RP Ava ft Cyriacus x Elix | 10.10.2021

Son sac sur le dos, Ava marchait dans l’ombre des bâtiments en essayant d’éviter un maximum de monde. Depuis qu’elle avait pris son courage à huit mains (même si elle n’en avait que deux), elle parcourait la zone qui se nommait “Quartier contemporain” à la recherche d’un indice pour pouvoir se loger, loin de l’église blanche et des attaques qu’elle avait subie. L’église blanche, et elle, aussi. Elle ne s’en remettait pas de cet énergumène pervers qui parlait trop bizarrement et qui lui avait touché les fesses en lui disant qu’elle avait quand même un gros popotin pour une gamine.

Bref.

Trouver un appart. C’était son credo, son devoir, son but, son estime. Non. ça veut plus rien dire. Elle était en ga-lère. Trouver un appart, c’était l’enfer. Et elle avait une idée précise de ce qu’elle voulait. Elle voulait son cocon, son coin tranquillou, loin de tout et proche de rien.

Son petit carnet en main, elle relisait les notes qu’elle avait prise et la petite carte qu’on lui avait donnée. Tentant de se repérer dans cette “ville contemporaine”, elle finit par repérer un lieu bondé. En s’approchant, elle repéra des enseignes, des magasins…

Un centre commercial ?

Aucune chance qu’elle y aille. C’était quoi ce monde ? Pourquoi y avait-il foule ? Ava se cacha derrière un poteau, toujours à l’extérieur du centre, pour mieux observer. Elle se prenait pour qui, caché derrière le potin pas plus fin qu’une brindille, Chopper ? Se mangeant la lèvre inférieure, elle tapa du pied nerveusement. Bon, que faire maintenant ? Elle s’approchait et elle allait demander à quelqu’un ?

Elle eut soudain l’envie de vomir. Voir des gens ? Erk.

Soudain, elle fut prise d’un éclair de génie. D’un vent d’intelligence. D’un souffle d’idée. Non, ça non plus, ça ne voulait plus rien dire. Bref. Pourquoi ne pas envoyer un avatar ? Elle commençait un peu à maîtriser. Elle se souvenait du garde qu’elle avait réussi à faire apparaître. Avec un peu de chance, il passerait inaperçu. après tout, qui le connaîtrait ?

Elle ferma les yeux et s’imagina ce beau gosse de la dernière fois- afro. Merde. Elle arrivait pas à se sortir cette image de la tête ! Afro jusqu’au bout. Tant pis. Elle ouvrit les yeux et vu… le beau gosse afro avec des grosses lèvres. Bon, point positif, elle avait réussi à le faire apparaître exaaaactement comme la dernière fois. C’est-à-dire immonde. Enfin, les yeux sont mignons... Elle voudrait bien le revoir en vrai, c’est qu’il devait être sacrément canon quand même…

Bon, bref. Le plus important. Ava regarda son avatar un instant.

Mais en fait, comment elle faisait pour l’envoyer ? Elle se retrouva comme une grosse débile, face à son… truc, sans savoir quoi faire.

Euh…

Sa voix est sortie rocailleuse. Elle se racla la gorge et reprit.

Tu… peux aller là-bas.

Elle tendit son doigt en indiquant la direction du centre commercial. Le truc ne bougea pas. Ava haussa les épaules. Allez dans la galerie du centre commercial, c’est pourtant pas compliqué !

Le truc bougea et alla vers l’entrée du centre commercial. Ok, comment elle avait fait ? Quand elle parlait, il voulait pas y aller, mais quand elle y pensait très fort, ça fonctionnait. Donc tout passait par la pensée. Voilà une nouvelle chose qu’elle avait intérêt à retenir. Si elle arrivait à retenir quoique ce soit.

Elle se cacha à nouveau derrière son poteau, inutile, et observa son avatar s’éloigner vers les gens et disparaître à l’intérieur. Elle vit alors à travers ses yeux. La sensation était toujours bizarre, comme si elle avait des vertiges. Mais elle pouvait voir ce qu’il s’y passait,et le brouhaha à l’intérieur du centre emploi ses oreilles. Elle avait bien fait de ne pas entrer.

Bon, les gens regardaient plus la coupe afro de son avatar, bizarrement, mais il passait i-na-perçue. Elle tapa du pied. Il lui fallait maintenant trouver des indices. Elle s’avança dans la rue et tenta de ne pas faire attention aux regards. Elle avança finalement devant une vitrine et trouva des photos. Ah, c’était peut-être ça ?

Elle fit avancer son avatar vers les photos et regarda les images. Des maisons, des bâtiments.. vente… vente… Location ! Ah ! Elle souria et regarda les maisons et appartements. Elle vit un appartement, petit, pas grand et semble-t-il dans les sous-sols d’une bâtisse. ça semblait être une petite annonce et le prix était faible. Personne n’en voulait apparemment. Sauf elle.

