’un sourire moqueur. Idiots rustres que nous étions. Avec du recul, elle aurait pu avoir raison, mais ce regard bourgeoise, au lieu de me pousser à réfléchir, m’a fait l’effet d’un éclair.
Quelques minutes plus tard, je suis sorti de l’eau et abandonnant les collègues à leur combat épique contre une truite, je me suis approché de cette créature ne sachant quoi dire. Les quelques phrases que j’ai pu balbutier pour attirer son attention ont pu fonctionner. Du moins c’est ce que je croyais.
J’ai réussi à l’inviter au bord de la rivière, lui montrer le jeux de lumières possibles avec les reflets de l’eau. Mais elle, la dame éduquée, était en train de me piéger depuis le début. A un moment de notre conversation, après que j’eu fini de faire mine d’être un savant scientifique pour impressionner une dame qui se retenait plus de rire de mes inepties qu’autre chose, elle me parla d’un sujet découvert récemment, nommé la gravité. Elle avait cet art de simplifier les choses sans infantiliser les autres. Apparemment, si l’on tombe, ce n’est pas parce que les choses vont simplement vers le bas, mais c’est parce que les masses s’attirent, et qu’il s’avère que notre planète est la plus grosse chose à l’horizon, donc l’on se dirige vers elle. Impressionné mais manquant de compréhension je fis cette étrange grimace signifiant souvent : « c’est la même chose non ? ». Alors elle me montra l’exemple, d’un sourire charmeur et suffisant, elle s’approcha de moi. Pensant que faire mon intéressant avait fait son effet, je me pencha aussi vers elle et… elle me poussa dans l’eau aussitôt.
La tête dépassant de l’eau, je jurai au fond de moi de lui rendre la pareille, mais une phrase restait en mon esprit. « Je l’aime ». C’était arrivé vite, mais c’était arrivé tout de même, et une petite part de moi me disait que je devais lui plaire. Nous avons passé plusieurs mois à jouer à ce jeu merveilleux de « suis-moi, fuis-moi », lui faisant la cour avec le peu de codes que je connaissais, je savais tout de même rester moi-même et j’ai pu avec elle partager ma passion pour la forêt. Comment appeler les oiseaux à chanter au rythme du bois frappé d’une hache, comment siffler avec des feuilles mais aussi et pour finir, comment, avec force et grâce, larguer une personne en plein dans le lac.
Le soir où ma vengeance fut accomplie, nous pûmes manger près du port de Constance, éclairés par les lampadaires et le soleil couchant qui faisait un merveilleux contraste sur les traits de son visages jusqu’aux lignes de ses seins. Cette lumière lui donnait un buste parfait, dans un cadre parfait et nous passâmes une soirée parfaite.
Nous avons continué de nous voir elle et moi. J’avais une véritable passion pour cette femme et je lui plaisais de plus en plus. D’ailleurs parfois, j’avais le plaisir de la voir juste à la sortie de la scierie, nous parlions de longues heures en marchant aux abords de la forêt alors que j’étais parfois encore pleins de copeaux dans les cheveux. Ces longues balades parfois grivoises étaient comme si nous avions volé une part du paradis pour nous l’attribuer, le temps n’existait plus. Pour moi, tout cela était un rêve dont je ne voulais pas me réveiller. C’est le jour où j’ai compris qu’elle m’aimait réellement que je suis sorti de ce rêve, pour finalement vivre cet amour pleinement.
C’était pendant une nuit d’été, j’étais rongé par le doute, ou la peur peut être, que le rêve de Brunhilde ne soit qu’une illusion et qu’elle ne faisait que jouer avec moi comme aiment le faire certaines dames. Alors comme tout homme plein de courage, je suis parti affronter un démon, l’alcool. J’avais décidé de boire pour embrumer mon esprit et cesser de penser à ce tracas digne d’un jeunot que je ne pouvais plus me permettre d’être. Couper des arbres n’est pas le labeur d’un marmot. Mais je n’ai pas eu cette chance. Des voyageurs venus de Suisse étaient venus profiter du lac et de la ville, dans cette taverne généralement calme, ils sont partis prendre un verre de trop si ce n’est dix. Ils m’avaient devancé dans la quête d’un poison. Qu’à cela ne tienne il me suffisait de les ignorer. Mais ce n’est pas vraiment leur genre à eux. Ces brutes au lieu de chanter hurlaient sur dames et tenanciers. Trahissant ce précieux calme que j’eusse déjà bien du mal à me payer. Empêché de me saouler en paix, je me suis approché de ces primates de Suisses avant de leur demander, par trois fois sur un ton différent, de partir. A chaque demande je recevais un silence, une grondement puis une insulte. Alors qu’ils continuaient d’importuner tout le monde, l’un des trois fit tomber la goutte d’eau, en posant sa main nonchalamment sur mon épaule. Après un bref regard vers le tenancier pour lui demander l’autorisation de démontrer à nouveau ma réputation, j’ai enfoncé les dents de devant de ce sac à vin avant de lui faire bouffer le comptoir, puis je l’ai jeté dehors. Ses amis ont vite suivi, me lançant quelques vagues insultes dans cette langue obscure qu’est le Suisse allemand, sans doute prononcé par des bernois vu qu’il s’agissait de mots incompréhensibles.
