Je veux rentrer chez moi | feat Cyriacus | 16.05.2021

Sujet: Je veux rentrer chez moi | feat Cyriacus | 16.05.2021 Dim 16 Mai - 20:41

Je veux rentrer chez moi Au bord du gouffre Helga Adwing & Cyriacus Oswald Helga marchait, sans trop savoir où elle se dirigeait. Cela faisait déjà quelques jours qu'elle était ici, à errer comme un fantôme à la recherche de réponses. Malgré son désarroi, la jeune femme restait une détective en herbe et trouver des informations était tout à fait dans ses cordes. Elle avait donc sillonné des villages, des quartiers, des plaines... Au début, elle pensait juste avoir atterri dans une sorte de purgatoire où les âmes vagabondaient avant d'être redistribuées dans l'au-delà. Mais ce raisonnement n'était dû qu'à la fatigue, la faim et la soif. Sa rationalité en prenait un sacré coup. Depuis trois jours, elle dormait n'importe où, par terre ou dans une botte de pailles. Son sommeil était très agité, elle ne fermait l'oeil que très peu. Mais le pire restait son estomac qui grondait et son corps qui réclamait à boire sans oublier l'appel à la cigarette qui lui manquait terriblement. Ses nerfs étaient à fleur de peau, prêts à céder à la moindre contrariété. Helga prenait sur elle pour ne pas exploser, elle ne voulait surtout pas provoquer une nouvelle fois ces flammes étranges qui sortaient au bout de ses doigts. Le pire restait ce matin où elle s'était rendue compte que sa montre et son portable avaient disparu dans la nuit. Elle avait insulté toutes les générations de l'univers, désemparée et usée de cette situation. Mais la demoiselle avait fini par comprendre que personne ne pouvait voler quiconque dans un purgatoire. Peut-être était-ce seulement un autre pays, ce qui expliquerait bien des choses sans pour autant justifier sa présence ici ni même toutes ces choses bizarres qu'elle croisait en cours de route. Dire qu'elle devait se trouver actuellement aux Etats-Unis avec ses frères. Ils devaient s'inquiéter de ne pas la voir venir. Peut-être même qu'ils l'imaginaient morte à cause du crash de l'avion. Ses pensées étaient décousues et ne trouvaient pas de chemin tangible.

Étrangement, elle se rendait vite compte également qu'elle pouvait même parler avec ces habitants qui avaient des allures si différentes les uns des autres. Elle était parvenue à rencontrer du monde sur son chemin mais chaque mot qui sortait de la bouche de ces gens, la rendait de plus en plus confuse. Rien n'avait de sens. Le petit garçon qui se tenait devant elle lui avait parlé d'Azuola. Un univers magique où les créatures vivaient et il arrivait que certains humains, comme elle, se soient aussi échoués ici. La pilule était dure à avaler. Ses rétines avaient transpercé l'adolescent du regard, ne supportant pas de se faire prendre pour une imbécile. Il avait ensuite pincé les lèvres et de la glace s'était formée au creux de sa main, pour lui faire comprendre que tout était bien réel.

Helga en avait perdu ses mots et plutôt que d'encaisser la nouvelle, elle s'en était retournée sur un silence vers des lieux plus peuplés. Elle était vraiment à deux doigts de la crise de nerf, tout lui semblait improbable, impossible et stupide. Cependant, son estomac lui faisait savoir qu'il y avait une chose plus importante à régler avant. Elle ne pourrait pas réfléchir tranquillement avec un ventre aussi vide alors elle s'apprêtait à faire quelque chose qui ne lui était jamais arrivée auparavant. Pas de nourriture. Pas d'argent. Il n'y avait pas cinquante solutions : il lui fallait voler. Ses pieds s’arrêtèrent donc sur une place d'un marché bondé. Ses yeux cernés jusqu'aux genoux cherchaient un étalage avec des vivres, n'importe quoi qui puisse lui redonner des forces. Son allure était vraiment crasseuse mais de ce qu'elle constatait, elle était loin d'être la seule. Elle se serait presque cru à une autre époque tant le décor de ce quartier était totalement décalé. Peut-être était-ce seulement pour donner un genre médiéval ? Qu'importe. Sa bouche salivait aux odeurs, aux couleurs et l'idée même de planter ses dents dans un morceau de viande lui donnait chaud. D'abord hésitante à l'idée même de dérober de la nourriture, sa main trembla légèrement mais la faim restait plus forte que tout alors elle n'attendait pas longtemps pour en cacher dans ses poches.

Malheureusement, en se retournant, elle se retrouva nez à nez avec le marchand. Un gaillard d'au moins un mètre quatre vingt-dix qui croisait les bras devant elle, l'air courroucé. Une vraie armoire à glace. Si elle savait se battre, elle n'en avait clairement pas la force. Une sorte de rage mêlée à l'épuisement la submergea et elle se mit à hurler de tous ses poumons sur le marchand qui l'attrapa par le bras pour la soulever.

-Lâche-moi connard !

Helga aboyait comme une louve affamée et agressive. Elle était usée jusqu'à la corde et ne savait décidément pas comment se tirer de ce mauvais pas. Des regards curieux furent jeter dans leur direction et la jeune femme ne put s'empêcher de les observer avec dédain et mépris. Par réflexe, elle cherchait à se débattre mais cet homme restait bien trop fort pour elle. Au bord du gouffre, elle laissait tomber ses bras avant d'emprunter un ton suppliant.

-Pitié, laissez moi tranquille...

Elle était totalement impuissante et cette situation la faisait enrager jusqu'au plus profond de son être. Elle aurait bien voulu que ce feu étrange sorte une nouvelle fois de ses mains pour le brûler et se tirer de là mais il n'en fut rien. Elle ne savait plus quoi faire, plus du tout. :copyright:️ DABEILLE

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Je veux rentrer chez moi | feat Cyriacus | 16.05.2021 7eu8

• Carnet de bord •
• Fiche d'Helga Adwing •

Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Le quartier médiéval était assez spécial si on le comparait aux autres quartiers. Les architectures étaient plus "artistiques" de son point de vue et il appréciait également beaucoup le style vestimentaire de certaines personnes. Pour une raison qu’il ignore, c’était également le quartier où se trouvaient le plus d'enfants abandonnés. En tout cas, c’est ce qu’il avait aperçu jusqu’à maintenant.

Bien qu’il ne le montre pas, ça lui brise le cœur. Voir ses enfants rejetés pour une quelconque raison ou parce qu’ils ont perdu leur parent à cause de l’Ordre St Emmeline, le rendait fou de colère. Toutefois, il ne devait pas le montrer. Comme il ne devait pas montrer son empathie pour ses enfants. C' était un inquisiteur, un exemple pour les soldats et surtout une proie de choix pour les ennemis. Il ne pouvait pas se permettre de montrer une quelconque faiblesse qui mettrait ces jeunes enfants en danger. C’était complètement hors de question.

C’est vrai qu’il n’était pas rentré dans les rangs de l’Eglise par choix. Il soutient leur préceptes comme le reste de sa famille mais il avait dû se restreindre aux choix de son père. Ce même père qui n’accepterait jamais de venir dans ce quartier qu’il dit “inférieur”. Il n’arrivait pas vraiment à le comprendre et il ne cherchait plus à le faire depuis longtemps. Pourtant, en voyant ses enfants démunis il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il pourrait tirer davantage de sa position pour faire quelque chose pour eux. Ne serait-ce pour qu’ils puissent avoir un bon avenir…

Malgré sa raison, il alla acheter de quoi les nourrir pour aujourd’hui comme il le fait depuis un certain temps maintenant quand il part faire sa promenade solitaire. C’était une habitude qu’il avait prise quand il était surchargé par la paperasse et qu’il n’arrivait plus à lire correctement ce qui était écrit. Il ne savait pas s' il aimait ça, par rapport à ce qu’il faisait avant en tant que simple soldat. Au moins, maintenant il avait plus de calme et surtout moins de sang.

Les enfants étaient toujours heureux de le voir même si Cyriacus aurait préféré que ces derniers l’appellent autrement que “Monsieur l’aimant”. Ce n’était pas sa faute s' il y avait toujours un morceau de métal collé sur lui sans qu’il s’en rende compte n’est-ce pas ? Ca pouvait être très handicapant, surtout quand de multitude d'épées fonce sur lui à cause de son pouvoir. C’était un souvenir assez terrifiant maintenant qu’il y pense. Toutefois, les remerciements des enfants lui faisaient toujours plaisir. C’est donc après avoir vérifié que personne n'a besoin de soin qu’il partit continuer sa promenade. Il n’allait pas devoir tarder à rentrer et il aimerait également prendre quelque chose à manger avant de retourner à son bureau.

Alors qu’il s’allumait une cigarette en s’avançant vers les étales où il acheta quelques collations, il surprit des chuchotements et un regroupement de personnes un peu plus loin. Il soupira, espérant que ce n’était pas encore l’un des enfants qui s’était fait prendre avant de voir que c’était en fait une jeune femme qui supplier l’homme en face d’elle. De toute évidence, c’était elle qui était en tord mais même si il savait qu’il ne devrait pas faire ça, il décida de s’interposer en faveur de la demoiselle. Il y avait après tout une forte chance qu’elle soit une personne fraîchement arrivée sur l’île.

Cyriacus écarta les personnes devant lui avant de prendre de force le bras du marchand et lui déposa de l’argent dans sa main. Il jeta un regard froid à l’homme lui faisant bien comprendre qu’il n’était pas d’accord avec son comportement. Il prit doucement le bras de la femme pour l’emmener loin de la foule. Il l’emmena sur un banc à la sortie de la place du marché où il savait qu’ils seraient tranquilles.

L’inquisiteur sortit quelques brochettes de viande de son sac avant de le tendre à la fille.

“ Manges!”

Sa voix n’était pas douce mais pas sec n’ont plus. Cyriacus n’était pas quelqu’un de très doué pour communiquer avec les autres en dehors du contexte professionnel. Et il était du genre à ne pas montrer ses émotions. Déformation due à l’éducation de son père. Toutefois, il ne voulait pas lui faire peur pour autant.

“ Tu viens d’arriver sur l’île n’est-ce pas ?”

Il ne pouvait pas vraiment imaginer ce que ça faisait de se retrouver dans un endroit inconnu avec l’impossibilité de repartir. Ce n’est pas comme si il avait déjà été autre part même si il était assez curieux. Toutefois, il se rappelle très bien de comment était son grand-père. Ce dernier n’arrêtait pas de lui parler de son pays natal et sa fiancée de l’époque. Des fois, il se demandait comment réagissait sa grand-mère face à ça. Il ne l’avait jamais connu mais il pouvait imaginer la tristesse qu’elle devait ressentir en l’entendant parler d’une autre. Il le comprenait car il avait parfois l'impression que son défunt grand-père voyait sa famille actuelle comme une erreur.

Il inspira une bouffée de sa cigarette avant de regarder le ciel. Il n’avait pas envie de retourner à sa paperasse.
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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer à la maison ____ Cyriacus Oswald & Helga Adwing Helga sentait son dernier relent d'énergie s'évaporer du creux de son âme. C'était trop, beaucoup trop pour qu'elle puisse le supporter. Alors comme un animal se sentant acculé et en danger, elle crevait littéralement le commerçant de ses rétines argentées. Il la tenait si fermement qu'il lui faisait mal et elle avait déjà eu sa dose ces derniers jours. Alors par instinct, elle se redressait dans l'intention de se jeter sur lui comme une furie, mâchoire ouverte pour le mordre. Mais elle fut vite stoppée dans son élan grâce à l'interruption d'un jeune homme à l'expression froide et fermée. L'inconnu glissa quelques pièces dans le creux de la main du marchand en guise de règlement pour lui faire comprendre que tout était bon. A ce geste, le titan décida alors de lâcher la jeune femme avec une nonchalance déconcertante avant de s'éloigner. Helga se massa l'avant bras en grimaçant pour refaire circuler le sang dans son membre engourdi par son emprise. Au bout de son existence, la détective ne rechignait donc pas à se laisser guider par son sauveur du moment, prenant à peine conscience qu'elle aurait pu avoir de gros problèmes s'il n'était pas intervenu. Après tout, elle ne connaissait pas du tout les lois de ce pays saugrenu. Ils se déposèrent ensuite tous les deux sur un banc, un peu éloignés de la foule environnante qui agressait les sens de la jeune femme.

Ses mains tremblaient, en proie à la détresse mais aussi à la colère. Helga tentait de rationaliser, de comprendre et de garder son sang-froid mais cet environnement terriblement différent du sien tendait véritablement à la pousser dans ses derniers retranchements. Puis soudainement, son nez huma une odeur alléchante qui réveilla instantanément la raison pour laquelle elle avait commis cet acte : le trou dans son estomac. Elle levait lentement son regard vers le type aux traits ancrés dans le marbre pour le détailler, hésitant nettement avant de se servir. Ses yeux rugissaient comme un chien errant, éprouvant une méfiance spontanée à l'égard d'un tel geste comme s'il risquait de l'ébranler encore plus. Et puis, elle n'appréciait clairement pas que quelqu'un lui donne des ordres et tolérait encore moins d'accepter de l'aide. Mais par nécessité, elle rangea son orgueil dans un tiroir avant de lui arracher littéralement des mains pour donner des coups de crocs dans la brochette offerte. Il avait suffi de quelques secondes pour l'engouffrer. Ce simple met sur ses papilles en famine lui donnait irrémédiablement le goût d'exister à nouveau. Elle aurait pu en avaler des tonnes à ce stade tant elle crevait de faim. Mais sa question la tira de sa torpeur alors qu'elle daignait enfin le considérer cette fois-ci. Une île ? Elle se serait tout bonnement échouée ? Impossible, ses habits étaient secs à son arrivée lorsqu'elle avait ouvert les yeux et surtout, elle était tombée loin, très loin de la plage. Mais cette interrogation, aussi futile soit-elle, éveilla son intérêt comme une flamme viendrait éclairer la noirceur de son incompréhension.

Elle le jaugeait de biais, de ses prunelles sévères qui malgré la fatigue, ne perdaient pourtant pas en intensité. Un éclat qui contrastait avec les globes oculaires éteints de son interlocuteur, emprunt d'une certaine lassitude. En tout cas, c'était ce qu'elle pouvait y détecter.

-Une île... répétait-elle simplement avant de tourner son buste brusquement dans la direction du brun sur un éclat de lucidité tout en haussant le ton puis s'emporta, Comment est-ce que j'ai pu atterrir sur une île ? J'étais dans un foutu avion à destination des Etats-Unis et il a crashé dans la flotte ! Quand je me suis réveillée, je n'étais pas trempée, ni blessée et j'étais seule ! Pas d'avion. Pas d'équipage. J'ai atterri au milieu de nulle part sans aucun moyen de communication ! Et j'ai vu, j'ai vu, des manifestations bizarres. Un espèce de gros oiseau et un gamin qui m'a fait un tour de magie avec de la glace ! Et ces flammes là... Ces flammes...

Helga lui montrait ses mains dans la foulée en crachant son énervement mais ce n'était que dû au choc.

-J'ai croisé des gens qui m'ont racontée des trucs fous ! Azuola. Des créatures. Des factions et des qu'en sais-je ! Par pitié dites-moi que je rêve ou alors que je suis morte, qu'importe mais j'aimerai vraiment comprendre ce que c'est que ce foutoir ! Y'a rien de logique !

L'homme avait l'air tranquille, s'octroyant même le loisir d'allumer une cigarette. La jeune femme respirait fort, insurgée, en proie à la contrariété de ne pas savoir. Tout la dépassait et elle sentait bien que quelque chose clochait. Il fallait absolument que cet homme lui dise que ce n'était qu'un cauchemar ou alors l'autre monde mais surtout, surtout elle avait besoin de comprendre. :copyright:️ DABEILLE

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• Carnet de bord •
• Fiche d'Helga Adwing •

Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Ses débuts en tant que membre officiel de l’Eglise Blanche avait été un peu difficile. Il avait d’abord eu la pression de son père pour qu’il ne lui fasse pas honte. A l’époque, son père cherchait encore à obtenir une promotion et avoir un fils incompétent lui aurait fait du tord assurément. Puis il y avait ce que les autres gradés appellent “le travail ingrat”. Quand une personne arrive sur Azuola, l'Église Blanche en héberge certains pendant un certain temps pour leur permettre de bien s’établir à leur nouvelle nation. Le pire était les humains qui atterrissaient ici par erreur ou parce qu’un être surnaturel les y a emmené contre leur gré. En partie, ces personnes sont assez hystériques et sont assez difficile à calmer dans un premier temps. Certains cherchent également à s’échapper en vain.

Cyriacus a été comme tout novice affilié au “travail ingrat”. Ce n’était pas une tâche qu’il détestait mais il n’était pas à l’aise pour autant. Il aimait aider les autres, en tout cas, il en a pris conscience de cet état de fait à ce moment-là. Se faire remercier pour avoir pris soin d’eux ou même voir leur sourire était quelque chose qui l’avait rendu fier à cette époque. Ce n’était pas une situation à laquelle il était habitué. C’est peut-être pourquoi ces souvenirs étaient si importants pour lui. Il avait donc décidé de monter les échelons non pas pour impressionner son père comme il l'avait initialement prévu mais pour pouvoir changer les choses pour ces personnes. Puis il avait vu des horreurs, surtout orchestrées par l’Ordre de St Emmeline et maintenant il était prisonnier d’une routine de paperasse et de gestion de soldat. Est-ce vraiment le résultat de ses efforts ? Est-ce vraiment pour ça qu’il avait travaillé si dur ?

Ce fut étrange pour lui que ses questionnements qu’il avait mis de côté par manque de temps, d’envie mais surtout de courage ressurgissent à cause d’une femme. Il ne pouvait pas lui en vouloir. C’était, il imagine, une réaction normale pour toute personne qui se retrouve dans un monde qu’elle pensait imaginaire. C’était assez perturbant de se dire que les personnes habitant dans le monde extérieur ne croient pas en la magie. Ca semble un peu invraisemblable. Il avait grandi avec après tout. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il ressentait ce fossé entre son grand-père et lui.