Ava sauta de joie et soudain entendit une voix résonner dans sa tête.

Pauvre homme, il a dû être piqué par une abeille, tu as vu ses lèvres ?.

Ava s’arrêta soudainement et regarda son avatar. Elle avait oublié ce petit détail. Ses avatars étaient littéralement… elle. Elle souriait, il souriait. Elle sautait… et bien, il sautait aussi. Elle venait de se taper la honte de sa vie. Ou du moins, son beau gosse afro pas-si-beau-que-ça oui.

Ava prit son carnet et nota ce que son avatar voyait, se fichant pas mal qu’il faisait les mêmes gestes qu’elle… sauf qu’il n’avait pas de carnet dans ses mains. Elle se demanda s’il y avait moyen pour elle de séparer ses gestes de celui de ses avatars ?

Une question pour un autre moment. Dès qu’elle finit décrire les coordonnées, elle fit en sorte de rappeler son avatar à elle. Maintenant, déguerpir d’ici en catiminie…

Ava se savait plutôt discrète et prudente. Elle n’était pas du genre à se faire remarquer pour un rien et savait rester dans l’ombre avec brio. Ses années d’entrain- d’expériences, avec ses parents, dans la cour de récré, lui avaient prouvé qu’elle pouvait se rendre invisible. Ou du moins, elle y croyait.

Parce que là, la situation lui échappait. Elle avait été persuadée que ce don lui permettrait de rester cachée dans son cocon pendant que ces petites créations allaient et venaient dans les rues au gré de ses envies. Voir et entendre à travers ces avatars lui était apparu comme une libération. Elle n’aurait plus à subir la foule ni les regards à la volée. Elle pourrait rester cloîtrée dans sa chambre et attendre qu’ils aillent faire les choses à sa place…

Il y avait tout de même un petit quoique dans son affaire. Il ne pouvait rien toucher, et personne ne pouvait le toucher. Par contre, il était bien visible. Et lui était trèèèès loin d’être… discret. Et pour la prudence, Ava pouvait repasser.

Cyriacus ??

C’est ainsi qu’elle entendit cette voix d’ébène, cette voix si grave, sexy, à faire pâlir les plus beaux fantasmes- STOP. Ava se retourna et alors, à travers les yeux de son avatar, elle le vit. Ce visage… Comment quelqu’un peut-il être aussi… aussi ? Sorti tout droit d’un rêve. Oui. C’était un canon de première qualité. Une beauté sans pareille.

Ava stoppa tout de suite le fil de ses pensées. Ce n’était pas le plus important ! Ce beau gosse… connaissait le modèle de son avatar. Et merde.

Qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? Dis le moi, je vais m’en charger.

Ava était figée et elle se retourna complètement, essayant de ne pas voir à travers les yeux de son avatar mais avec les siens. Elle ferma les yeux un instant et les rouvrit. Gg, pensa-t-elle. Elle pouvait le voir, au loin, à côté de son avatar à demi-raté. Il était grand. En plus d’être canon, il était grand comme un mannequin, foutu comme un dieu. C’était possible ? Elle était sûre que si elle se trouvait à côté de lui, elle paraîtrait ridicule. Du haut de ces pauvres un mètre cinquante cinq… Elle était loin d’être un canon.

Elle se renfrogna instinctivement. Elle se sentait pitoyable, à reluquer depuis son poteau, six mètres plus loin. S’il n’y avait pas cet avatar, jamais elle n’aurait imaginé ne serait-ce qu’apercevoir un tel personnage. Encore moins le voir de si près… même si ce n’était pas vraiment elle qui était proche de lui.

Elix ? Pourquoi est-ce que…

Ava se figea quand une voix résonna dans ses oreilles. Enfin, dans les oreilles de l’avatar qui se répercutèrent dans les siennes. Elle avait parfois du mal à faire la différence. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle le vit.

Aaaah… Elle était dans la merde. C’était lui. Le modèle de son avatar. Le beau gosse qu’elle avait aperçu à l’église blanche. De loin. Son avatar ne lui faisait vraiment pas honneur. Il était tellement plus parfait en vrai, et Ava ferma les yeux instinctivement pour voir à travers les yeux de son avatar. Elle le vit d’encore plus près, à travers les yeux de ce modèle catastrophique de l’ange Michael qui venait d’apparaître sous ses yeux.

Oh ayez pitié de ma pauvre âme, pensait Ava. Comment deux modèles dignes de dieu grec - si tant est qu’ils étaient beaux, hein - pouvait apparaître au même moment, devant elle - enfin devant son avatar raté - et en plus, ILS SE CONNAISSENT !