J’ai pris deux bières et un schnaps avant de parler un peu et de blaguer avec le tavernier. Je lui ai encore présenté mes excuses pour le dérangement de la pièce mais à ces dires, il vaut mieux un coup de canon violent une fois plutôt que le tintement des épées pendant huit jours. Je lui dis en chancelant un peu qu’il avait raison et j’ai pris la porte. Avec la chaleur de l’été, la nuit était encore chaude et il était agréable d’entendre le clapotement de l’eau frappant le port.
Je me souvenais que Brunhilde travaillait tard ce soir-là, une sorte de réunion de créateurs je crois, ou quelque chose y ressemblant. Je m’enfonçais alors dans les ruelles de la ville. Pour aller la rejoindre. L’avantage de l’alcool, c’est qu’il m’eut permis d’oublier pour un temps que j’avais peur de savoir si son amour pour moi n’était pas sincère. Je savais juste que je voulais la voir et rester proche d’elle. À quelques pas de l’atelier, alors que je voyais la lumière fuser d’une fenêtre, je ressentis un vif choc en même temps qu’un bruit derrière moi. J’ai senti un douce chaleur m’envahir le cou trop rapidement pour que cela en soit une bonne nouvelle. J’ai entendu un cri sourd et je me suis retourné pour revoir la tête de celui à qui j’avais refait le portrait. Il n’était pas seul c’est vrai, mais moi oui, et je n’ai pas été prudent.
Perdu pour perdu, il fallait que je me batte, je ne pouvais pas fuir, Brunhilde m’aurait vu d’un côté, et les deux sauvages bloquaient le passage de l’autre côté. Je suis fier d’avoir réussi à pouvoir donner quelques bon pains dans leur figure. Mais la réalité nous rattrape vite, à trois contre un, le résultat est sans appel. En moins d’une minute j’étais au sol, et train de me faire ruer de coups jusqu’à ce que je ne puisse plus que gémir. Après m'avoir battu, ils m'ont craché dessus en guise d'au revoir. Je ne pouvais plus me lever. C'est au bout de quelques minutes qu'un représentant de la loi en patrouille a pu me trouver. Il m'avait d'abord pris pour un vagabond ivrogne décuvant un schnaps trop fort, puis il réalisa que c'était moi, le bûcheron qui jette les bourgeoises dans le lac, ou le Holzfälzigfraueninsee pour faire plus simple. Je ne répondis à ses appels que par des râles sourds et des insultes dans le vent. Et ce fut le rideau qui tomba pour moi.
À mon réveil j'étais allongé dans un lit blanc. Il ne faisait pas très chaud, mais la pièce était très éclairée par le fait d'un rideau blanc posé devant la fenêtre. Je suis resté silencieux quelques minutes avant de savoir que j'étais à l'hôpital. J'appris que la douleur ne mentait pas, les médecins me dirent que j'avais pris une sacré correction, une aubaine pour moi que je fus assez costaud pour encaisser la plupart des coups, sinon cela aurait été le croque mort qui m'aurait lavé, et non pas une infirmière. Il fallait que je reste alité pendant des jours. Inconcevable pour moi, normalement, leur ayant dit qu'un simple bûcheron n'aurait jamais les moyen de payer des soins si longtemps, ils m'auraient permis de sortir, ce n'était pas le cas ici, j'étais presque forcé de rester dans ce lit blanc, à contempler les murs puisque selon leurs dires, mes soins avaient déjà été payés.
Une chose dans la vie d'un homme, c'est la solitude. Passé l'âge adulte, l'on est seul. Sans femme ni famille et je n'avais alors personne qui put venir pour me tenir une quelconque compagnie, ni père ni mère, ni ami et les collègues qui devaient faire tourner la scierie ne pouvaient pas s'en venir, il n'y avait personne si ce n'est l'écho de ma voix intérieure ou l'équipe infirmière pour changer parfois les bandages.