Bien que la curiosité de Cyriacus soit attiré par ces “Etats-Unis” dont il n’avait jamais entendu parler, il devait la calmer dans un premier temps. L’important pour elle, était d’accepter les faits qu’importe si c’est difficile à faire. Elle se le devait si elle voulait s’adapter à son nouvel environnement. Toutefois, certain des faits que la femme relate attira son attention. Il était au courant pour l’accident d’avion puisqu’il était celui qui avait repêché la carcasse avec son pouvoir afin de sauver un maximum de personnes. Bien que malheureusement très peu s’en sont sorti et ils sont tous dans un état critique sous les soins d’un docteur douteux mais apparemment efficace à l’hôpital.

Le fait qu’elle n’était pas blessée et trempée devait être le fait de ce fameux “oiseau”. Serait-ce une gardienne ? Il n’avait jamais entendu parler de ce genre de phénomène auparavant. De ce qu’il en sait, les gardiennes ne font qu’empêcher quiconque de sortir mais aussi à protéger leur déesse. Toutefois, on peut supposer qu’elles répondent aux ordres de Shen. Est-ce elle, qui leur demande de protéger ses enfants dans ce genre de situation ? Et si c’était déjà arrivé auparavant ? Ce n’était pas le premier objet en métal que Cyriacus repêchait après tout. C’était une information qui demandait mûre réflexion, il décida donc de garder ça pour plus tard.

Il ne savait pas s' il devait être rassuré ou non qu’elle soit devenue une Néo. Dans tous les cas, l’Ordre de St Emmeline cherchera sûrement à lui faire du mal et il préférait qu’elle sache se défendre dans un sens. Il savait que son grand-père avait pu s’en sortir grâce à l’Eglise Blanche mais le noiraud n’était pas aveugle au point de ne pas s'apercevoir que la foi du vieil homme pouvait être toxique. D’une certaine manière, son père en était le résultat. Alors pourquoi Cyriacus était-il différent ? Pouvait-il même penser qu’il l’était ? Il secoua la tête, ce n’était pas le moment de faire de l’introspection.

Cyriacus se décida enfin de détacher son regard du ciel pour les poser sur la femme qui lui montrait toujours ses mains. Elle semblait si désemparée que Cyriacus se sentit mal de lui prouver le contraire. Il se leva doucement et il utilisa son propre pouvoir pour faire venir à lui des morceaux de métal qui s'étaient apparemment collés à lui sans qu’il s’en aperçoive. Les objets semblaient danser entre sa main avant de changer de forme et prendre l’apparence d’un véritable oiseau. Il posa la petite figurine dans les mains de la demoiselle avant de la regarder sincèrement.

“Je suis désolé mais tout ceci est bien réel. Azuola est une île qui a été créée par une déesse portant le nom de Shen. Cet endroit a pour but de protéger des gens doués de ce genre de capacité du monde extérieur ou plus précisément des personnes dénués de ce genre de pouvoir."

Cyriacus posa le sac entre eux afin que la femme puisse se servir. Il laissa un peu de temps à la femme d’encaisser ce qu’il venait de dire car après tout les nouvelles vont s’enchainer et il avait l’infime conviction qu’elle n’allait pas apprécier. Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, c’était une réaction...humaine ?

“Il arrive parfois, que des bateaux ou des avions s’écrasent sur notre île quand ils rentrent dans les limites d’Azuola. Parfois, certaines personnes non magiques qui se retrouvent ici, obtiennent une bénédiction de la déesse et deviennent des Néos. Ces flammes que tu as vu, étaient sûrement le pouvoir que tu as obtenu.”

Cyriacus prit une autre bouffée de sa cigarette, ce qu’il va dire ensuite, était toujours ce que les gens détestent entendre mais il n’avait pas le choix. C’était vital qu’elle comprenne. Pour son bien.

“L’oiseau que tu as vu, devait être une gardienne. Ce sont des êtres qui entourent l’île et qui protègent la déesse...Il empêche également quiconque de sortir d’Azuola. Je suis désolé mais tu ne peux plus quitter l’île.”

Cyriacus savait qu’il devait parler des autres dangers de l’île ou de ce qu’elle devait faire maintenant mais...il voulait lui laisser le temps de se faire à l’idée. Il imagine que c’est comme ça qu’il faut se comporter mais il ne pouvait pas vraiment le savoir. Il n’a jamais été à sa place après tout.
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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer chez moi ____ Helga Adwing & Cyriacus Oswald Il ne lui répondait, pas tout de suite. Ses pupilles noires se redéposèrent silencieusement sur le visage courroucé de la détective qui devait pour le moment se contenter de son silence. L'inconnu avait l'air d'être en proie à une réflexion intense comme s'il cherchait tout d'abord à peser ses mots pour éviter de la froisser davantage. A la place, il se leva simplement pour se poster en face d'elle et ouvrir sa paume. A ce geste, des morceaux de métaux en tous genres furent irrésistiblement attirés au creux de sa maison. Helga observait, abasourdie de visualiser à nouveau une telle manifestation similaire à celle du môme croisé plus tôt dans la journée. Le métal semblait prendre vie pour ensuite prendre une forme bien singulière qui se modulait sous l'apparence d'un oiseau avant de la lui confier. La jeune femme regardait d'un air douteux le petit objet logé désormais entre ses doigts et prit un temps pour le détailler comme si elle se trouvait devant une énigme qu'elle se devait de résoudre. En soi, c'en était bien une mais le chemin de la raison s'évanouissait encore dans l'incompréhension.

Il daigna ensuite remuer les lèvres en s'excusant, sachant pertinemment que la vérité ne plairait pas à entendre ou à encaisser. Et il avait bien raison. Les oreilles d'Helga se tendaient, restant malgré tout toute attentive à chacune de ses explications mais elle avait la désagréable impression d'écouter une histoire tirée d'un conte. Se moquait-il ? Son expression sérieuse ne donnait pas cette sensation. Elle notait mentalement toutes ces informations et quand bien même elle en comprenait le sens, l'interprétation était difficile à avaler et elle ne parvenait pas forcément à en saisir la substance. Azuola. Shën. Monde extérieur. Elle tiquait sur ce dernier propos. Cela signifiait-il donc qu'il existerait un ailleurs ? Ailleurs que son monde à elle. C'était complètement insensé. Comment est-ce qu'elle pourrait accepter une telle théorie ? Pourtant, il avait l'air bien sûr de lui.

La détective ne l'interrompait pas pour autant, l'écouter parler l'aidait à se reprendre et à se concentrer sur l'instant tandis qu'il amenait un sac rempli de vivres tout près d'elle. Cette fois-ci, elle ne se faisait pas prier pour y mettre la main à la recherche de nourriture qui viendrait combler son estomac. Elle portait rapidement à sa bouche tout ce qui pouvait bien être à la portée de ses doigts sans trop regarder ce qu'elle ingurgitait. Il ne fallait pas faire la difficile. Le garçon assez mystérieux enchaînait en lui narrant que des avions et des bateaux venaient parfois échouer ici. Elle en concluait donc qu'elle faisait partie des heureux élus du naufrage sur cette île. Mais encore une fois, les rouages de son cerveau se grippaient tandis qu'il mentionnait un fait qui lui procura un frisson d'effroi. Des personnes non magiques -comme elle donc- se voyait attribuer un don par cette fameuse déesse en posant les pieds ici. C'était dingue. Complètement dingue ! Mais même si elle se refusait à entendre raison, les flammes qui avaient jailli sur ses paumes allaient clairement dans le sens du raisonnement de cet homme.

« Ok, Helga, respire un bon coup, respire »

Elle inspira profondément en joignant les deux mains devant elle comme d'une séance de méditation dont elle avait l'habitude pour se recentrer sur elle-même, les yeux clos, pour tenter de garder le contrôle de ses émotions en ébullition.

« Tout. Va. Bien. »

Elle essayait de recouvrer le calme et reprendre ses esprits mais la situation la mettait clairement à très rude épreuve. Ce fut d'ailleurs sans compter sur la nouvelle intervention du bonhomme qui lâcha en toute décontraction qu'elle n'aurait jamais la possibilité de sortir d'ici. Ses rétines se rouvrirent soudainement, accusant le coup comme la dernière des sentences, explosant littéralement les limites de sa patience. Elle le fixait, incrédule, comme s'il lui avait parlé chinois -ou encore plus chinois depuis le début de la conversation. Sa bouche se tordait d'abord puis ses épaules se mirent à tressauter rapidement, en proie à un fou rire démentiel qui ne semblait jamais pouvoir s'arrêter. Les nerfs reprenaient le dessus. Elle en pleurait presque tant elle s'esclaffait, emportée par la violence de la convulsion. Elle finit par reprendre son souffle après environ trente secondes, essuyant ses larmes et adoptant une position en tailleur. La tempête passée, son expression retrouvait une expression extrêmement sérieuse et ferme.

-Laissez moi un instant j'ai besoin de réfléchir.

Son ventre ne grognait plus et il fallait dorénavant remettre de l'ordre dans ses idées. De nouveau, elle fermait les yeux pour parvenir à faire le lien avec tous ces éléments mis à sa disposition même si tout lui paraissait ahurissant et sans queue ni tête. Ses poumons se gonflèrent d'oxygène, faisant redresser son buste sur une posture solide. Elle s'ancrait dans les rouages de sa conscience pour mettre bout à bout ces données et former sur les parois de son crâne un scénario qui lui semblerait le plus probable. Elle l'avait presque oublié mais avant d'atterrir dans cet environnement louche, elle était sur une enquête un peu spéciale en collaboration avec un croque-mort qui avait disparu du jour au lendemain. Il lui avait confié des choses qui sortaient complètement de l'ordinaire. Elle se remémorait la fois où elle avait consulté le dossier de l'autopsie du cadavre de McCarty. Un adolescent sans histoire qui selon les analyses des prélèvements, présentaient des résultats troublants qui n'avaient rien à voir avec le genre humain. Helga avait décidé de suivre cette affaire de près, se doutant que quelque chose clochait, pour finalement se voir refuser le droit d'enquête. Des forces spéciales s'étaient emparées du dossier et rien n'était paru dans les journaux ou tout du moins rien d'anormal. Elle s'était doutée que ce corps avait des particularités qui ne devaient donc pas être révélées au grand public. Ses parents avaient pourtant fait appel à ses services, se trouvant totalement démunis face aux forces de l'ordre qui refusaient de leur donner des détails. Helga avait accepté et elle avait fini par rencontrer cet homme. Stanislas Kozlowski. Si au début, elle songeait plutôt à des manipulations génétiques pour des raisons obscures, il avait eu tôt fait de l'amener sur une piste beaucoup plus sinueuse : le surnaturel. Difficile à croire, difficile à admettre et pourtant, elle avait senti qu'elle rentrait en terre inconnue. Un monde dissimulé derrière un voile fin, caché aux yeux de tous et pourtant bien présent. Mais ce croque-mort ne lui avait pas tout dit, elle en aurait mis sa main à couper. Elle s'était méfiée de lui et elle savait au fond d'elle qu'elle avait bien raison de le faire : il en savait bien plus que ce qu'il prétendait. Pourtant, sa coopération avait été très fructueuse, elle avait su retrouver les traces du meurtrier qui se révélait être un tueur de monstre. Un gars dont la personnalité était très instable et très dangereux par la même occasion.

Pourtant, Helga mettait un point d'honneur à remplir son devoir et dans son jugement, qu'il s'agisse d'un être normal ou d'un autre, il avait du sang sur les mains et devait être jugé pour ses actions. Toutefois, cette aventure s'était trouvée périlleuse, se retrouvant sans pratiquement aucun point de repère mis à part ce Kozlowski qui se gardait bien de tout lui confier. Pourtant, elle en savait bien plus que la plupart des gens. Peut-être était-ce finalement le sort qui lui tombait dessus ? Peut-être que le destin l'avait finalement envoyé ici pour la punir ? On ne récolte que ce que l'on sème à vrai dire.

La détective rouvrit enfin les yeux pour revenir à la réalité du moment en fixant l'étranger de ses prunelles grises orageuses.

-Bon ! Déclarait-elle en claquant ses mains sur ses cuisses, admettons que tout ce que vous dites... Azuola... La déesse... La magie... Tout soit vrai. Avant de prendre l'avion, je participais à l'enquête d'un meurtre. Un trentenaire au nom de Devan McCarty qui a été sauvagement assassiné. Aussi passe partout puisse t'il paraître, les prélèvements scientifiques ont révélé des résultats de nature non humaine. J'ai relu plusieurs fois le rapport et les médecins étaient formels sur ce point. Des instances spéciales m'ont ensuite refusée l'accès au dossier alors je me suis doutée que quelque chose de louche se passait, que personne ne souhaitait voir éclater au grand jour. Mais j'ai quand même continué à fouiller de mon côté et j'ai finalement été à la rencontre d'un homme, le dernier à l'avoir vu. Un croque-mort. Un type bien étrange si vous voulez mon avis qui ne me disait certainement pas toute la vérité. Mais nous avons fini par trouver un terrain d'entente et grâce à son aide, j'ai fini par mettre la main sur le meurtrier qui s'identifiait comme un chasseur de créatures. Il n'était pas net et présentait une dissociation de la personnalité. Au début, je le prenais pour un malade en proie à des crises mais en l'écoutant... A vrai dire, c'est là que j'ai vraiment percuté que la situation me dépassait. En approfondissant mes recherches, l'organisme chargé de conserver le corps était une cellule secrète du gouvernement. Ca ne pouvait pas être qu'une simple coïncidence. Cela a ne m'a pas empêchée de vouloir remonter la piste en essayant de m'infiltrer pour en apprendre davantage. Le problème étant que je ne retrouvais plus du tout la trace du binôme avec qui je travaillais. Il s'est évanoui dans la nature. J'ai donc décidé de m'accorder du repos pour me remettre de toutes ces tensions en rendant visite à mes frères et vous connaissez la suite de l'histoire. J'ai explosé en plein vol.

Elle passait ses mains sur son visage en le frottant pour l'encourager à continuer malgré la confusion.

-Le secret de l'existence du surnaturel est à découvert et comme de par hasard, je me retrouve dans ce bordel sans nom. A croire que l'univers veut me faire passer un message. Qu'est ce je suis sensée faire moi maintenant, sérieusement ?

Si elle grognait, c'était bien le signe que ça allait déjà mieux mais des zones d'ombre dansaient encore sur le tableau de ce décor immense.

-Je ne sais vraiment pas quoi faire..., ajoutait-elle, bien lasse et encore trop désorientée, j'aimerai juste rentrer chez moi, me coucher dans mon lit et dormir. Après tout, comme vous l'avez mentionné, cette île est sensée accueillir des... personnes atypiques, de ce que je comprends. N'y aurait-il pas un moyen de voir avec cette déesse pour me ramener ? Je n'ai strictement rien à faire ici et des gens que j'aime pensent sûrement que je suis morte. C'est auprès d'eux que je dois être, pas là.

Elle se mit à soupirer. Si elle prenait la chose avec désinvolture, elle ne s'en sentait pas moins dans la merde.

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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Ce n’était pas la première fois qu’il voyait un nouvel arrivant joindre les deux mains devant lui, comme s' il essayait d’envoyer une prière à quelqu’un. Ça l'avait toujours rendu curieux. C’est pourquoi, alors qu’il n’était encore qu’un simple novice, il avait eu le courage de poser la question à une femme un peu plus âgée que lui. Malgré le nombre incalculable de personne qu’il avait rencontré au cours de son service, cette femme était sûrement l’une des seules qui l’avait autant marqué. Pour une simple humaine qui venait de découvrir le monde de la magie, elle avait été incroyablement courageuse et calme. Elle n’avait pas paniquée, elle avait pris sur elle pour réconforter son ami qui était en proie à la terreur, le tout en laissant de côté ses propres sentiments.

Il devait avouer avoir eu des sentiments pour elle. Cette femme était incroyablement belle et intelligente. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble bien plus qu'un simple soldat et une réfugiée aurait dû. Mais il ne l’a jamais regretté, il avait aimé parler à cette femme, c’était de bon souvenir bien que amer puisqu’il ne lui avait jamais dit ses sentiments. Elle s’était fiancée avec un autre homme plusieurs mois après être partie du refuge de l’Eglise Blanche. Ca lui avait fait mal mais il avait été heureux pour elle malgré tout.

Elle lui avait expliqué qu’il existait plusieurs religions dans l’autre monde. Et que c’était donc sûrement une de ces déités que certains réfugiés devaient prier pour leur venir en aide. Il se demanda si c’était le cas pour la jeune femme assise à côté de lui. L’un de ces collègues avait un jour dit que si le nombre de fidèles avait augmenté c’était parce qu’il fallait que ces nouveaux arrivants trouvent de l’espoir quelque part pour se rassurer. Ces paroles lui avaient rapidement fait penser à son grand-père qui ne jurait que par la déesse Shen. Peut-être pensait-il quand étant un fervent croyant, il allait pouvoir sortir de l’île ?

Cyriacus leva inconsciemment sa main vers la femme en la voyant tressauter. Il n’a jamais vraiment été doué avec les autres. Déjà enfant, il était assez seul préférant la compagnie rassurante de son grand-père que d’être avec d’autres enfants avec qui il ne savait pas comment se tenir pour leur plaire. On ne lui avait jamais vraiment appris à se comporter correctement avec quelqu’un d’autre. Son père lui avait juste montré comment être parfait envers les personnes qui pouvaient se montrer importantes pour leur société. Alors, on pouvait facilement comprendre qu’il ne savait pas vraiment quoi faire pour la réconforter. C’était incroyable de savoir qu’il pouvait facilement déplacer plusieurs tonnes de métal mais qu’il était impuissant face à une femme en larme.