Ava ne savait plus où se mettre. Elle avait les yeux grands ouverts, plein d’excitation et d’admiration - admiration, elle en était sûre, pas du tout d’autre chose... Malgré sa bouche grande ouverte en “O” parfait, et la bave qui manquait de couler. Elle était dans un rêve, c’était obligé. Elle avait quitté son cauchemar constant dans la chambre de la maison de ses parents pour rejoindre le paradis. Elle ne voulait plus jamais partir.

Je…Je vais retourner travailler.

Ce qui n’était pas le cas de son bel ébène, semble-t-il. Ava réagit par instinct. elle ne pouvait pas laisser une chance pareille disparaître. Jamais elle n’aura l’occasion de reproduire un modèle parfait sans avoir une trace. Et elle ne comptait pas sur sa mémoire. Il lui fallait une image, une photo. Et elle avait exactement ce qu'il lui fallait dans son sac.

Elle attrapa son sac, le plaça devant elle, l’ouvrit d’un coup sec et bloqua la fermeture. Elle s’acharna dessus jusqu’à réussir à l’ouvrir suffisamment pour tirer tant bien que mal l’appareil photo hors de son sac. Puis, elle l’alluma - hallelujah, il était encore chargé - et elle se dépêcha de le placer devant ses yeux. Là, elle fit ses réglages, et telle une paparazzi, elle mitrailla les deux hommes.

Elle regarda ensuite les nombreux clichés qu’elle avait pris et elle souria.

C’est dans la boîte, murmura Ava.  

Ava était fixée sur la photo qu’elle venait de prendre, éberluée par tant de perfection. Quelle aubaine, vraiment ! Mais elle se reprit vite quand elle entendit le nouvel étalon, le fameux Elix, parler : “T’avais déjà vu ça ? L’hôte ne doit pas être loin”. Et Ava sentit son coeur manquer un battement. Oupsie… C’est qu’il avait l’air bien remonté, et contre elle de surcroît - même s’il ne le savait pas encore. Peut-être qu’elle devrait reprendre son idée précédente, c’est-à-dire déguerpir d’ici !

Elle prit son sac et commença à ranger son appareil lorsqu’elle entendit, à travers son avatar, le beau gosse pas afro - Cyriacus, si elle avait bien entendu - vouloir tenter un truc. ça attisa sa curiosité - qui en était presque maladive à ce compte ! - et elle ne put s’empêcher de l’observer à travers les yeux de son avatar, d’un œil attentif et admiratif. Il fit quelque chose qu’elle ne comprit pas, mais lorsqu’il fermait les yeux, avec son air concentré, Ava avait des étoiles dans les yeux. Il était vraiment trop cool vu de plus près.

Son euphorie disparut aussi vite qu’elle entendit la suite de ses paroles : “Je pense qu’il y a quelqu’un dans une ruelle derrière nous à 20 mètres, un autre en hauteur à 15 mètres  sur notre droite et enfin à 6 mètres, il y a quelqu’un caché derrière le poteau avec un appareil électrique en marche.”

Ava paniqua soudainement et, derrière son poteau, elle se sentait misérablement cachée. C’est qu’avec la colère du nouveau beau gosse venu, elle avait l’impression d’avoir fait une grosse boulette. Elle voulait juste chercher un appart discrètement ! Bien que… niveau discrétion, sortir un avatar avec une gueule pareille n’étant franchement pas la meilleure des idées.

Ava rangea tant bien que mal son appareil photo dans son sac et tira sur la fermeture pour le fermer. Fermeture qui se rouvrit après le passage de la tirette… Et voilà un sac cassé. Elle grommela tout en faisant le chemin inverse pour rouvrir la fermeture, puis y alla plus doucement pour refermer. Avec un peu de chance, ça tiendrait. Mais Ava et la chance n’était pas bonne copine. Elle rêvait du jour où elle trouverait enfin quelqu’un qui partagerait sa malchance.

Elle mit son sac sur le dos et regarda dans la direction de son avatar pour se rendre compte… que celui gesticulait de la même manière qu’elle. Il fallait vraiment qu’elle trouve un moyen de séparer cela d’elle et son avatar, parce que là, discrétion : 0 ! Elle gémit agacé et tenta, tant bien que mal, de faire disparaître son avatar. Elle devait partir d’ici avant de se faire remonter les bretelles - ou pire - juste pour avoir voulu emprunter le visage d’un inconnu beau gosse (qui était totalement raté, à cause d’elle… il était peut-être vexé en fait ?).

Si elle pouvait retenir une chose, ceci dit, c’était d’éviter de créer des avatars à l’image de personne qu’elle ne connaissait pas un minimum, parce que ce BG, Cyriacus, qui était-il ? Quel était son métier, ou son rôle sur cette île ? Et le gars à côté d’elle, Elix, pareil : qui c’était au juste !? Elle n’en savait rien. Et c’était ça, finalement, qui était dangereux. Ne pas savoir.