En fait, il y a bien une personne qui est venue. Au bout de deux jours, après un court sommeil pour faire passer le temps qui devenait trop long, je me suis réveillé devant une silhouette que je ne connaissais que trop bien. Celle d'une femme que j'aimais. Je n'en revenais pas, personne n'était venu, sauf elle : la rousseur de ses cheveux, le bleu de ses yeux, la couleur que prenait ses joues à la moindre émotion, ce cou si parfait accompagnant ce buste qui avait enflammé mes nuits et cette peau, pâle et forte à la fois. Mais surtout cette voix, cette douce voix aiguë de jeune femme. Cela ne pouvait être un rêve, elle était devant, ma Brunhilde.
Les cris en sanglots qu'elle me lançait étaient comme une berceuse à mes oreilles, le simple fait qu'elle soit là eu comme fait disparaître toute douleur. Douleur qui cela dit, n'avait pas tardé à revenir quand elle me serra dans ses bras avec la force d'un bœuf. Mais je l'ai aussi serrée à mon tour. Lors de cet élan de tendresse, elle m'avait fait promettre une chose et une seule. D'être plus prudent, car je ne suis pas invincible. Cette phrase dite avec la splendeur de son éducation et la sincérité de son cœur sera toujours gravée en moi.
« Il n'y a nul monde où j'accepterais de vivre sans toi, alors soit prudent jure-le moi sur ma vie. »
Je ne sais pas si j'avais pleuré depuis l'enfance, une seule fois avant cet instant, mais la beauté d'âme de cette grande femme fit fondre tout en moi. Sur ce lit d'hôpital nous nous fîmes cette promesse. Que le bien ou que le mal soit sur nos têtes, que la joie ou la tristesse soient en nos cœurs.
« À Jamais »
Et cette promesse a été tenue bien longtemps.
Quelques semaines plus tard je sorti de l’hôpital frais comme un gardon, avec, tenue à mon bras, une belle Brunhilde rassurée que je sois encore en un seul morceau. Nous sommes allés passer en taverne pour démarrer notre après-midi ensemble ce jour-là, elle ne me quittait pas des yeux alors que je terminais une bonne choppe, et elle aussi d’ailleurs. J’ai toujours été impressionné par la descente qu’elle avait, tant de bière dans un si petit corps. C’est assez drôle à voir. Ou peut-être étais-je trop aveuglé par mes sentiments. Le tavernier avait l’air plutôt rassuré que j’aille bien, les forces de l’ordre étaient venues le voir pour lui poser des question sur mon agression, et pour boire un bon Schnaps. Enfin surtout pour un bon Schnaps disons-le franchement, l’enquête n’avais pas besoin de durer, tout le monde savait déjà qui avait fait quoi. Nous sommes ensuite partis de la taverne pour ne pas jouer à la tentation. Car lorsque le désir est encouragé, il donne naissance au péché qui, une fois développé, a pour fruit la mort. Une agression fut bien assez, alors nous avons respecté les paroles de Saint-Jacques… pour finalement les transgresser dans un coin de forêt. Ce n’est pas Dieu qui tente, mais la fougue de nôtre jeunesse elle, le faisait bien. Nous avions beaucoup de souvenirs heureux elle et moi.
Oh notre petite jeunesse n’était pas toute rose ça non, mais elle me rendait heureux. Sa famille d’ailleurs, trouvait plus qu’étrange si ce n’est décevant qu’un rustre de ma trempe ait pu saisir le cœur de leur fille adorée. Mais motivé à recevoir la bénédiction d’un père étranger, je me suis mis à adopter le plus de coutumes possibles, j’ai redoublé d’efforts pour tenter de comprendre ces codes insoupçonnés, et j’ai réussi, à coups braves de politesse, à arracher le droit de me marier.
Le père de Brunhilde était un homme de grande stature, fier de la tradition de sa famille dans l’orfèvrerie, et selon moi, il avait bien raison. Même si cette puissance avait parfois tendance à lui faire oublier que les humbles gens, sont tout de même des gens. Mais il n’en restait pas moins un homme sage capable d’une projection de soi que je n’avais jamais vu avant.
Sa mère, elle, je prie Dieu pour qu’elle ne m’entende jamais, mais il s’agissait d’un véritable mégère. Un cou long et fin que je connaissais très bien puisque Brunhilde avait le même, des cheveux bouclés et coupés courts comme s’ils étaient une couronne.