Il baissa sa main et se remit à regarder le ciel quand elle lui demanda un peu de temps. Il devait avouer être un peu surpris qu’elle soit arrivée à se contrôler aussi facilement. Tout est une question de volonté pensa-t-il. Cyriacus se mit à regarder le marché qui se trouvait plus loin. Les gens avaient repris leur affaire comme si rien ne s’était produit tout à l’heure. C’était aussi bien dans un sens. Il faut dire aussi qu’entre les enfants et les garlicks, ce quartier était habitué aux voleurs. Le noireaud décida de prendre une brochette encore restant dans le sac avant de regarder à nouveau la femme qui venait d’ouvrir les yeux.

Il l'écouta sans l’interrompre, réfléchissant à ses dires. Il laissa pour l’instant de côté le fait qu’elle était sûrement un membre des forces de l’ordre pour se concentrer sur cet assassinat. Des chasseurs de créature ? Alors, il existerait des humains qui connaîtraient l’existence de leur espèce et les chassent ? C’était...assez inquiétant. Il avait l’impression d’entendre un écho de l’Ordre de St Emmeline. Il est certain que si ces êtres venaient à poser les pieds ici alors l’Ordre chercherait à...Non, ça reste des humains, l’Ordre chercherait à les tuer aussi.

Toutefois, d’autres factions pourraient être intéressées par leur compétence. Après tout, il imagine que pour être capable de tuer différents types de créatures magiques, il fallait tout de même être bien entraîné. Et il était certain que certaine faction ne laisserait pas passer ça. Il allait devoir demander aux officiers qui s’occupent des rescapés de faire plus attention dorénavant. Enfin, il ne devait pas non plus créer un vent de panique. Hors de question qu’une pseudo chasse aux sorcières se produise ici. L’Ordre le faisait déjà suffisamment comme ça. Non, il devrait plutôt y réfléchir avant de donner l’ordre de faire quoi que ce soit.

“Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une coïncidence en effet.”

Cyriacus posa ses coudes sur ses genoux, liant ses mains entre elles et posa son menton dessus. Il regarda droit devant lui, cherchant à comprendre les raisons de ces événements. Sa première pensée fut que Shën est voulu protéger cette femme en l’amenant à Azuola. Elle avait après tout décidé de continuer l’enquête malgré l’interdiction afin de faire connaître la vérité à la famille de l’homme. Elle avait même confronté le meurtrier. Elle avait pris des risques pour en savoir plus. Elle avait sûrement gagné le respect de la déesse. Cette dernière l’a considère assurément comme l’une des leurs. C’est pourquoi, elle a fait d’elle une Néo. Ce n’était que spéculation mais ne serait-ce pas une bonne chose si ça c’était passé ainsi ?

Toutefois, certaines zones de son explication étaient étranges...à commencer par ce croque-mort. Sa disparition était assez inquiétante. Il y avait deux possibilités, soit il a été arrêté par cette organisation, soit il avait fui. Il pouvait même être une créature magique qui a entendu la voix de Shen…. Quand à cette organisation, il est fort possible que se soit elle qui est orchestré le meurtre. Bien qu’il pense qu'il y ait eu plus d’une victime. Après tout, vu comment elle décrit le chasseur, il était trop instable pour ne pas avoir commis d’autres meurtres.

“Il n’y aucun moyen de lui parler. Le seul à pouvoir le faire n’est pas quelqu’un que l’on peut approcher facilement. Même moi qui suis suffisamment gradé pour recevoir des ordres de sa part, je ne le vois quasiment jamais.”

Et c’était vrai, soit c’était un collègue qui venait le voir avec des ordres de sa part, soit il recevait une lettre remplie d’instruction. Il lui était arrivé de se demander si Le Pontife ne l’aimait pas. Peut-être était-ce son père qu’il ne supportait pas et qu’il pensait que le fils était pareil ? Si c’était le cas, c’était assez rageant mais il pouvait comprendre malgré tout. Peut-être que Cyriacus se faisait des idées. Le Pontife était quelqu’un d’occupé après tout.

Pour en revenir à cette femme, il pouvait juste lui conseiller de prier mais sincérement, il n’avait pas envie de la voir devenir comme son grand-père et tant d’autres personnes. Pas qu’il refuse que d’autre personne prie la déesse mais que la manière dont elle parle de ses frères. Le fait qu’elle doit être avec eux plutôt qu’ici. Ca lui rappelait beaucoup son grand-père. Il imagine que c’est le cas pour toutes les personnes qui sont dans le même cas qu’elle. Il ne voulait pas revoir ça car Cyriacus aurait à nouveau l’impression qu’il n’aurait jamais dû exister. Après tout, si son grand-père n’était pas arrivé ici, lui non plus ne serait pas là.

"L'Église Blanche possède des logements mis à disposition pour les nouveaux arrivants, le temps qu’ils trouvent un travail et leur propre logement. Je peux t’y avoir une place. Pour le reste, je peux malheureusement rien faire pour t’aider mais je peux te fournir toute l’aide dont tu as besoin pour t’adapter à Azuola.”

C’était la seule chose qu’il pouvait faire….

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer chez moi ____ Cyriacus Oswald & Helga AdwingCe garçon était avare de mots mais à bien y réfléchir, elle bénissait ses phrases courtes, claires et précises. Helga détestait les gens qui parlaient trop. C'était extrêmement usant à écouter. Elle préférait aller directement à l'essentiel. Pourtant, elle devinait bien qu'il ne lui disait pas tout et que ces explications ne représentaient qu'un échantillon de ce qui l'attendait réellement. A nouveau, son regard se pendait ailleurs droit devant lui comme s'il tentait de chercher des liaisons dans le discours de la jeune femme pour justifier sa présence dans ce nouveau monde. Silencieux et immobile, elle poursuivait de le fixer comme pour deviner les rebords de ses pensées et percer à jour son raisonnement. Malheureusement, elle ne savait pas encore lire dans le crâne des gens et elle regrettait presque finalement de ne pas avoir pu obtenir un « don » de cet acabit. Quoi de mieux pour une détective que de posséder un tel talent ? Ses pensées dévièrent dans ce sens. Non finalement, cela retirerait toute la substance même de son métier, de sa passion. Cette hâte vorace qui la consumait lorsqu'elle déployait toutes les stratégies nécessaires à une enquête, cette fièvre intense éprouvée dans le feu de l'action lorsqu'elle se lançait à la poursuite d'une énigme. Le feu intense qui naissait au creux de son estomac sous l'impulsion de l'adrénaline et du danger. L'exaltation d'épingler son regard de métal tel un étau sur votre âme pour faire cracher la vérité même de la bouche des suspects. La morsure de l'intuition, le poison de ses mots. Non pour rien au monde, elle n'aurait abandonné ces sensations pour ce prix-là. Elle était bien trop fière, trop compétitive et arrogante.

Finalement son interlocuteur se détachait de son mutisme pour faire abattre une fois de plus son verdict solennel. De ce qu'il en disait, elle n'aurait donc pas la possibilité de parler à cette fameuse femme qui semblait régner sur ce royaume mystérieux. Pourtant, un éclat jaillissait de ses rétines et son sang se mit à bouillir sur l'élan d'un nouveau souffle. Une idée. Une caresse d'un doux espoir. Helga était tenace, terriblement tenace. Tant qu'elle n'avait pas tenté d'explorer toutes les possibilités possibles et imaginables, elle ne s'arrêtait jamais. Elle était comme un char d'assaut qui écrasait tout sur son passage. Déterminée. C'était ce trait de caractère très fort qui l'avait amené à son souhait le plus profond de mettre le meurtrier de ses parents derrière les barreaux. Elle l'avait tracé, reniflé, effleuré. Comme un poison, elle s'était insinuée dans son entourage, dans son esprit pour le pourrir de l'intérieur et faire germer la folie dans sa tête. Comme d'un rien, elle était parvenue à créer la confusion, le doute et surtout, la peur. Elle était cette ombre qui planait autour de cet assassin qui petit à petit, s'était trouvé couvert d'une pénombre lourde et oppressante pour le pousser au bord du précipice. L'aide de ses frères n'avait fait qu'achever son sort et Helga, dans sa splendeur, l'avait regardé dégringoler de sa superbe en admirant le spectacle. Il n'était jamais bon de s'attirer ses foudres. La détective n'avait que peu d'attaches mais lorsqu'elle avait décidé de s'enticher de quelqu'un, elle le chérissait. Mieux valait-il raser les murs.

-Alors ce n'est pas impossible, concluait-elle finalement, si quelqu'un est capable de s'adresser à cette entité, il suffit de se donner les moyens de ses ambitions pour y parvenir. Ses dents mordaient dans une autre brochette qu'elle mastiquait déjà plus lentement. Elle entrevoyait la lumière au bout du tunnel même si ce ne serait sûrement pas une mince affaire. Puis elle décidait de s'intéresser à cet étranger qui venait de la tirer d'un mauvais pas. Vous me parlez de grade. Vous faites donc parti d'une organisation. Une organisation importante de ce que j'en déduis puisque l'un de ses membres a la possibilité de communiquer avec Shën. De quoi s'agit-il au juste et quel est votre rôle là-dedans ?

Autant dire, elle ne perdait jamais véritablement le nord et c'était aussi l'occasion de glaner davantage d'informations. Elle se rapprochait de lui en penchant son buste en avant. L'Eglise Blanche. Hum. Ca sonnait terriblement religieux et fanatique comme nom. Ca ne l'inspirait vraiment pas.

-L'Eglise Blanche, qu'est ce que c'est ? Interrogeait-elle en arquant un sourcil, et pourquoi cette organisation ferait-elle ça pour moi ? D'ailleurs, pourquoi vous feriez ça, vous aussi ? Après tout, vous ne savez pas qui je suis et surtout, je ne sais pas qui vous êtes.

Elle était suspicieuse et elle souhaitait en savoir plus pour se faire une idée où elle mettait les pieds.
La confiance était une chose compliquée à obtenir chez la jeune femme. Il lui avait sauvé la mise certes, mais ce n'était pas une raison suffisante. Si elle sentait l'entourloupe, elle préférait encore se débrouiller seule.:copyright:️ DABEILLE

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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Cyriacus la regarda avec des yeux inquiets. Il espérait sincèrement qu’elle n’allait pas se mettre à faire comme son grand-père en étant obnubilé par cette même quête. Il ne voulait pas voir encore plus de personne qui se perd dans diverses activités pensant que la situation s'améliore à un moment donné. Que se soit en se réfugiant auprès de la déesse, en se consacrant entièrement à son travail ou en rejoignant une faction extrémiste… N’est-ce pas juste un moyen de s’échapper de la réalité ? La foi qu’ils prétendent avoir envers leur déesse ne semble pas authentique. Passer sa vie au travail, leur fait passer à côté de moment ou de personne incroyable quand aux factions… Ils ne font qu'alimenter la haine.

Pourtant Cyriacus ne pouvait leur en vouloir. Il n’était pas si différent. Il avait rejoint l'Église Blanche car c’est ce que voulait son père et son grand-père. Il priait tous les soirs car c’était une habitude depuis son enfance. Quant au travail, s' il n’était pas entièrement soumis à ses papiers, il y serait encore. Il n’avait pas de vie en dehors de son travail. Pas de petite amie, pas d’ami. Le seul hobby qu’il possède vient de son grand-père. Il n’était pas mieux mais il savait que ce qu’il faisait était authentique. Il croyait au bon cœur de Shen, il voulait changer les choses pour le bien des habitants d’Azuola grâce à sa position. Mais le pouvait-il vraiment ? Il avait parfois l’impression de passer à côté de quelque chose. Le tout était de savoir quoi ?

La jeune semblait s’être calmée malgré tout. Il devait avouer que c’était un véritable soulagement. il n’aurait pas su comment réagir autrement. Elle avait l’air d’apprécier la nourriture également, on dit souvent que la nourriture peut guérir de nombreuses choses non ? Ou bien est-ce un stratagème pour obliger les enfants qui viennent à l'Église Blanche à manger ?

Cyriacus ignora totalement le fait qu’elle se penchait vers lui tout en se rapprochant. L’idée de la raison pour laquelle elle pourrait faire ça ne l'effleure même pas. Car il ne pensa qu’à une chose, comme elle l’a dit. Il ne s’était pas présenté. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il la regardait. C’était un manque de politesse inexcusable. Comment avait-il pu oublier une chose aussi triviale ?

“Oh! J’ai oublié de me présenter…”murmura-t-il un peu abasourdi

Il se leva donc doucement avant de se mettre devant elle. Une main sur son torse, il s’inclina légèrement.

“Veuillez excuser mes mauvaises manières. Je me nomme Cyriacus Oswald. Je suis un Inquisiteur de l’Eglise Blanche.”

Il se rassoit tout aussi doucement, réfléchissant par quoi commencer. Il y avait tellement à dire et il était si peu doué pour ça. Le mieux était de commencer par ce qui connaissait le mieux peut-être...L’Eglise Blanche. Il essaya de faire au plus simple. Elle n’avait pas besoin de savoir les détails qui le dérangeait depuis un petit moment. Mais ce que faisait l'Église était pour le bien de tous...n’est-ce pas ?

“ L'Église Blanche est assez importante en effet. Nous y vouons un culte à la déesse Shën et faisons en sorte que l’ordre soit respecté comme une police le ferait. C’est d’ailleurs un peu mon rôle. Je fais partie de ceux qui gèrent les soldats. ”

Enfin, il devrait plutôt dire les papiers en ce moment. Avec les rapports qui s’entassent par rapport aux accidents d’avions et de bateau qui se font de plus en plus fréquents, il ne sait plus où donner de la tête. Dès fois, il avait l’impression de juste servir de remorqueur. Il était le seul suffisamment puissant et capable surtout de pouvoir remonter des carcasses de ces engins de la mer. Ce n’était pas vraiment un travail gratifiant sauf quand il est capable de sauver des personnes. C’est à ce moment-là, qu’il se sent vraiment utile.

“ Grâce à mes pouvoirs, mon unité et moi avons été chargés des sauvetages sur les côtes. Tu as demandé la raison pour laquelle on aide les rescapés ? Il me semble normal d’aider quelqu’un dans le besoin surtout quand on est aussi influent que l’Eglise Blanche.”

C’était en tout cas ce en quoi il croyait sincèrement. Ce pour quoi il voulait se battre. Il voyait bien que l'Église n’était pas aussi parfaite que son grand-père voulait lui faire croire. Il avait vu des atrocités comparables à ceux de l’Ordre de St Emmeline mais que pouvait-il vraiment faire ? A l’époque, il n’était qu’un simple soldat sans aucun pouvoir. Maintenant, il en avait mais il n’avait pas les alliés qui lui fallait pour le soutenir. C’était frustrant.

“Plus personnellement, mon grand-père a été dans la même situation que toi…”

Il voulait en dire plus mais...il n’arrivait pas à mettre les mots dessus. Il ne pouvait pas juste dire qu’il ne voulait pas encore voir des personnes comme lui. Il ne voulait pas dire le mal que cela faisait aux gens qui les entourent. Sa grand-mère est morte de chagrin à cause de son mari qui ne cessait de penser à sa fiancée du monde extérieur. Et c’était le cas pour bien des gens. Cyriacus ne savait pas s' il voulait d’abord penser aux personnes comme lui ou au personnes comme elle. Qui venait tout juste d’arriver sur l’île et qui l’écoutait calmement pour pouvoir survivre….Il était vraiment égoïste.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer à la maison ___ Cyriacus Oswald & Helga Adwing Les yeux du jeune homme mystérieux s’agrandirent comme s’il venait de prendre conscience d’un fait impardonnable. Helga s’interrogea sur cette réaction assez disproportionnée lorsqu’elle se mit à comprendre qu’il s’en voulait simplement d’avoir manqué aux bonnes dispositions de base. Boarf. Elle ne lui en voulait pas, ce n’était pas vraiment de circonstances finalement d’autant plus dans la hâte de l’action et la continuité de sa crise existentielle quand il lui avait donné quelques explications. Elle ne put s’empêcher de pousser un soupir devant cette attitude en bon prince qui se respecte. Car oui, il y avait dans ces manières, une allure de noblesse qui ne pouvait pas échapper à personne alors qu’il se courbait un peu devant elle. A cette démonstration, la noiraude levait la main pour balayer l’air invisible en lui signifiant qu’il ne fallait pas en faire tant.

-Ça va, ça va ! Vous avez d’élégantes manières monsieur Oswald mais je ne vous en demande pas tant. Tant que nous y sommes, je m’appelle Helga Adwing et je viens de… Et bien je viens d’Amérique du Nord.

Elle ne saurait dire s’il savait véritablement ce qu’était l’Amérique. D’ailleurs, elle ne savait pas non plus s’il était d’ici ou d’ailleurs. La question lui brûlait les lèvres pour en apprendre plus sur son compte mais elle se ravisait, en bonne élève sage et disciplinée. Il ne faudrait pas trop le brusquer -même si le cas échéant, c’était plutôt elle qui se trouvait jetée sur une île dont elle ne connaissait absolument rien. Elle aurait sûrement l’occasion de rebondir sur le sujet mais tout d’abord, il fallait laisser la place à des informations complémentaires précisément sur cette fameuse Eglise Blanche qui ne lui faisait clairement pas tanguer le cœur rien qu’à son simple nom. Elle sut bien vite déterminer pourquoi elle ne le sentait pas : il s’agissait bien d’une organisation religieuse qui vouait un culte à la déesse. Rien d’anormal puisque cette entité semblait être à l’origine de ce refuge, il aurait été étrange qu’elle n’ait pas des fanatiques à son actif. Helga n’était pas très fan de ce genre d’assemblée qui la répugnait assez pour les éviter au maximum. Rajoutons à cela le fait qu’elle ne soit pas du tout croyante. Toutefois, la magie s’était invitée dans sa vie, sa perception avait donc évolué dans un sens où des êtres restaient bien supérieurs aux hommes mais malgré tout, ils vivaient bien parmi les foules. Ils n’avaient donc rien d’inaccessible si on omettait le fait que ces personnes -si c’était bien le bon qualificatif- cherchaient à se dissimuler. Après tout jusqu’au meurtre de ce pauvre homme, elle n’aurait jamais songé ou même effleuré l’idée que le surnaturel existait vraiment en dehors des bouquins et du cinéma. Cela remettait nettement les pendules à l’heure quelque part ou bien au contraire, cela changeait irrévocablement absolument toutes ses certitudes d’esprit cartésien. Même encore maintenant, elle avait bien du mal à s’y faire.

Mais ! Le point positif était que ce fameux disciple soit celui qui gère des soldats et que cet ordre incarnait et bien… L’ordre. La police de l’ïle. En soi, Helga y visualisait bien son beurre, peut-être qu’elle pourrait faire en sorte de s’immiscer dans les rangs même si elle n’avait rien à voir avec un soldat, elle restait en quelque sorte active dans le maintien de l’ordre par le biais de son métier réel bien que ce soit davantage dans l’ombre des grandes lignes.

-Hum… Intéressant. Donc chez vous, c’est l’Eglise qui mène la barque de cette île ? Je ne sais pas encore si c’est une bonne ou une mauvaise chose mais je dois vous avouer que ça me laisse sceptique. Dans mon monde, à l’époque tout du moins, les organisations qui dirigeaient le monde notamment grâce la religion ont été renversées et exclues à cause de leur abus de pouvoirs. Beaucoup de personnes sont mortes, des milliards et des milliards, parce que certains refusaient seulement de se plier à une foi à laquelle ils ne croyaient simplement pas. Ces soi-disant représentants de Dieu cherchaient seulement à dominer par la crainte pour acquérir du pouvoir plus que par conviction de paix finalement. C’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui mais cela reste moins étendu et prononcé. Tout dépend des endroits du globe. Mais pour cette raison, certains gouvernements de pays différents ont décidé de se séparer justement de l’influence religieuse bien trop néfaste. Alors comprenez ma réserve à propos de votre Eglise Blanche. Ca n’inspire pas tellement confiance.

Elle lui aurait bien fait un cours d’histoire mais elle n’avait pas le temps. Elle espérait seulement que ce genre de propos ne lui vaudraient pas sa tête. Son petit doigt lui disait qu’il fallait se méfier de ce type d’institution.

-Quant à moi, je suis ce qu’on appelle une détective privée. J’œuvre pour le compte de personnes qui me paient pour mener des enquêtes privées selon la demande de mon client. Cela peut être une simple requête pour suivre une épouse dont le mari aurait des suspicions d’infidélité ou bien participer à la résolution d’une enquête pour meurtre. C’est assez varié.

Peut-être qu’elle pourrait trouver son utilité ici, au sein de cette île. Une bonne occasion encore pour se permettre de fourrer son nez partout même si la dernière fois et bien, cela ne lui avait pas trop réussi puisqu’elle avait atterri ici. Mais ce devait être pour une bonne raison, non ? Elle n’était pas superstitieuse mais il y avait de ces coïncidences difficiles à ignorer.

Mais une autre question planait sur sa tête.

-Est-ce que vous avez retrouvé l’avion dans lequel je me suis crashée ?

Il y avait tant de monde, à l’intérieur. Il serait dramatique qu’elle soit la seule survivante mais pour autant, elle n’en éprouverait pas une once de culpabilité. C’était sûrement cruel, mais la vie l’était. Elle le savait bien. En tout cas, même si elle n’était pas encline d’accorder trop de crédit à un pur inconnu, il transpirait la bonté et la générosité. Elle ne saurait dire cela s’avérait être une bonne ou une mauvaise chose. Les gens à caractère purement gentil, se faisait souvent avoir et abuser. Et cet homme dégageait bien trop de ces effluves à la note douce et bienveillante. Elle aurait pu en douter mais son instinct lui intimait sans l’ombre d’une crainte qu’il n’avait rien de mauvais. Toutefois, mieux valait-il encore rester sur ses gardes tant qu’aucune certitude n’était encore fondée. Mais comment pouvait-on vraiment s’assurer qu’une personne, quelle qu’elle soit, était bien digne de confiance ? Jamais. Vraiment, jamais.

-Vous avez l'air d'un type gentil. Trop gentil sûrement. Un jour, ça vous jouera des tours.

Helga était une adepte du chacun pour soi, sauf lorsque cela concernait ses frères évidemment. Elle n’éprouvait pas vraiment d’attache pour le reste, parce qu’elle avait toujours éprouvée un immense sentiment de solitude. A l’école, au commissariat de Los Angeles… Peu de monde savait percer la glace dans laquelle elle s’était enrobée pour se préserver des autres. Mais cela s’expliquait aussi parce qu’elle ne laissait pas vraiment la possibilité aux gens d’apprendre à la connaître. Toutes ces choses, l’amitié, l’amour, la rendait frileuse. C’était terrifiant de tenir à quelqu’un. Il n’était donc pas rare qu’elle préfère opter pour la carte de l’égoïsme pour ne rendre de compte à personne et vivre son existence comme une louve solitaire. Cependant, elle n’était pas sans âme pour autant. Il était toujours compliqué d’ignorer le malheur d’un autre même si elle faisait tout généralement pour se mettre des visières. C’était lâche, mais plus facile à gérer.

Puis soudainement, il lui livra comme une confidence du bout des lèvres qui piqua son attention. Elle les connaissait bien, ces accroches-là. Celles qui en disaient trop sans en dire assez mais qui dissimulaient de la lourdeur, de la souffrance et du poison. Son grand-père, disait-il ? Alors lui, Cyriacus Oswald, était bien originaire de ce foutu pays.

-Votre grand-père aussi était un humain qui a subitement élu domicile sur cette île ?

Il y avait de la tristesse dans ce simple bout de phrase. Qu’était-il arrivé, au juste ? Elle souffla légèrement du nez. Elle sentait qu’il en avait gros sur le cœur.

-Le fait que vous fassiez le lien entre lui et moi est assez révélateur, si vous me permettez. Cela semble vous perturber. Qu’est ce qui vous inquiète au juste monsieur le chef des soldats ?

A son humble avis, ce ne devait pas être une histoire très joyeuse pour tirer cette tête.

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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Il ne connaissait que très peu la géographie du monde extérieur. Il avait déjà entendu des noms sortir de la bouche des rescapés mais pas plus. Ce n’était pas à cause d’un manque de curiosité, c’est juste qu’il avait trouvé déplacé de demander ça à un nouvel arrivant surtout si ce dernier voulait repartir au plus vite. Ironiquement, bien que son grand-père ne cessait de parler du monde extérieur, il ne lui avait jamais appris quoi que ce soit sur ça. Il ne lui avait jamais appris le nom du pays d’où il venait, ce qui s’y passait ou bien d’autres informations qui pourraient être intéressantes. Maintenant qu’il y pense, il ne savait rien de cet autre monde. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il ne comprenait pas leur attrait à vouloir partir d’Azuola.

C’est également pour cela, qu’il ne savait pas si il devait répondre quoi que se soit sur l’origine de cette jeune femme répondant vraisemblablement au nom d’Helga Adwing. Il ne connaissait pas l’endroit nommé “Amérique du Nord” et il imagine que pour l’instant ça n’avait pas vraiment d’importance, préférant stocker cette information dans un coin de sa tête. Peut-être qu'un jour, il apprendra la géographie du monde extérieur et il pourra tenir une discussion la-dessus avec quelqu’un. Pour l’instant, il pouvait au moins guider les autres sur cette île qu’il connaissait suffisamment désormais. Bien qu'il lui arrive encore d’avoir quelques surprises.

Toutefois, il ne comprenait pas pourquoi elle lui parlait de ses manières. Rare sont ceux qui la commente habituellement. Bien qu’il l’ait rarement vu enfant, c’était sa mère qui lui avait instruit les bases des bonnes manières. C'était des moments qu’il avait chéri du plus profond son cœur. C’était des périodes, où il avait eu l’impression qu’elle l’aimait et qu’il était désiré au moins par quelqu’un. Cyriacus savait que son père était la cause pour laquelle il l’avait rarement vu. Pourtant, il aurait tellement aimé la voir plus souvent à l’époque. Aujourd’hui, c’est le cas. Sa mère fait tout ce qu’elle peut pour passer du temps avec lui mais c’était différent. Il était adulte maintenant et bien qu’il profite de chaque instant avec elle même aujourd’hui, ce n’était plus la même chose.

Enfant, sa mère voulait à tout prix lui faire comprendre que les femmes devaient se faire respecter et chérir. Et bien qu’il ne fallait pas non plus les prendre pour des petites poupées fragiles, il fallait qu’il les protège. Maintenant qu’il y pense, elle voulait sûrement que son fils ne devienne pas comme son père. Elle était sans aucun doute la raison de ce qu’il est aujourd’hui. Car après tout, il avait pris ses enseignements très au sérieux et faisait en sorte de les respecter. Est-ce un peu enfantin de penser ainsi ? Il ne savait pas et ce n’était peut-être pas le moment pour ce genre de réflexion.

D’une certaine manière, il pouvait comprendre l’opinion de la jeune femme sur l’Eglise Blanche. Les descriptions qu’elle faisait de son propre monde étaient assez réalistes. Et très intéressante de son point de vue. Il se demanda si sa faction allait finir par devenir ainsi ? Peut être quand sachant un peu plus, Cyriacus secoua la tête alors que des bribes d’images de ce qui se passait dans leur cachot lui revenait en mémoire. C’était juste des mauvaises personnes qui portent atteinte à la sécurité des habitants. Il ne devait pas avoir de pitié pour eux. Mais comme elle dit, n'est-ce pas de l’abus de pouvoir ? Est-ce vraiment ce que veut leur déesse ? Non, il devait avoir confiance tout comme son grand-père l’avait fait avant lui.

“Je comprends votre point de vue et je le respecte. Sachez toutefois que tout le monde ne sera pas comme moi.”

Son ton n’était pas accusateur ou mauvais, c’était juste une mise en garde bienveillante. Pour dire vrai, il ne voulait même pas imaginer ce qu’elle subirait si elle était accusée de traîtrise en répandant des idées qui vont à l’encontre de l’Eglise Blanche et qui peut amener à un soulèvement de la population. Il ne pouvait rien faire pour la sauver à moins de se mettre en danger lui-même. Il savait qu’au moment où il adopterait ce genre de comportement, il devra confronter son père. Il avait conscience qu’un jour, il allait devoir lui faire face. Pourtant, il n’en avait aucune envie. S' il devait reprendre les propos de Miss Adwing, il devait vraisemblablement faire partie de ceux qui profitaient de leur position pour faire de l’abus de pouvoir. Il avait toujours recherché cette position. Être en haut de l’échelle pour regarder les autres comme des misérables. C’était ce que son père savait faire de mieux. Il lui avait bien fait comprendre jusqu’au moment où le noiraud avait grimpé les échelons également. Bien que pour lui c’était pour des raisons différentes. Depuis ce jour, à part pour le travail, il ne l’avait plus jamais revu et il n’allait clairement pas s’en plaindre.

A sa connaissance, il n’y avait pas de détective privée sur l’île. Il ne connaissait même pas leur existence avant qu’elle lui en parle. Ça donnait l’impression d’être un travail assez varié et plaisant. Il eut une pensée pour la tonne de feuilles administratives qui l’attendaient en rentrant au travail un peu plus tard. Il se demandait si elle devait aussi faire face à ce genre de problème persistant dans son travail. D’un côté, le fait d’avoir des papiers à remplir voulait dire qu’il n’y avait pas de combat et donc pas de blessé. Il détestait voir quelqu’un dans un tel état de faiblesse.

“Oui, nous avons bien trouvé votre avion. J’ai été celui chargé de le sortir de l’eau. Malheureusement, très peu de personne s’en sont sorties, je le crains. Les rares rescapés sont dans un état critique à l’hôpital.”

Les survivants avaient quand même eu de la chance, ils avaient pu survivre car ils n’ont pas été emprisonnés dans leur avions et que des débris les ont fait flotter. C’était de la chance et la rapidité de son escouade pour les chercher y a sûrement jouer un rôle. Tout était désormais aux mains des médecins .

Cyriacus resta un peu stupéfait à la phrase de la femme qui semblait à la fois être un compliment tout en n’en étant pas un. Il ne put que rire doucement à ça. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un le lui disait. L’un de ses soldats notamment. A ce moment-là, il avait vu une femme se faire frapper par un autre inquisiteur, il avait voulu intervenir mais son soldat l’avait arrêté. Le noiraud savait qu’il l’avait arrêté pour le protéger mais ça a été tellement frustrant d’être si impuissant face à cette scène.

Cyriacus se tourna vers elle en souriant pour la première fois.

“Je vais prendre ça comme un compliment.”

Il appréciait vraiment sa sollicitude mais il devait désormais aller sur un sujet moins joyeux. Il devait la prévenir des dangers d’Azuola. Il imagine que dans l’autre monde aussi il y avait des dangers qu’il ne connaissait pas. Encore une fois, son manque de savoir pouvait lui jouer en sa défaveur. C’est donc avec une voix un peu lointaine qu’il commença à parler. Pas de tout, certaines choses ne se disent pas à un inconnu après tout même si il lui était reconnaissant d’essayer d'alléger le sujet en l’appelant par son grade, c’était assez délicat à en parler.

“En effet, tout comme vous, il est arrivé ici il y a un peu moins d’un siècle. Et comme chaque personne dans votre situation, il a mal géré la chose. J’en ai vu des personnes comme lui à mes débuts, même encore aujourd’hui. Ils croient désespérément pouvoir trouver le moyen de repartir chez eux, que ce soit en priant, ou en travaillant de manière acharnée. Ils finissent par faire leur vie malgré tout ici, tout en continuant d’espérer et ils ne se rendent pas compte qu’ils blessent leur entourage.”

C’était assez difficile à dire mais d’un autre côté ça lui faisait du bien. Il avait rarement vu sa grand-mère, elle était morte alors qu’il était très jeune. Le seul souvenir qu'il a d’elle n’était que deux mots : “pardonne-le”. Il ne sait pas si ces mots lui étaient vraiment adressés ou si c’était plus pour son père. Néanmoins, elle avait vécu toute sa vie dans l’ombre d’une autre femme et il imagina à quel point ça devait être horrible. Il ferma quelques instants ses yeux pour reprendre contenance. Il semblerait qu’il s’était un peu trop laisser aller avec la jeune femme. Il reprit donc un visage neutre avant de continuer.

“Ce n’est pas un reproche. C’est un fait. Je ne peux en vouloir à personne s' ils veulent encore espérer au contraire, si ça peut faire avancer quelqu’un qu’il continue d’y croire. Pourtant, j’aimerai que personne ne gâche sa vie pour autant.”

Comment pouvait-il dire ça sans paraître horrible ? Il n’a jamais vraiment été doué pour les mots. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais eu à le faire. C’était toujours au fond de son esprit, caché dans un coin comme si c’était quelque chose de honteux.

“Ce que je veux dire, c’est que j’aimerai croire que quelqu’un puisse profiter de sa vie même s' il lui reste de l’espoir. Que cette personne puisse trouver un peu de bonheur sur cette île. C’est à la fois égoïste et idéaliste n’est-ce pas ?”

Il renifla pour lui-même. Il aimait peut-être un peu trop Azuola et les gens qui y vivaient mais il l'assume pleinement.

“ Je sais que Azuola peut être dangereux pour les humains ou les personnes comme nous, qui sommes des Néos mais c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai monté en grade. Pour empêcher l’Ordre de faire du mal à ce genre de personne.”

Il sort son paquet de cigarette et le regarde d’un air vide. Il ne s’était même pas aperçu qu’il avait terminé celle qu’il avait. Il allait peut-être devoir rentrer bientôt ? Ce n’est pas comme si il pouvait déléguer ce genre de chose.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer chez moi ____Cyriacus Oswald & Helga Adwing Ce brave Cyriacus secouait doucement la tête alors que la détective dressait le portrait à peine caricaturé de l'impact des institutions religieuses dans son monde qui se rejoignaient dans la crainte et l'injustice. Toutefois, sa réaction lui laissait se poser question : était-ce simplement une démonstration du fait qu'il ne cautionnait pas la vision étendue par Helga ou était-il en proie à des scénarios qui lui étaient familiers et désagréables en rapport avec son discours ? Finalement, la réponse tombait de sa bouche sans même avoir besoin de lui demander son avis sur ce point. La détective riva son regard argent en le jaugeant d'un éclat suspicieux.

-Comment sont-ils alors, s'ils ne sont pas comme vous ? Elle savait pertinemment que ce sujet paraissait épineux pour son hôte du moment. Et vous, comment vous considérez-vous ?

Helga se plaçait sur un mode interrogatoire, une fonction dont elle avait d'habitude d'user machinalement pour récolter des données nécessaires que ce soit pour sa compréhension ou dans le cadre d'une enquête. Disons qu'il s'agissait plutôt d'une déformation professionnelle mêlée à une curiosité avide pour imbriquer des informations primordiales et s'en faire un avis. Elle était vigilante et très méticuleuse. Il était normal de s'interroger lorsque vous ne connaissiez absolument rien de ce à quoi vous vous confrontiez. C'était sa façon d'encaisser et surtout d'anticiper pour la suite de l'aventure afin de marquer ses repères et sûrement placer ses pions au passage. Et puis, elle avait la désagréable sensation que cet homme donnait seulement des fragments de lumière dans l'obscurité immense de cet univers dont elle ne savait rien. Il avait la volonté d'aider les autres pourtant, il lui confiait des éléments au compte goutte tout en se retenant sur le reste. Il lui disait pas véritablement le fond de sa pensée, sectionnée par des bouts d'explications. Pour quelle raison ? Son esprit se mettait en mouvement pour trouver le chemin de la réflexion, actionnant chaque mécanisme des rouages de son cerveau encore très fatigué mais dont la vivacité restait malgré tout active. Cyriacus Oswald, qu'importe quel individu il pouvait bien être, murmurait malgré lui ses propres doutes. Il était le chef des soldats d'une organisation qui se faisait la maîtresse de l'ordre. Des choses se passaient certainement, des mauvaises, même si cette faction tenait à dorer son blason en accueillant les réfugiés qui tombaient ici par hasard. Enfin, aucune institution n'était vraiment parfaite après, il s'agissait seulement de déterminer à quel point surtout. Il avait dit clairement que les autres n'étaient pas comme lui. Il était judicieux de creuser dans cette direction pour confirmer le scepticisme de la détective. Il n'avait pas non plus l'air particulièrement enjoué ni même fière de son rang. A moins qu'il ne soit seulement humble ? Ses intentions étaient louables mais il donnait l'impression de ne pas croire en la cause du système auquel il appartenait. Son regard vitreux. Ses petites mimiques. Sa appréhension à approfondir même la conversation. Helga ne pouvait en être sûre mais tout de même, quelque chose clochait.