Leurs épreuves étaient particulières pour moi. Cent fois et cent fois encore Brunhilde me faisait tout un cours sur la manière dont je devais tenir une fourchette, alors que la seule question que j’avais en tête était de me demander ce qu’était une fourchette. Ces gens ne pouvaient-ils pas manger à la cuillère comme tout le monde ? Quoiqu’il en soit, j’ai dû prendre beaucoup des cours spéciaux de ma tendre pour m’assimiler à leur comportement et les approcher sans que madame ne fasse un scandale. Pourtant le premier repas ne s’était pas très bien passé. J’étais simplement moi-même, mais ce fut inacceptable. Les cris de la mère de Brunhilde, et les malédictions qu’elle me jeta ne me firent pas grand-chose. Ce qui m’atteignit par contre, furent les larmes de Brunhilde. J’ai toujours détesté la voir dans cet état.
Nous passâmes cette soirée là à discuter et je lui fis encore promesses sur promesses de m’améliorer. De toutes façons, elle était déjà mienne, et j’étais déjà sien, il suffisait juste de faire en sorte que le monde l’accepte. Elle n’y croyait pas trop, mais j’avais foi qu’un jour cela fonctionnerait. Elle semblait ce soir-là, sûre que tout espoir de mariage serait vain. Nous en avons longuement parlé et j’appris alors qu’elle avait déjà façonné des alliances pour nous. Mais que son père l’ayant surprise après qu’elle les eu terminées, les lui a prises avant d’affirmer que jamais un rustre ne viendrait souiller le sang de sa famille.
Il avait peut-être pensé que cela nous découragerait, mais en fait, l’effet fut inverse. Semaine après semaine, je me battais contre mes propres codes, j’apprenais les sciences et l’histoire le soir après le labeur du bois, et en fin de semaine, j’arrivais à parler avec le père. Nos promenades de soirée me permettaient d’en apprendre plus, à la fois sur les méthodes d’études scientifiques, mais surtout sur la mère de Brunhilde. Petit à petit, j’apprenais que le père ne me trouvait pas si mauvais homme, balade après balade, j’apprenais que c’était surtout la mère qu’il fallait convaincre, soirée après soirée, je me liais d’amitié avec cet homme bien saugrenu mais plutôt malin. Depuis le début il me jaugeait, mais il n’était pas entièrement fermé à cette idée de me voir prendre la main de sa fille.
Vint alors l‘ultime épreuve, celle de la mère. Une autre chance, un autre repas. Pendant celui-ci, chacun de mes mouvements était millimétré. Je cherchais parfois du regard Brunhilde ou son père, mais rien n’y faisait. Pour cette épreuve, je devais être seul mais courageux, comme l’explique le dix-septième passage du quatrième chapitre de la deuxième lettre aux Corinthiens. Car les légères difficultés du moment produisent au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Alors j’ai pris tout le courage qui était en moi pour cette épreuve et je pu m’approcher de ce qui me semblait être la perfection, même lorsqu’il fallait utiliser d’étrange couteaux forts peu pratiques, même quand il fallut mâcher au moins dix fois la viande, ce qui lui donnait une texture affreuse.
La fin du repas fut silencieuse, il m’arrivait de répondre aux question du père avec la justesse d’un élève qui venait de finir fièrement une leçon, ce qui était proche d’être le cas ici. Jamais je ne sus ce que pu penser la mère de Brunhilde de ce repas, mais lors de la balade nocturne avec le père, il m’avoua qu’il préférait peut-être que je sois moi-même. Je retorqua alors, non sans une pointe de frustration à cause de tous ces efforts inutiles, que moi aussi jamais pouvoir être moi-même. Nous rîmes de quelques blagues à ne jamais dire dans une maison de famille avant de sortir de sa poche, deux anneaux qu’il me tendit. Il s’agissait des alliances créées par Brunhilde. Nous pensions qu’elles avaient été détruites, mais il les avait cachées. J’avais tout de suite compris en les voyant, qu’il me donnait sa bénédiction pour épouser sa fille. J’en fis si heureux que je me mis à rire de cette joie.
Lorsque je me suis séparé du père pour la soirée j’ai su qu’il s’agissait de la fin d’un chapitre bien difficile de ma vie, et quand, sous la lumière de la lune et les reflet du lac, j’ai demandé sa main à ma dulcinée, j’ai su qu’un nouveau commencement allait arriver, ce départ, fut le jour de mon mariage.
Ce jour est arrivé assez rapidement, les festivités ont pu se faire convenablement et nous passâmes la soirée dans un mélange de chants et de danses, accompagnés de délices venus de Suisse. Nous avions tellement de nourriture que nous avons même pu inviter des gens en plus. C’était une belle fête, et une bonne soirée dans laquelle des enfants jouaient, des parents dansaient, et les amoureux faisaient ce qu’ils savaient faire de mieux, être stupides et amoureux.
La dot nous avait permis d’avoir un emplacement merveilleux, entre forêt et ville, un joli petit coin de paradis ou j’ai pu bâtir un foyer, notre foyer.