Toutefois, elle ne parvenait pas nécessairement à exprimer un potentiel soulagement ou même de la joie en apprenant que des survivants avaient résisté au naufrage de l'avion. Il ne s'agissait pas forcément d'une bonne nouvelle, hormis celle d'être encore en vie. Néanmoins, ils étaient vivants dans un monde étranger, détachés complètement de leurs proches, coupés même des liens qui les reliaient aux gens qu'ils aiment, tout comme elle. Mais aurait-elle préféré mourir pour autant ? Non. Helga était une battante, une tenace et une véritable tête brûlée. La mort craignait bien trop cette flamme ardente qui brûlait au creux de ses entrailles, tout du moins pour le moment. Ce fut néanmoins sur un haussement de sourcil que la jeune femme se trouvait surprise de ce rire léger dont l'honorait presque le casse-noisette. Lui qui s'était montré si inexpressif jusque là, cela méritait d'être notifié même si son commentaire lui arracha une légère grimace. « Mon bichon, ce n'en était pas forcément un » pensait-elle très fort en se gardant bien de le prononcer à voix haute quand bien même il suffisait de le lire sur son visage. Mais le plus intéressant était encore à venir. Le soldat replongeait dans les abysses des rebords de son crâne pour lui narrer, toujours aussi directement sans fioritures, un extrait de son vécu. Même s'il s'évertuait à conter l'histoire brève de son grand-père, entre les lignes, Helga pouvait y lire la rancœur enrobée dans l'euphémisme de ses phrases. Son aïeul humain était arrivé ici, exactement comme elle et malgré sa volonté de retourner chez lui tout comme pouvait l'avoir la détective, il s'était installé là et avait trouvé ses repères. Mais, parce qu'il y avait un mais, à l'entendre parler, ce vieux monsieur n'avait jamais abandonné l'idée de revenir à la maison, la vraie. Une obsession certainement qui semblait effrayé le brun au regard vide en plus de l'avoir blessé. Il ne fallait pas être devin pour le deviner.

Helga se mit à soupirer, comprenant davantage son appréhension même s'il prenait la peine de préciser que ce n'était pas un reproche, elle savait que l'amertume était présente. A son sens, chacun gâchait sa vie comme il l'entendait si cela ne concernait qu'eux, il n'y avait pas de problèmes. Mais la plupart du temps, cela éclaboussait aussi l'entourage et là, cela pouvait devenir un sacré inconvénient.

-Les humains sont des êtres égoïstes monsieur Oswald et vous l'êtes sûrement tout autant, décrétait-elle, personne n'échappe à cette réalité qu'importe le monde auquel vous appartenez.

La détective faisait parfois dans la psychologie mais elle n'avait aucun tact. Elle ne prenait jamais de pincettes, ni de détour et ne prenait pas le soin d'emballer ses tirades dans du papier pour les rendre moins piquante. Non, la vie était tranchante comme une lame de rasoir alors elle s'évertuait seulement à se cantonner à cette triste dureté.

-Vous concevez vraiment le monde comme le ferait un enfant, lâchait-elle sur son expression inerte, l'espoir tue plus qu'il ne fait vivre vous savez. C'est contradictoire mais j'imagine que vous pouvez le constater par vous-mêmes avec votre grand-père. Mais je peux comprendre pleinement votre position et celle de votre aîné. Vous voulez seulement que les gens s'adaptent et se sentent à leur aise. C'est tout à votre honneur. Mais imaginez seulement l'inverse. Admettons qu'un jour, vous étiez amené à quitter ce monde que vous affectionnez tant monsieur Oswald, avec tous les fabuleux souvenirs qu'il porte ainsi que les gens que vous aimez. Du jour au lendemain, vous vous voyez dépossédé de votre univers, de votre richesse, de votre passé, de vos proches. Vous vous retrouvez seul, absolument seul, arraché à votre famille et vos amis. Tout ce qui compose votre vie et votre identité, balayé seulement sur un soupir violent. A votre avis, quel serait votre premier réflexe ?

Helga jetait un coup d'oeil au paquet de cigarette qui lui faisait nettement plus envie que n'importe quel plat mais décidait de résister en jetant ses rétines métalliques sur son interlocuteur pour le devancer.

-Vous chercherez à retrouver votre monde originel. C'est une réaction purement humaine et qu'importe les efforts que vous mettrez pour tenter d'oublier votre vie passée, vous n'y arriverez jamais. Une partie de vous-même restera inlassablement vide, vous chercherez à la combler par tous les moyens soit en tentant de s'enfuir soit en vous reconstruisant, soit en buvant ou bien encore d'autres alternatives, mais au fond de vous, vous aurez un trou qui ne se rebouchera jamais. C'est comme mourir quelque part pour renaître ailleurs, mais ce ne sera pas suffisant pour vous détacher de vos racines.

Elle savait encore de quoi elle parlait. Ses parents, malgré les années qui défilaient, lui manquaient encore aujourd'hui même si la jeune femme était parvenue à faire son deuil, la blessure ne disparaîtrait jamais véritablement. Finalement, elle s'octroyait une clope sans demander son reste en glissant la barrette de nicotine entre ses lèvres.

-J'ai conscience que vous voulez me faire passer un message mais vous ne pouvez pas lutter contre le choix des autres même si cela vous fait mal au cœur. Parfois, nous ne pouvons qu'admettre que nous sommes réduits au rang de simple spectateur et nous y soumettre. C'est triste mais c'est un fait. Toutefois, si ça peut vous rassurer, je compte me débrouiller seule comme une grande et je n'impliquerai personne dans mes affaires.

Est-ce qu'elle pouvait allumer le bout de sa cigarette avec ses flammèches étranges ? Ca l'arrangerait bien, elle ne retrouvait pas son briquet.

-Si jamais... Bon... Si je me rends compte que ma durée d'existence ici ne suffit pas à trouver une solution, je prendrai le problème à contre-pied. Si je ne peux pas rentrer...

Elle lançait un regard déterminé sur la silhouette du militaire à ces paroles qui se formalisaient comme un serment. Nigel et Georges, elle y tenait plus que sa propre vie. Il était impératif de les revoir ou du moins, leur parler une dernière fois.

-... alors je ferai venir mes frères. Elle marquait une courte pause. Il suffit d'un caillou pour enrayer les rouages d'un système. Il s'agit seulement d'être plus malin et discret. Votre volonté de vous placer assez haut pour défendre les petites gens est noble mais votre rang est une lame à double tranchants puisque vous êtes une figure importante. Vous êtes limité dans vos actions, puisque vous devez rester à votre place sous peine de vous faire sermonner à votre tour, voir pire... Elle attrapa le briquet posé là, n'y tenant plus finalement avant de l'allumer. Erg. A sa surprise, elle avait le même goût que les siennes. Un bon présage. Si jamais votre compagnie du devoir devait se transformer en dictature ou si c'est d'ailleurs déjà le cas, vous aurez forcément besoin de petits cailloux.

Helga avait été dans cette position, lorsqu'elle était flic. Elle avait l'habitude, d'être la petite brise glaçante qui mordait les chevilles jusqu'à vous congeler les os.

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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Cyriacus savait qu’il cherchait toujours à mettre une certaine distance entre son père et lui. Que se soit par les actes ou par les mots. Il voulait à tout prix se dire qu’il n’était pas comme lui. Un être froid et calculateur, un homme prêt à sacrifier sa femme et son fils afin d’obtenir plus de pouvoir. Un être capable de tuer et torturer pour ses propres desseins. Enfant, il avait cherché à le rendre fier d’une manière ou d’une autre. Il était son père après tout. Pourtant rien n'y faisait, il avait toujours droit au regard froid, aux coups et aux paroles blessantes. Il l’avait détesté pour plusieurs raisons, pour l’avoir éloigné de sa mère, de dire du mal de son grand-père, de ne pas le regarder. Malgré tout ça, il savait que si son père était en danger, il irait sans réfléchir pour le sauver. Car il restait un membre de sa famille, il restait son père, celui dont il cherchait son affection pendant si longtemps. Le noiraud s’est toujours demandé si le comportement de son père ne venait pas de son grand-père. Peut-être est-ce sa manière de gérer les choses ? Si lui, il avait senti du rejet de la part du plus âgé des Oswald qu’en était-il de son père ?

La jeune femme avait sûrement raison, il devait être trop gentil. Même encore aujourd’hui, il trouvait encore des excuses à son père pour ce qu’il lui a fait et ce qu’il fait en ce moment même avec d’autres personnes. Pourtant, Cyriacus aimerait croire qu’il pourrait un jour avoir une bonne relation avec lui, pas forcément une aimante mais au moins une relation cordiale. C’était de l'égoïsme et il le savait. D’une certaine manière, c’était ce qui le rapprochait le plus de son père. Et c’est ce qui lui faisait le plus peur. Autant, il aime toujours son père, autant il ne voulait pas être comme lui. Il ne voulait pas être l’homme qui ferait du mal à sa femme ou à ses enfants. La perspective qu’il pouvait être comme ça l’effrayait par-dessus tout.

“Disons que certains sont assez étroits d’esprit et sont très attachés au valeur de l'Eglise. J’espère être un peu plus tolérant qu’eux.”

Chacun avait droit à sa propre opinion, il était d’accord avec ça. Il demandait juste à ce que ce genre de pensée n'amène pas à des effusions de sang. Il détestait le sang. Il n’en avait pas peur, c’est juste qu'il n'aimait pas ça. Dès qu’il en voyait, il repensait aux cris de douleur de plusieurs prisonniers. Depuis, le sang est associé à la violence pour lui. Et il haïssait ça. Plus d’une fois, il a été recouvert de sang également quand il était enfant. A cause de son père bien sûr. C’était un exploit qu’il n’est aucune cicatrice d’ailleurs. Il imagine qu’il ne pourrait jamais cesser les excès de violence de certains, c’était dans la nature humaine après tout. Toutefois, il pourrait peut-être les faire limiter ? Le tout était de trouver comment faire...il y avait sûrement une chose à laquelle il n’avait pas penser.

Cyriacus s’alluma une cigarette puis regarde le ciel tout en écoutant la jeune femme. Les humains sont des égoïstes ? Et bien, il imagine que ce n’est pas faux. C’était souvent qu’il voyait des rescapés penser d’abord à eux plutôt qu’à leur ami, voir même dans de rare cas, leur famille. Il imagine qu’il faut cela pour survivre, mais pour son cas ? Et bien, c’est sûrement la même chose. Il voulait que les gens acceptent leur arrivée pour avoir le droit d’exister. Il ne voyait que ça comme explication. Elle avait raison, c’était terriblement enfantin.

Que ferait-il s' il n’était plus à Azuola ? Et bien, il serait indéniablement perdu. Bien que ce soit une chose purement spéculative puisqu’il se voyait mal partir d’ici un jour. Pas que ce soit possible de toute manière. Il pense qu’il ne serait pas quoi faire. Il ne connaissait rien de l’autre monde. Il ne saurait pas comment se comporter. Même si une part de curiosité prendrait le dessus dans un premier temps. Sinon pour le reste, sa mère serait sûrement la seule qui lui manquerait vraiment. Il ne s’était pas encore totalement ouvert l’un à l’autre et il savait qu’elle faisait un effort monstre pour qu’il lui pardonne de ne pas avoir été à ses côtés. Mais il ne lui en avait jamais voulu. Il savait à quel point son père pouvait être très...persuasif. Il espérait juste qu’il ne lui a jamais fait subir ce genre de chose. Il n'osait pas lui en parler et elle faisait tout pour éviter le sujet.

“ Vous avez sûrement raison, pourtant ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour les autres. C'est assez énervant d'être d'aucun secours. ”

Cyriacus la regarda. Être un simple spectateur n’était pas une place qu’il allait aimer, même s' il comprenait la raison. Pourtant, il ne pouvait qu’être admiratif face à sa détermination. Elle était différente de tout à l’heure, elle semblait plus calme, plus maître d’elle-même. C’était assez rare de voir des rescapés avec un tel mental mais pour combien de temps allait-elle l’avoir ? Bon nombre d’entre eux finissait dans un bar à noyer leur chagrin, où dans les cachots de l’Ordre Emmeline. Il ferma les yeux. Il était en train de recommencer. Ce n’était pas la meilleure façon de penser pour aider les autres. Il fallait qu’il travaille là-dessus.

Faire venir ses frères ? Et bien, il s’agit d’une action assez audacieuse. Voir même impossible, comment pourrait-elle communiquer avec eux pour les faire venir...Shën. La déesse pourrait leur faire parvenir un message. A défaut de l’autoriser à partir, elle pourrait faire venir sa famille ici. Encore faudrait-il que la déesse écoute l’appelle de cette femme. Il n’avait aucun souvenir qu’elle ait fait ce genre de faveur à un humain. Il y avait les bénédictions bien sur, mais il pense sincèrement que c’est les seuls cadeaux que la déesse offre. En tout cas, pour l’instant. Il priait régulièrement pour elle bien sûr, on lui avait appris depuis enfant à la respecter mais parfois il se sentait en colère contre elle de ne rien faire pour son grand-père où pour d’autres personnes.

“Des petits cailloux...”

Ce n’était qu’un murmure mais cela fit réfléchir Cyriacus. Il savait qu’il était limité dans ses actions. Il se devait de rester neutre face à ses collègues tout en gérant ses hommes comme il le souhaitait. Son poste lui servait énormément, que ce soit pour avoir l’autorité suffisante pour se dresser contre certaine personne mais aussi pour avoir accès à des éléments que des petits soldats ne connaîtraient même pas l'existence. Il savait également qu’il avait besoin d’être entouré par de bonnes personnes s' il voulait faire beaucoup plus. Des personnes de confiance, à qui il pourrait donner des ordres sans s’attendre à se faire trahir. Est-ce ce genre de petit caillou dont elle parle ? Et bien même si ce n’est pas le cas, il avait compris l’essentiel de ce qu’elle voulait dire.

“En effet, il me faudrait des petits cailloux de confiance.”

Il prit une bouffée de sa cigarette avant de planter son regard dans le sien. Il ne voulait plus parler de ça. Il ne savait même plus pourquoi ils avaient commencé à aborder le sujet de toute manière. Il regarde ce qu’il reste dans son sac de nourriture et se dit qu’il devrait peut-être en racheter avant de revenir à son bureau. Ses hommes devraient avoir bientôt fini l’entrainement, un peu de nourriture ne leur fera pas de mal. Il commença à se lever, jetant un œil du côté du marché pour réfléchir à ce qu’il allait prendre.

“ Si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez pas à m’en parler. Bien que je vous accorde que mon poste peut être en ma défaveur, il peut être utile parfois. Surtout si vous croisez l’Ordre.”

Son ton est plus froid à leur mention. Il savait que l'Église Blanche pouvait avoir des choses à se reprocher mais eux, c'étaient des êtres sanguinaires. Qui n’hésitait pas à tuer les humains ou les néos. Il savait qu’il faisait partie des personnes qu’ils considéraient comme une cible à abattre. Mais ils n’avaient pas encore osé lui faire quoi que ce soit...pour l’instant. Il savait que ça ne durerait pas mais ce jour-là il sera prêt à leur faire face. Bien qu’il n’aime pas le sang, il n’aime pas non plus rester sans rien faire face à une organisation qui ne sait pas faire les choses pacifiquement. Eux aussi faisaient partie des choses que Cyriacus voulait changer.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer à la maison ___ Helga Adwing & Cyriacus Oswald Finalement, ce n'était pas si différent que dans la réalité. L'Eglise Blanche portait bien son nom dans l'intolérance d'une religion qui prônait des opinions étriquées qu'il valait encore mieux ne pas contester. Une plaie, pour Helga. Même si certains paramètres changeaient dans cet univers, à commencer par une nature magique que la jeune femme n'intégrait pas encore tout à fait, il y avait bien des similitudes. Il était incroyable de constater que les différends se ressemblaient tous que ce soit dans la divergence des opinions, l'appréhension des étrangers, le manque de tolérance et d'esprit, même dans une faille temporelle. De toute évidence, mettez des êtres vivants en interaction avec des profils différents, de tous les horizons, et cela suffisait amplement pour créer des fractures entre les gens ou bien des unions, selon leurs idéaux ou manière de penser.

Helga en était une nouvelle fois dépitée. Les hommes la faisaient souffler du nez en règle générale et le même scénario se répétait même à des années lumières de son monde. Dans un sens, elle se sentait donc presque comme à la maison en faisant ce constat, avec cette même lassitude à l'égard des autres et le mépris que les gens lui inspiraient en son for intérieur. Pathétique, en somme. La détective ne put s'empêcher de soupirer. Elle ne portait pas l'humanité dans son cœur pour des raisons diverses et justifiées à son sens. Il s'agissait quand même du seul être sur terre capable de massacrer son propre environnement. Une terre qui les avait vus naître, qu'ils s'acharnaient à détruire pour un petit confort exécrable et abusé alors même que Mère Nature leur permettait de vivre. C'était comme se tirer une balle dans son propre pied, en brûlant sa propre demeure. Mais s'il n'y avait que cela... La perversion. L'appétence du pouvoir. La misère. La guerre. La soif. La famine. La précarité. Au profit de l'argent ou d'un intérêt purement égoïste. Finalement, Helga jugeait qu'un jour, les humains ne récolteraient que ce qu'ils sèment : la mort. Et ce sera bien fait.

-Je n'irai pas dans votre Eglise Blanche, laissait-elle tomber sobrement, je ne suis peut-être pas la personne la plus droite, mais j'ai des principes et surtout, je tiens à ma liberté. Il est hors de question que je me mêle à des fanatiques, d'autant plus que je ne partage clairement pas le concept de ce type d'organisation. Je ne veux surtout pas qu'ils utilisent comme prétexte leur main tendue pour m'enrôler ou m'influencer. Je ne veux rien leur devoir. N'y voyez là aucun reproche. C'est vraiment aimable de votre part de me proposer cette alternative. Mais, je ne compte pas me rendre dans un système que je ne cautionne pas même contre un confort de vie plus agréable.

Helga n'irait pas. Elle préférait encore errer comme elle l'avait fait ces derniers jours. Elle avait repéré un bidonville, pas trop loin d'ici. Et si la jeune femme n'avait pas d'argent, maintenant qu'elle avait un bref aperçu des alentours, elle saurait bien se faire son nid quelque part en attendant d'être plus à l'aise avec ces conditions en s'intégrant doucement. Il était quand même incroyable de voir à quel point le ventre plein, vous étiez capable de mieux établir votre situation en y réfléchissant plus objectivement. Helga profitait seulement de ce moment de lucidité tant qu'elle en avait encore la force pour procéder rapidement à un état des lieux qui lui permettrait déjà de survivre. Ce serait déjà un bon point de départ maintenant qu'elle en savait un peu plus sur ces terres.

Il poursuivait ensuite en exprimant sa frustration. Même si elle avait tendance à rester très chirurgicale, sur ses avis bien tranchés , elle comprenait son sentiment. La fatalité habitait parfois ses entrailles sur les questions de la vie comme si aucune issue n'était possible, imposée seulement par un destin capricieux. Mais certains avaient besoin de croire et d'espérer. Elle trouvait cela inutile, tout du moins, en ce qui concernait pouvoir changer les gens. Personne ne changeait, sauf si l'individu en avait l'envie et la volonté. Mais il ne fallait pas négliger pour autant les efforts de quelqu'un qui voulait simplement faire le bien autour de lui même si cela impliquait des sacrifices ou de l'énergie jetée parfois dans le vide. Helga, respectait cela. Après tout, elle se situait pile dans cette situation. Il avait beau lui dire qu'elle ne retrouverait pas ses frères -il le disait à demi-mot mais elle l'entendait ainsi-, elle persisterait à trouver une solution aussi floue soit-elle. Ses paupières se plissèrent donc, pensive, tirant encore une volute de fumée qui s'échappait de ses narines.

-Vous faites de votre mieux. Vous avez au moins le mérite d'essayer. Dites-vous que malgré les situations où vous ne pouvez malheureusement pas toujours agir librement, vous parvenez tout de même à en aider d'autres qui vous en seront reconnaissants.

C'était également le cas dans sa profession. Il arrivait qu'elle sèche même avec toute la volonté de réussir à boucler son enquête. Mais Helga restait endurante dans la ténacité. Même si les circonstances semblaient impossible, elle ne lâchait jamais vraiment le morceau. Certains de ses dossiers dataient bien de trois ans, mis de côté sur une étagère, attendant des réponses qui désormais, ne viendront jamais avec sa venue ici. C'était vraiment détestable.

Toutefois, son discours semblait l'avoir inspiré même si Oswald ne rebondissait pas forcément sur l'hypothèse de faire venir ses frères. Dommage. Néanmoins, il répétait comme un écho pensif la théorie des petits cailloux. Ce n'était qu'une image mais il devait être assez vif pour en saisir le sens et la dimension. Des petits cailloux de confiance, hein ? Il daigna enfin planter ses yeux noisettes dans les siens. Encore une fois, il ne désirait pas s'étaler et partager le fond même de sa pensée. Il était bien mystérieux ce garçon. Mais elle comprenait qu'il ne veuille clairement pas s'épancher davantage. Après tout, il ne savait pas encore tout à fait qui se tenait à côté de lui. Néanmoins... Helga avait fait germer un petit quelque chose dans un coin de sa tête. Une petite graine qui, peut-être, se mettra à grandir avec le temps comme une tendre pousse verte à l'aube de son apogée future, si elle ne brûlait pas avant.

Il coupa court donc bien vite à cette conversation, sans grand étonnement. Il avait des convictions et elle, qui était-elle pour vouloir lui murmurer à l'oreille pour l'influencer ? Réflexion faite, sa vie ne la regardait pas. Il faisait encore bien ce qu'il voulait, même si cela impliquait se tromper. Ce n'était pas le problème de la brune aux traits sévères. A chacun sa misérable existence. Elle n'avait pas de soucis avec l'idée de laisser les autres avec leur linge sale. L'opposé même de son interlocuteur.

-Ouais, répondit-elle avec la conviction qu'elle ne recroisera jamais son chemin parce qu'elle n'ira de toute façon rien lui demander, ce n'était pas son genre. En tout cas, pas en ce qui concernait un toit et la nourriture. Des informations, à la rigueur. Elle était cependant décidée à avancer seule comme une femme adulte et indépendante. Mais soudainement, un autre mot tomba dans son oreille qui vint titiller sa curiosité en fronçant ses sourcils.

-L'Ordre ?

Qu'est ce que c'était encore, ça ? Elle se mit à soupirer faiblement. Décidément.

-Autant que vous me disiez maintenant les grandes organisations qui régissent vos terres. Au moins, j'aurai une vue d'ensemble plus concrète et j'arrêterai de vous poser des questions que des centaines d'autres ont dû déjà vous poser à foison.

Ce devait être usant, d'être un perroquet.:copyright:️ DABEILLE

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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Bizarrement, la réponse de la demoiselle ne l'étonne pas. Elle avait l’air d’avoir un fort caractère et de grande conviction. Il devait avouer que son tempérament lui plaisait. A moins, que ce soit parce qu’elle semblait aller mieux et qu’elle n’était en au cas découragée. Peut-être arrivera-t-elle à maintenir cet état d’esprit suffisamment longtemps pour contredire toutes ses certitudes ? Ça serait bien...Il fallait avouer qu’il aimerait voir ça également. Il voulait que quelqu’un lui montre que les choses n'étaient pas immuables. Il voulait qu’on lui montre que l’avenir n’était pas entièrement écrit dans le marbre. La liberté...il n’en avait pas eu avec sa famille. A l’époque, il devait à tout prix rentrer dans l'Église Blanche pour continuer à les servir comme le reste de sa famille comme si c’était une obligation. Ce n’était pas la faute de l’Eglise, c’était son grand-père. Il se vouait encore une fois trop à ses croyances, emportant sa famille avec lui. En réfléchissant, il était comme son père qui lui utilisait sa femme et son enfant pour gravir les échellons. Est-ce qu’il sera pareil ? Que devra-t-il sacrifier pour atteindre son but ? Être obligé de fermer les yeux sur la souffrance de certains afin de mieux protéger d’autres ? Est-ce ça ce qu’il devait donner en échange ? Il n’appréciait pas l’idée mais elle était nécessaire n’est-ce pas ? Est-ce que son père a pensé la même chose ? Il était après tout le reflet de son propre père, ce qui faisait que le noiraud avait sans aucun doute des similitudes avec Gladio. C’est eux qui l’ont élevé après tout, il ne peut être autrement. C’était assez déprimant à penser. Pourtant, le monde est ainsi fait, rien ne peut se faire si on n'y paie pas le prix. C’est pourquoi, il voulait la voir relever son défi. C’était souvent qu’il se posait la question de ce qui se serait passé s' il avait osé dire non. Si pour une fois dans sa vie, il avait décidé d’arrêter de plaire à sa famille et faire ce qui lui plait. Que serait-il alors passé ? Il aurait ouvert son horlogerie et après ? Il se serait fait renié ? Il devait avouer être curieux de ce qui aurait pu se passer mais il ne devait pas se laisser à imaginer. C’était trop tard désormais. Ça ne se fera jamais et il ne pouvait pas abandonner ses hommes et ses convictions ainsi. Ça serait immature de sa part.

Fanatique, était sûrement le bon mot pour décrire son grand-père finalement. Tout comme la plupart des réfugiés qui se sont tournés vers eux pour obtenir de l’aide au point de penser qu’au précepte de l’Eglise. Mais est-ce que l’Eglise en profitait pour les enrôler ? Était-ce même leur but en leur venant en aide ? Il ne pense pas, l’Eglise ne forçait personne à les rejoindre, c’était toujours par la propre volonté du fidèle. Toutefois, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire, que la plupart des fidèles étaient des réfugiés qui se sont accrochés désespérément à l'Église Blanche car elle était leur seule lumière sur ce nouveau continent dont ils étaient prisonniers. C’était assez triste. Peut-être faudrait-il encore améliorer la façon de s’occuper d’eux ? Encore une fois, il n’était certainement pas le mieux adapté pour penser à tout ça. Il n’était après tout pas capable de comprendre les sentiments de son grand-père ou encore de cette femme. D’un côté, s' il devait faire bouger les choses, il peut s’agir d’une autre sorte de petit caillou. Il n’aimait pas le dire et surtout le penser mais plus il sera apprécié, plus il réussira à atteindre son but. Si il apparaît ainsi de nul part et qu’il décide de tout réformer ça ne passera jamais. Il devait aller lentement et discrètement, ne pas se précipiter et surtout ne pas se perdre en chemin pour le bien de tous.

“Oui, vous avez raison. J’espère que mon aide peut servir à quelque chose au moins pour une personne.”

Il n’en avait pas grand chose à faire de la reconnaissance. Il en était heureux bien sûr comme n’importe quel être humain. Cela voulait juste dire qu’il avait pu aider convenablement une personne mais il ne voulait pas que les autres pensent avoir une dette envers lui. Il aidait les autres par gaité de coeur pas pour avoir une récompense plus tard ou pour demander des services. Certaines personnes en qui il était venu en aide lui avait dit que si jamais il avait besoin, ils seraient là pour lui mais ça le gênait plutôt qu’autre chose. Il ne voulait pas les utiliser que ce soit maintenant comme plus tard mais il imagine que c’est dans la nature humaine de vouloir offrir quelque chose quand on se sent redevable.

Cyriacus la regarda un instant, toujours debout devant elle, cigarette à la main. Elle avait vraiment un sacré caractère. Ca pourrait être bien pour ne pas se laisser faire ici par certaine personne peu scrupuleuse mais ça pourrait également lui porter défaut. Il n’en faudrait moins que ça pour que l’Ordre s’occupe d’elle et tout autant pour froisser certain fidèle de l’Eglise. Il devait arrêter de s’inquiéter pour elle, elle semblait capable de se débrouiller et puis il lui avait proposé son aide. Si elle en a besoin, elle viendra vers lui. Il ne pouvait faire plus si elle ne voulait pas et il n’allait pas la brusquer ce n’est en aucun cas son attention.

“ Et bien en plus de l'Église, il y a celle qui s’oppose à elle. Elle se nomme l’Ordre de St Emmeline. Leur but est de tout simplement éliminer les personnes comme vous et moi ainsi que les simples humains. Pour eux, nous sommes des hérétiques qui n’ont pas le droit d’avoir leur place ici qui est un monde magique car nos pouvoirs en tant que Néos ou notre absence de pouvoir sont des infamies.”

C’était des psychopathes si on lui posait la question. Il ne pouvait pas comprendre comment ces personnes pouvaient penser à ce genre de chose. Il est bien conscient qu’il s’agit d’une rancoeur historique mais est-ce une raison de faire exactement la même chose que ce que les humains ont pu leur faire par le passé ? C’était un cycle de vengeance qui ne voulait pas s'arrêter car les personnes de l’ordre aimaient tuer et torturer. C’était juste un repère de personnes assoiffées de sang. Cyriacus n’aimait pas la violence mais il ferait une exception pour certains d’entre eux. Son objectif à long terme était d’ailleurs de les faire disparaître pour de bon. Il refuse de laisser des assassins faire ce qu’ils veulent en toute légitimité.

”L’autre faction est beaucoup plus pacifique et risque de t’intéresser. Il s’agit d’un regroupement de personnes cherchant à partir d’Azuola. Je ne saurais pas te dire comment les trouver, ils ne sont pas bien vu des miens. On les appelle les Insoumis. Peut-être pourront-ils t’aider d’une quelconque façon.”

Cyriacus avait nettement une meilleure estime de cette faction. Ils ne cherchaient en aucun cas la violence à part par légitime défense, ce qu'il comprend et cautionne parfaitement. C’était pour lui une bonne méthode et il espérait sincèrement que ça allait continuer ainsi. Pour la dernière faction, il ne s’agit que de rumeurs et il préférait donc pas en parler. Cependant si ces rumeurs sont exactes alors il y avait une nouvelle menace à Azuola dont il devait se préoccuper. Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas se tenir tranquille pendant un certain laps de temps ? Il aurait pu ainsi se reposer un peu.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer à la maison ___ Helga Adwing & Cyriacus Oswald Helga ne pouvait s'empêcher de froncer des sourcils en haussant légèrement les yeux au ciel. Sa bienveillance coûterait cher à cet homme et si cela ne la regardait pas tant au final, elle ne pouvait s'empêcher de le comparer à Nigel, son frère aîné. C'était assez troublant à constater. Ils se ressemblaient énormément tous les deux tant dans l'attitude que dans l'entrain de désirer un monde plus juste et sécurisé. C'était pour cette raison qu'il avait d'ailleurs désiré devenir avocat, tout comme cet homme avait sûrement voulu avoir un bon grade pour faire du mieux qu'il pouvait à son niveau. En le regardant davantage, la détective pouvait même parvenir à retrouver des traits similaires sur le visage de cet inconnu. Il avait la même manière de rester de marbre, tranquille et posé quand il s'exprimait et ne souriait pas beaucoup. Nigel avait toujours été la force tranquille du trio fraternel, prêt à tout pour préserver sa sœur et son petit frère. Il était ce chevalier blanc qui accourait à la rescousse lorsque vous en aviez besoin. Helga l'avait toujours secrètement admiré pour ses convictions même s'ils leur arrivaient de ne pas être sur la même longueur d'onde. Georges était le pitre ambulant. Il détenait une personnalité joyeuse et chaleureuse tel un rayon de soleil qui vous inondait de ses bonnes ondes. Très expressif, il était le type de personne à savoir rapidement vous redonner le sourire ou à alléger vos tourments. Dans les traces de son aîné, il avait souhaité être médecin pour les mêmes raisons qui invoquaient vouloir venir en aide aux autres. Quant à la jeune femme, elle tranchait énormément dans le décor avec son tempérament glacial et très fermé. Elle avait le caractère le plus difficile de ce petit groupe mais malgré les apparences, elle avait une véritable fibre humaine même si la plupart du temps, elle passait pour une femme réellement désobligeante et désagréable. Dans cette même continuité, si notre femme désinvolte avait décidé de devenir détective, il s'agissait d'abord de résoudre le mystère du meurtre de ses parents. Puis à la longue, elle s'était rendue compte qu'elle pouvait apporter son soutien à des personnes qui en avaient besoin quand toutes les solutions semblaient écoulées. Helga ne renonçait jamais, c'était ce qui faisait sa vivacité. Elle était le moteur de ses frères et son assurance profonde participait toujours à les motiver. Elle n'avait pas froid aux yeux et se donnait corps et âme dans ses enquêtes qui lui offraient le frisson dont elle était si friande, en proie à une adrénaline parfois si puissante que la détective en herbe se mettait parfois en danger. Cela lui avait valu des remontrances. Nigel lui faisait régulièrement la morale à ce sujet mais souvent, elle s'en fichait.

Mais malgré ces différences de caractères, ils s'étaient toujours entendus et soutenus dans toutes les circonstances. Elle les aimait énormément. Ils demeuraient toujours ses deux héros, ces deux points de repères dans la nuit noire de ses doutes.

-Vous me faites penser à mon frère aîné, Nigel, murmurait-elle en regardant un peu au loin, lui aussi veut croire à la justice en aidant du mieux qu'il peut. C'est un homme fort et déterminé. S'il peut paraître détaché ou distant au premier abord, il a véritablement le cœur sur la main. Un peu comme vous.

Ses frères lui manquaient. Dire qu'elle devrait être auprès d'eux actuellement. Elle n'imaginait même pas l'inquiétude viscérale qu'ils devaient éprouver en apprenant le crash. Non, il fallait absolument qu'elle leur donne un signe de vie, n'importe quoi, n'importe comment. Mais pour l'heure, la brune devait impérativement faire son trou dans cet endroit avant de commencer des démarches. Subitement, Helga sentait le regard de son interlocuteur dans son dos, son buste se retourna donc pour lui faire face alors qu'elle poursuivait de cracher sa fumée par le nez. Il était assez difficile de savoir ce qu'il pensait réellement. Mais alors qu'il mentionnait ce fameux ordre sensé décimer les gens comme elle (les hérétiques), elle ne put s'empêcher de faire la grimace.

-Ah splendide. Je constate que c'est vraiment la même merde partout, même en se retrouvant dans une dimension parallèle; Il y a toujours des gens pour emmerder leur monde. Mais comment une telle organisation peut-elle exister si l'Eglise Blanche fait tout pour maintenir l'ordre ?

Ce devait être bien-sûr, plus complexe qu'il n'y paraissait. Mais il était toujours ahurissant de constater que malgré cet autre monde, il y en avait toujours pour en persécuter d'autres qui n'avaient pourtant rien demandé à leurs conditions. Une autre forme de racisme qui émergeait entre des créatures magiques et des humains. Superbe. Néanmoins, elle avait devoir prendre cette problématique au sérieux si elle ne souhaitait pas finir la tête sur un piquet. En Amérique, elle était une femme blanche issue d'un milieu aisé alors, la société la validait en quelque sorte. Dans celle-ci, c'était une autre affaire, elle se plaçait désormais comme une cible. Un court instant, Helga se mettait donc à réfléchir à cette nouvelle révélation qui n'avait rien d'agréable pour elle : elle n'était plus une privilégiée, ce qui intimait devoir être sur ses gardes en permanence.

-J'imagine que ces gens-là ont des moyens et des espions pour obtenir des informations qui leur permettent de vous... de nous attraper. Hum. J'ai vu qu'il y avait des bidonvilles, un peu plus au nord. Est-ce que cette zone est protégée par votre tendre Eglise ? Histoire que je sache comment me positionner en m'y rendant ou non.

Si ce terrain restait à découvert des menaces et des attaques, alors Helga devra revoir ses projets. Même si en même temps, elle pouvait toujours se la couler douce dans la faction de Monsieur Oswald, elle rechignait vraiment à y mettre les pieds. Mais par la suite, la jeune femme laissa échapper un petit rire, de celui qui sort lors d'un déclic inestimable. Les insoumis ? Des gens qui cherchaient à partir d'ici ? Cela tombait vraiment à pic. Tout à coup, elle affichait un visage vorace et empli d'une motivation intense comme si c'était de nouveau noël. Si elle aurait des difficultés pour les trouver, elle n'avait qu'à mettre ses talents à exécution. C'était quelque chose qu'elle savait faire, flairer une piste pour la remonter jusqu'à sa source. Cela ne saurait pas la faire rougir ni la décontenancer.

-Très intéressant monsieur Oswald, il se peut donc que je leur rende une petite visite, annonçait-elle sur un sourire en coin, je sens que je vais quand même m'amuser ici.

Malgré le danger, cela l’excitait, elle n'allait pas s'en cacher. Maintenant qu'elle en savait davantage, il y avait tout à découvrir ici et tout à explorer, qu'importe les menaces qui planaient, elle tendait à le vivre comme une aventure périlleuse, ce qui, en dehors du fait d'être séparée de ses frères, lui prodiguaient des frissons qui lui parcouraient l'échine. Cette adrénaline tant chérie par ses instincts carnassiers de détective en pleine haleine.Elle donna ensuite un coup de pied dans une pierre qu'elle fit voler plus loin puis écrasa son mégot sur le rebord du banc en rabattant les mains dans ses poches. Oui, elle allait sûrement s'y plaire même si ce ne devait durer qu'un temps et qu'elle devait encore installer son nid. Mais tout à coup, son regard s'agrandit, comme si la femme avait oublié un élément crucial qui revenait subitement à son esprit.

-Dernière chose. Est-ce que je peux me débarrasser de ces flammes ? C'est un peu gênant si elles apparaissent comme ça leur chante. Je sais qu'elles se sont déclenchées la première fois parce que j'étais paniquée mais je ne suis pas à l'abri qu'elles reviennent. Je ne voudrai pas non plus brûler quelqu'un par inadvertance.

Oui, c'était un inconvénient assez handicapant. Imaginez, si elle incendiait quelqu'un sans le vouloir ? Même si elle n'avait pas conscience que ce don était de l'anti-magie dans la forme, Helga craignait seulement de générer des malheurs. Un cadeau de la déesse hein, qu'il disait.

-Non finalement, changement de programme. Il serait plus judicieux que je le contrôle, ce serait déjà une bonne base et surtout une arme si jamais je dois me faire attaquer par un psychopathe surtout avec ce que vous me racontez à propos de cet Ordre Ste Emeline. Vous auriez quelqu'un sous le coude qui puisse m'éclairer à ce propos ?

Ca pouvait toujours être utile.
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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Plus il y pense, plus il se rend compte que sa famille n’a jamais vraiment été soudé. Bien qu’il passait énormément de temps avec son grand-père, ce dernier n’avait vu en lui qu’une personne qui devait devenir forte pour servir l’Eglise. Bien sûr, il savait que le vieil homme l'aimait mais il y avait toujours eu un sentiment négatif qu’il ne pourrait pas décrire. Pour son père, sa relation avec lui a toujours été compliquée et il avait de lui-même mis ses distances peu à peu entre eux. Et depuis, que ses parents ont déménagé, ça ne s’était pas arrangé. Il n’y avait que sa mère pour qui sa relation avait évolué dans le bon sens. Elle qui n’avait pas pu s’occuper de lui pendant sa jeunesse, faisait tout pour rattraper le temps perdu maintenant qu’il était assez grand pour se défendre face à son paternel. Bien sûr, leur interaction était toujours timide voir bancale mais il y avait du mieux entre eux. Elle avait toujours du mal à se pardonner d’avoir laissé son fils seul pendant si longtemps mais Cyriacus ne lui en avait pas voulu car c’était sa mère et le plus important c’était qu’il passait enfin des moments rien que tous les deux, et pour cela, Cyriacus était même prêt à excuser le comportement de son père envers lui si ça voulait dire qu’il pouvait passer plus de temps avec elle. Elle avait également été là quand il avait cherché son meilleur ami à travers toute l’île, par pure désespoir sans jamais le trouver. Il avait dû se faire à l’idée que celui qu’il considérait comme son frère était devenu une gardienne et qu’il ne savait même pas pourquoi ni comment. Ce fut une période particulièrement difficile pour lui, et il pense qu’au fond, il n’acceptait toujours pas sa mort. Il avait toujours espoir qu’il soit en sécurité quelque part et en pleine forme. Il préférait penser que son ami avait juste décidé de couper les ponts avec lui pour une quelconque raison plutôt que se dire qu’il ne le reverra plus jamais. Pourtant, ça faisait si longtemps qu’il était sans nouvelle, qu’il avait fini par désespérer. Il imagine qu’au final, c’était ce que devait ressentir la demoiselle et ses frères en ce moment même. En pensant ainsi, il pouvait peut-être comprendre pourquoi elle voulait tant partir d’ici.

“Si un jour c’est possible, je serai heureux de le rencontrer.”

Il lui fit un sourire bienveillant. Il ne savait pas s' il devait être content ou non de ressembler à cet homme qui avait l’air d’être véritablement quelqu’un de bien. Bien sûr, c’était toujours gratifiant de se faire complimenter mais ça devait être difficile pour elle de lui parler alors qu’il lui rappelle une personne qu’elle ne pourrait peut-être plus jamais revoir. Il ne pourrait que la comprendre si elle décidait ne plus vouloir lui parler même après aujourd’hui.

“Malheureusement, bien que l’Ordre ait moins de monde avec eux, ils sont tout aussi puissants que nous et la plupart ont le soutien de citoyens influents. On doit donc faire attention à la façon dont on les gère.”

Cette situation avec cette faction le désespérait. Elle était si enracinée dans Azuola qu’il était complétement difficile de la faire tomber. Mais il n’allait pas s’avouer vaincu pour autant. Il allait trouver un moyen de les combattre activement à un moment donné. Il fallait juste qu’il trouve une faille et qu’il s’en serve efficacement. Il ne pouvait plus les laisser enlever des personnes pour faire il ne savait quoi. Il savait que les bidonvilles étaient les endroits parfaits pour enlever des personnes sans se faire repérer. L'Église Blanche les laisse de côté, les voyant comme des vermines qui ne faisaient pas d’effort pour s’intégrer à Azuola. C’était donc le champ libre pour les personnes mal intentionnées. Il ne peut donc faire que le minimum pour protéger ceux qui y vivent...en particulier les enfants. Il aimerait pourtant en faire plus, ne serait-ce que pour eux, pour leur donner la chance d’avoir un bon avenir….

“Normalement non, l’Eglise n'envoie personne là-bas. Toutefois... Il se peut que certains de mes hommes s’y perdent de temps en temps…”

L’idée de la laisser vivre dans les bidonvilles ne lui plaisait aucunement. Avec son fort tempérament, elle était sur d’attirer l’attention de l’Ordre et il ne voulait pas s’imaginer ce qu’ils pourraient lui arriver après cela. Mais que pouvait-il faire ? Il lui avait déjà proposé une chambre à l’Eglise Blanche, et il comprenait la raison pour laquelle, elle refusait mais il ne pouvait pas laisser une dame qu’il venait de rencontrer à la rue sans rien faire. Déjà parce qu’il ne se sentirait pas bien à cette idée mais aussi parce que si sa mère l’apprenait, il recevrait la pire remontrance de sa vie. Elle était celle qui lui avait appris à bien traiter les femmes après tout. En ce qui concerne le logement de la jeune femme, c’était assez ironique quand il pense qu’il avait des chambres libres chez lui qui ne servent à rien à part prendre la poussière...chez lui ? Et bien, cette idée semble particulièrement bien mais elle pourrait prendre peur aussi.

“ Je peux vous proposer une chambre chez moi. Ne vous inquiétez pas, c’est sans arrière pensée, je suis plus au boulot que chez moi et j’ai deux chambres qui ne sont pas utilisées alors…”

Depuis que ses parents sont partis vivre dans un appartement dans le quartier contemporain, la maison lui semblait bien vide. Ce qui était assez sarcastique quand on sait qu’il ne supportait pas la présence de son père. Pourtant, maintenant quand il rentrait, son foyer lui semblait froide et un sentiment de solitude le prenait souvent. Il pouvait parfois deviner quand sa mère était passée. Si elle ne pouvait pas rester manger, elle faisait en sorte de lui cuisiner toujours des repas pour plusieurs jours. Elle avait toujours peur qu’il oublie de se nourrir correctement, et ça lui réchauffait le cœur.

“N’en faites pas trop d’accord ?”

Il essaya de réprimer un sourire moqueur, il était sûr que même si elle refusait de venir chez lui, il allait entendre parler d’elle d’une manière ou d’une autre. Il ne voyait qu’une seule personne pouvant aider la jeune à contrôler ses pouvoirs, et c’était son ancien professeur de magie, Mérunè. C’était grâce à elle qu’il pouvait aussi bien contrôler son pouvoir même s' il n’avait jamais pu faire quoi que ce soit contre son problème “d’aimant” mais ça il n’allait pas le dire, il complexait déjà suffisamment pour ça.

“Je peux vous mettre en contact avec mon ancien professeur de magie. Je lui fais entièrement confiance pour vous aider, elle est très douée.”

Alors qu’il se mit à regarder l’agitation de la rue, une idée lui vient à l’esprit.

“Encore une chose, comment s'appelait le croque-mort avec qui vous travaillez ? S' il a disparu subitement, peut-être est-il quelque part sur Azuola. Si tel est le cas, je pourrais facilement le retrouver.”

Enfin, normalement. Il faut juste espérer qu'il ne fasse pas partie d’une faction rivale.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer chez moi ___ Cyriacus Oswald & Helga Adwing Le rencontrer, hein ? Helga voulait le croire plus que tout au monde. Dorénavant, malgré les circonstances actuelles et les obstacles qu'elle serait sûrement amenée à surmonter -elle en avait bien conscience-, son objectif serait de retrouver ses frères que ce soit dans son monde ou dans l'autre, cela n'avait aucune espèce d'importance du moins pour elle. Si elle tenait à son cabinet de détective et ses enquêtes, le choix entre sa vie professionnelle perdue de l'autre côté de la frontière et sa famille, la décision était vite vue. Ce ne serait peut-être pas le cas pour eux, ils tenaient à leur position et atterrir dans un endroit inconnu supposerait devoir tout reconstruire alors même que leur réputation demeurait au beau fixe. Mais la détective se fichait bien de la renommée ou de la gloire. Elle n'avait pas besoin de lumière pour avoir du poids et agir dans l'ombre. Bien au contraire, elle préférait rester dans les coulisses et laisser ses frères sur le devant de la scène. C'était toujours ce qui lui avait permis de tirer les ficelles en totale discrétion. Ses initiatives frappaient toujours comme un poing invisible. Alors avec un peu de chance, elle pourrait replanter ses talents ici et les mettre à disposition de ces habitants exotiques dira t'on pour éviter d'offenser, afin de contribuer aux énigmes de cet univers. Cela mettra du temps mais avec de la patience -de l'acharnement- et de la volonté -de la hargne-, elle y arriverait. Elle y arrivait toujours.

Elle laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, plus sincère que les autres, moins narquois comme à l'accoutumée, à l'intention de son interlocuteur. Oui, il serait intéressant que Nigel puisse croiser le chemin de cet inconnu qui lui ressemblait sur ces quelques facettes qu'elle avait eu le loisir de constater pour le moment. Peut-être qu'elle se trompait sur son cas, peut-être cherchait-il seulement à gagner sa confiance et qu'il ne perdrait pas de temps à relayer ses propos désagréables à sa hiérarchie pour la faire arrêter. Mais Helga sentait ces choses, elle savait au fond d'elle, qu'il n'avait rien d'un mauvais personnage, disons qu'il possédait seulement le syndrome du héros et du chevalier blanc. Elle avait assez d'instinct pour reconnaître le bon et le mauvais dans le cœur des gens ainsi que leurs intentions. Par exemple, elle avait vite compris que cet énergumène, Stanislas Kovlowski, tentait toujours de la manier à sa guise en jouant un rôle permanent pour obtenir ce qu'il désirait en plus de lui cacher des éléments de réponse. Aussi bon comédien pouvait-il être, il n'était pas franc et elle était loin d'être dupe, même s'il avait su l'aider sur l'enquête mystère de ce garçon assassiné. Généralement, on attribuait un sixième sens aux femmes mais il ne s'agissait là que d'un cliché. Non, l'intuition était une intelligence éveillé de l'esprit qui exigeait de sentir son environnement dans une gymnastique de sensations, de déductions qui l'avaient toujours mené à la réussite. Et cet homme, aussi introverti soit-il, était clairement une bonne personne et ses souhaits se révélaient bien sincères à son sens.

La conversation se creusait dans le sérieux, dévoilant par ailleurs que cet Ordre Ste Emeline avait du poids sur l'influence des mœurs. Un état dictatorial où les créatures sont mises à l'honneur avec la ferme intention de se débarrasser des humains qui ne demeuraient pas les bienvenus. Après tout, cela s'entendait dans le sens où ce monde était un refuge dédié à fuir l'Homme. Mais Helga ne cautionnait pas la violence gratuite d'autant plus avec une haine aussi exacerbée qui souvent, tendait vers une injustice forte.

-Chez nous, nous appelons ça du racisme. Il existe également dans notre monde. La suprématie appartient à des hommes blancs riches et des minorités ne répondant pas à ce « modèle idéal » sont très souvent humiliées, violentées et menacées. Je caricature grossièrement mais en somme, c'est ce qu'il en est. Il est très compliqué de démanteler ces opinions étriquées surtout si cet Ordre cherche à insuffler la peur et la haine, il y aura toujours des gens pour se laisser influencer.

Les partis extrémistes agissaient toujours de cette façon grâce à la puissance des réseaux sociaux et des médias. Il suffisait de déverser des vidéos ou des images très compromettantes pour formater une opinion et qu'elle se généralise sur tout un peuple. Les gens étaient si crédules. Elle se demandait toutefois comment ces illuminés parvenaient à se faire une audience. Comment cela fonctionnait-il, ici ?

Mais comme elle s'en doutait, les bidonvilles ne bénéficiaient pas de la protection de cette fameuse Eglise. Elle se demandait bien pourquoi.

-Le bas peuple est pourtant bien souvent une cible idéale pour des personnes mal intentionnées. C'est étonnant.

A moins qu'ils ne veuillent pas s'emmerder avec ça ? Décidément, d'un monde à l'autre, rien ne changeait. L'hypocrisie à son paroxysme. « Nous voulons bien vous aider mais vous devez suivre nos règles ». Une mentalité à vomir. Cela la confortait encore plus dans l'idée qu'elle ne voulait pas y mettre les pieds. Tant pis, elle prendrait le risque tout en se faisant tranquillement discrète. Il ne faudrait pas attirer l'attention, simplement dormir boire et manger sans faire d'étincelles, le temps de se retourner convenablement. C'était sûrement le plus...

-Pardon ?

Qu'est ce qu'il venait de dire ? Ses yeux s'écarquillèrent à cette invitation si spontanée et si imprévisible, la tirant de ses pensées soudainement.

-Vous invitez souvent des inconnus chez vous, comme ça ?

Son expression était aussi stupéfaite qu'effarée. Elle comprenait encore qu'il veuille bien l'aider mais là... Ce n'était pas un peu trop ? Ô grand jamais, elle n'aurait pensé qu'il puisse aller jusqu'à l'héberger, dans SA maison pour l'aider, ELLE. Enfin, jamais Helga n'aurait fait une proposition pareille.

-Je pourrai vous égorger dans votre sommeil, disait-elle nerveusement en ricanant, sans vraiment le penser évidemment mais juste pour lui rappeler qu'ils ne se connaissaient pas. Même si au fond, cela avait tout de même quelque chose de bien tentant. Elle lui accordait sa bienveillance, ses bonnes manières, sa politesse et sa droiture. Mais Helga détestait s'imposer. Enfin, elle ne le faisait pas vraiment puisqu'il se proposait, m'enfin tout de même ! Son ego ne pouvait s'empêcher de grogner en son for intérieur, sa dignité lui faisait les gros yeux mais sa logique lui intimait que cela pouvait s'avérer bénéfique à bien des égards.

-J'en fais toujours trop. L'inactivité me donne l'impression de mourir éveillée. Et puis, parlez plutôt pour vous, ponctuait-elle en décochant un sourire malicieux. Il était bien du genre à trop en faire aussi, elle en mettrait sa main à couper. Et puis, la jeune femme ne tenait pas en place, jamais. Il lui fallait absolument occuper ses méninges dans le feu de l'action sous peine de crever d'un ennui qui pourrait bien la tuer à terme. Au moins la bonne nouvelle ici, était qu'elle ne risquerait pas de s'endormir sur une anesthésie de son cerveau. Il se passait trop de choses. Cyrciacus lui confia ensuite qu'il avait bien un contact pour la maîtrise de son don. Un professeur de magie. Ce terme la fit rire.

-Un prof de magie, évidemment... Et bien, si vous pouvez m'indiquer où je peux le trouver, ce ne serait pas de refus !

Il allait vraiment falloir qu'elle s'y fasse. C'était plutôt drôle à ce stade, se plaisant presque à s'imaginer dans le monde d'Harry Potter. Puis tout à coup, il semblait s'intéresser à l'homme qu'elle avait rencontré dans le cadre de l'enquête criminelle de son univers, non sans prendre un virage bien serré dans la conversation, pour revenir à des éléments dits plus tôt, qui l'incitait à remettre de l'ordre dans sa tête au sujet de ce bonhomme. Ses sourcils se froncèrent à cette interrogation.

-Hm. Cet homme se fait appeler Stanislas Kozlowski.

La détective croisait les bras sur sa poitrine, observant sa réaction. Elle ne savait pas vraiment si elle avait envie de le retrouver, il ne lui était plus d'une grande utilité désormais même si lui passer un savon pour avoir disparu la tentait plutôt bien.
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Je veux rentrer chez moi

Feat Helga Adwing

Alors comme ça des choses similaires se passaient dans l’autre monde ? Et bien, il n’y avait rien de bien étonnant là-dessus, bien que ce n’était pas son cas, la majorité des personnes vivant sur l’île venait de l’extérieur. Peut-être ont-ils ramené cette violence de la-bas ? Ou qu’elle fait tout simplement partie de l’Homme. C’était assez déprimant de se dire que ce genre de situation existait qu’importe où on se trouvait dans l’univers. Il se demandait vaguement comment réagirait l’Ordre si on les comparait aux humains qu’ils détestaient tant. A l’évidence, très mal bien sûr, pourtant ce qu’ils font n’est pas si différent de ce qu’elle avait vaguement décrit. C’était un concept qu’il avait dû mal à discerner, sûrement parce qu'il ne faisait pas partie de la bonne catégorie pour cette organisation. Bien qu’il soit né avec des pouvoirs et sur Azuola, il restait un Néo, un être qui ne vient pas d’ici et qui a reçu la bénédiction de Shën malgré tout. Si on combine ça avec le fait qu’il faisait partie de l'Église Blanche, il ne pouvait que se faire détester par eux. Pas qu’il veuille les rejoindre ou quoi que ce soit de toute manière, mais il voulait au moins comprendre la raison qui les poussait à être aussi horrible avec les autres. Peut-être ainsi pourrait-il trouver une manière de les gérer sans faire trop de victimes. Il n’était pas idiot, bien qu’il n’aimait pas les éfussions de sang, il savait que parfois, certaine situation nécéssitait l’usage de la force surtout contre l’Ordre. Peut-être est-ce des excuses de sa part ? Mais dans ce monde, quand on avait son statut qui plus est, il ne fallait pas hésiter à se défendre ou à utiliser la force pour protéger un autre. C’était sa manière d’être, son père était pour le pouvoir, d’autres pour la gloire ou l’argent. Chacun avait ses propres raisons et il l’acceptait tant qu’ils protégeaient le peuple vivant sur cette île. Toutefois, il avait quand même espoir de pouvoir régler la situation sans augmenter le nombre de gardiennes. Il savait pourtant que c’était un espoir futile puisqu’il était connu pour leur sadisme et leur violence. C’est pourquoi, il savait que la jeune femme avait raison quand elle disait que ça allait être compliqué à dissoudre cette organisation. Après tout, malgré leur faible effectif comparé à l’Eglise, ils arrivaient à faire jeu égale avec eux. Ils étaient dangereux. Bien trop à son goût.

Ainsi, il ne comprenait pas pourquoi l’Eglise ne faisait pas plus d’effort pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. Ce n’était après tout pas comme si ils étaient en manque d’homme bien au contraire et le cas échéant, ils n’avaient qu’à embaucher des personnes qui cherchaient du travail. Pourtant, ils ne faisaient rien, reléguant les pauvres miséreux dans des bidonvilles où ils ne pouvaient même pas avoir ce qui faut pour se nourrir et que le seul moyen pour eux de survivre était de voler. Le plus inquiétant était sûrement le fait que ses hommes lui rapportaient que certains disparaissaient sans laisser de trace. Les seules choses qu’ils avaient pu découvrir c’est qu’on leur proposait du travail et plus personne ne les revoit après. Il est fort à parier que l’Ordre était après ça mais même quand il présente ces cas en réunion, les autres s’en désintéressent, disant qu’ils ont dû mourir d’une quelconque manière. Ils n’avaient pas tort d’un côté. S' ils étaient bel et bien morts, ils ne pourraient même pas le prouver. Pourtant, son instinct lui disait distinctement que ce n’était pas le cas, qu’il y avait plus derrière ça. Et il était prêt à le découvrir, il ne pouvait pas laisser les choses s'enraciner éternellement.

“Je suis plus que d’accord.”

C’est pour éviter ce genre de chose, que le noiraud aimerait faire quelque chose pour eux. Pour qu’ils puissent se sentir bien ici malgré des débuts Il avait bien suffisamment d’argent pour leur venir en aide mais le tout est de savoir comment. Même s' il décidait d’ouvrir des boutiques pour leur donner du travail, ça ne serait pas suffisant pour tous les contenter. Cependant, ce qui l’inquiétait le plus était les enfants. La plupart n’avait plus de famille ou avait été abandonné, ils n’avaient personne sur qui comptait et surtout le jeune inquisiteur se demandait comment ces petits allaient pouvoir s’en sortir à l’avenir. Que feront-ils une fois adulte ? Ils n’auront pas eu la chance de pouvoir aller à l’école, de pouvoir se construire leur propre avenir. C’était assez ironique que ce soit lui qui pense ça sachant qu’il n’avait pas eu le choix pour le sien...Il aurait pu en avoir un différent si seulement il n’avait pas disparu. Peut-être est-ce pour ça qu’il se préoccupait autant d’eux ? Car ils voulaient qu’ils aient le choix là où lui ne l’avait pas. Peut-être aussi parce qu’il pense qu’aucun enfant ne méritait un tel sort. Y avait-il quelque chose qu’il pouvait faire ? Comment ça se déroulait dans l’autre monde ? Ils avaient également ce même problème ?

“Dans votre monde, existe-t-il un moyen de protéger les enfants que ce soit de la rue ou...de d’autres problèmes ?”

C’est le regard dirigé vers l’un des enfants à qui il avait donné de la nourriture plus tôt qu’il posa cette question. Bien que les enfants de la rue était la priorité, il y avait également d'autres enfants qui avaient besoin d’aide. Être avec leur parent ne voulait pas dire pour autant être entre de bonne main. Il le savait plus que quiconque. C’est pourquoi, il aimerait vraiment pouvoir faire quelque chose pour eux, aussi minime que ça puisse être.

“Veuillez m’excuser si ma proposition peut sembler étrange. Toutefois, j’ai le sentiment que vous ne le ferez pas.”

Même s’il avouera pas que c’était quelque chose qu’il pouvait faire seul. Il n’y avait qu’à laisser la poste de la cuisine ouverte pour que ses couteaux décident de le tuer sans aucune raison apparente. Et bien c’était dû à son pouvoir bien évidemment mais jamais au grand jamais il ne voulait l’avouer. C’était bien trop gênant. C’était son complexe depuis tout petit. Imaginez-vous être à la cantine quand tous les couverts se dirigent vers lui faisant rire les autres. Il n’en gardait pas de réel bon souvenir, sans parler du fait que c’était dangereux. Même quand il se promène dans son quartier, il arrive que des objets métalliques viennent se coller à lui. Heureusement, que les personnes de son quartier en avaient pris l’habitude mais ça restait hautement embarrassant. Il imaginait qu’il devait lui dire surtout si elle acceptait de venir cohabiter avec lui mais...elle finirait bien par s’en rendre compte elle-même. Non, ce n’était pas du tout par embarras qu’il ne voulait pas lui dire.

“Le choix est vôtre, je ne vais pas vous forcer. Comme vous pourrez partir quand vous voudrez.”

Bien qu’il ne le montrait pas, il espérait qu’elle accepte. Il s'est rendu compte que sa maison était devenue bien froide depuis que sa mère n’y vivait plus. Il rentrait et se retrouvait à nouveau dans la solitude dans une maison sans vie. C’était assez triste. Il était heureux de voir que malgré tout, sa mère passait encore de temps à autre pour dîner avec lui mais ce n’était plus pareil. C’est sûrement pour ça qu’il restait le plus souvent à travailler ou à patrouiller en ville. Il ne voulait pas se retrouver seul pour broyer du noir. Il aimait bien trop le contact avec les autres en plus pour s’enfermer chez lui. Il rendit son sourire quand elle dit qu’il n’était pas mieux. Elle n’avait pas tort mais que voulez-vous, il semblerait que ce soit dans leur nature.

“Je prendrais contact avec elle pour pas que vous ayez du mal à la trouver. il n’est pas spécialement aisé d'entrer dans le complexe scolaire. En attendant, je peux vous apprendre les bases.”

Il ne savait pas si il était quelqu’un de pédagogue, mais si c’était de l’aider à reconnaître la magie en elle et lui apprendre à l’actionner, il pense pouvoir faire ça. Après, il était né ici, il avait grandi avec son pouvoir, il pouvait l’utiliser aussi facilement qu’il respirait. C’était une partie intégrante de sa vie, il ne savait pas quelle sensation ça pouvait faire de ne pas en avoir. Il espère juste qu’il lui sera d’une aide quelconque.

Il sortit son paquet de cigarettes quand il se stoppa. Stanislas Kozlowski? Comme celui qui est devenu leur porte parole il y a plusieurs mois de cela ? Vraiment ? Et bien, il ne le connaissait pas spécialement, ils n'avaient discuté que peu de fois. Il ne pouvait pas dire être à l’aise pour autant mais il allait quand même devoir aller lui parler. Au moins, pour savoir s' il pouvait être digne de confiance ou non.

“Je vais voir ce que je peux faire pour lui.”

Il mit finalement une nouvelle cigarette à sa bouche et en proposa une à la demoiselle. Se tournant vers la route alors qu’il voyait le soleil se déclinait peu à peu.

“ Alors ? Voulez-vous que je vous emmène à ma maison ?”

Il avait de toute manière plus envie de retourner à son bureau. Les papiers pouvaient bien attendre une journée de plus.

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Cyriacus Oswald
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Tarot - La Tempérance:

Je veux rentrer chez moi ___Helga Adwing & Cyriacus OswaldAu moins ils étaient d'accord sur quelque chose mais tout de même. Comment faisait-il pour supporter la mentalité même de l'organisation qu'il servait alors même qu'il n'était clairement pas en phase avec eux ? Tout du moins pas sur tout. Il s'agissait d'une chose de désirer gagner du pouvoir et l'influence pour faire asseoir son opinion dans le long terme mais cette position pouvait tout aussi bien se refermer sur lui-même en l'empoisonnant d'abord, pour l'abattre ensuite. Si Cyriacus comptait véritablement venir en aide aux autres, en toute bienveillance et de façon plus juste, il lui faudra bien un jour se dresser contre son propre nid dans lequel il exerçait son rôle pour y mettre le feu. C'était d'ailleurs bien pour cela qu'Helga avait quitté la police à l'époque. Elle s'était trouvée sans cesse tiraillée entre ses droits, ses devoirs, et ses initiatives. Si au début cela semblait fonctionner, elle avait vite compris que la justice n'existait pas, tout du moins pas au sens où elle l'aurait décidé. Même en tant que lieutenant dans les forces de force, elle était soumise à des règles, des codes et une conduite à tenir. Elle-même avait pensé qu'avec cette position supérieure, elle aurait pu souffler la détermination, la morale et le bien à ses collaborateurs. Mais il y avait toujours quelque chose qui l'empêchait de faire les choses correctement, comme elle le voulait elle. Tout simplement parce qu'il arrive parfois, à un moment donné, où le système la bloquait dans une impasse. Que des criminels, comme le meurtrier de ses parents, puissent toujours s'en sortir et ironiquement, que cela puisse retomber sur le nez de l'autorité parce que la justice ne faisait pas son travail comme il fallait ou pire, s'en arrangeait à coup de corruption. La détective ne pouvait donc pas s'atteler à la tâche, conformément à ses principes. Ce travail en imposait, dévorait mentalement, moralement et poussait à poser des questions, bien souvent sans réponses avec le goût acide d'une mission inachevée, d'un échec terrible. Un travail qui tourmente dans une spirale de doutes, de remords, et qui couple les nuits en compagnie d'une bouteille ou deux en repassant en revu le moindre choix, le moindre impact, la moindre conséquence qu'elle aurait pu éviter si elle avait fait autrement. Ce fut pour toutes ses raisons -et une fois qu'elle avait abattu sa cible- qu'elle avait décidé de mettre un terme à son embauche pour finalement ouvrir son propre cabinet de détective privée, avec ses conditions, ses horaires et surtout, ses règles même si cela incombait devoir faire dans l'illégalité. Helga s'en foutait éperdument, tant que la cause lui semblait noble et le résultat satisfaisant. Tant qu'elle ne se faisait pas prendre, elle perdurait à traquer ses proies, de la plus petite souris au plus gros rat. Elle se sentait beaucoup mieux depuis qu'elle ne dépendait tout simplement pas de ce système controversé. Elle jouait avec, comme elle jouait aux cartes qu'elle rangeait dans sa manche pour porter le coup fatidique dans une articulation stratégique bien rodée et à sa sauce.

« Un jour soldat, vous devrez faire un choix. Celui de pourrir dans vous-même avec vos regrets et vos remords ou bien de taper le poing sur la table en vous émancipant, qu'importe les conséquences, pour porter fermement vos convictions. »

Elle rivait la lame de ses rétines grises sur son visage neutre, se demandant alors à l'avenir ce qu'il compterait bien faire. Serait-il de ceux qui se laissent noyer dans l'ombre d'une institution trop forte ou de ceux qui auront le courage de faire entendre leur voix quitte à subir ? Seul l'avenir lui dirait. Dans tous les cas, Helga avait déjà choisi son camp, que ce soit dans un monde ou dans l'autre, elle n'avait aucune raison de changer de mentalité, pas avec tout ce qu'elle savait maintenant. Mais sa question la laissait toutefois interrogative. Les enfants ? Voilà un sujet qui devait sûrement le toucher pour s'y attarder. Elle haussait les épaules, d'un air ennuyé. « Ma nation n'est typiquement pas l'exemple le plus crédible concernant les jeunes. Ils ont des droits, comme tout le monde, mais ils sont très mal protégés concernant les cas de maltraitances, de santé et de justice. Je dirai même sur la défense des droits des enfants est quasiment inexistante. A titre d'exemple, dans mon pays lorsque vous souhaitez adopter un enfant, ils vous font passer des entrevues un peu comme un entretien d'embauche où les mioches mettent en avant leurs qualités pour se vendre. Vous pouvez donc choisir celui qui vous sied le mieux, selon vos préférences, comme si vous alliez acheter un pantalon. Et s'il ne vous plaît plus au bout d'un moment... » Elle rabattait les mains dans ses poches, la mine soudainement assombrie par une telle abomination « Vous pouvez le rendre. Le foyer ne vous posera pas de questions sur les raisons, il ne vérifiera pas non plus l'état de l'enfant, s'il a subi des violences et ne s'embarrasse pas de suivi sur les conséquences psychologiques. Il n'y a aucun contrôle. L'enfant est donc remis sur le marché. Cela peut durer éternellement » C'était terriblement honteux, même en tant qu'Américaine, elle ne pouvait pas s'empêcher de grincer des dents. Comment est-il possible de traiter un être humain comme un putain d'objet ? « Mais pour vous répondre, dans d'autres pays plus ouverts sur le sujet, des associations sont mises en place en cas de problématique. Des enfants peuvent être placés en famille d'accueil, triée sur le volet, et des cellules d'aide sont à disposition comme une écoute active de la part d'une assistante sociale. Des organismes sont là pour protéger la petite enfance et les mineurs, que ce soit financièrement, socialement, et juridiquement. » Elle avait bien senti son regard sur les marmots qui gambadaient dans la poussière joyeusement. Finalement, elle percutait là où il voulait en venir. Elle en avait vu plein durant son excursion, des gosses voués à eux-mêmes. « Pour ce qui est des enfants sans parents, il existe aussi des orphelinats. Un endroit où des enfants totalement seuls élisent domicile, le temps généralement de se faire adopter ou bien de pouvoir être totalement autonome » Ce n'était pas forcément une préférence en soi. C'était sûrement joli sur le papier mais la réalité pouvait être cauchemardesque pour ces larbins. « Si mon oncle n'avait pas été là, j'aurai sûrement atterri dans ce genre d'endroit, peut-être même que je me serai retrouvée séparée de mes frères... ça n'a rien d'un sort enviable Cyriacus » Même si elle ne doutait pas de sa bonne volonté. Peut-être ferait-il un directeur d'exception, mais pour cela, il fallait des moyens colossaux.

« Votre proposition n'est pas étrange, elle est incongrue mon cher ! Mais je ne vous en tiens pas rigueur alors je garderai ma lame dans ma poche, promis » Son humeur s'éclairait un peu, pour dissiper quelque peu son teint sombre par rapport à ses propos précédents. « Encore heureux, il ne manquerait plus que vous me séquestriez ! » Helga se mit à rire, assez amusée qu'il se montre aussi prévenant. C'était vraiment un bon gars, indéniablement, elle en mettrait sa main à couper mais il fallait vraiment qu'il prenne en nerf et qu'il se montre plus vigilant. Un jour, il se fera duper s'il continuait sur cette lancée. La gentillesse ne payait pas toujours. « Et bien si vous comptez vous improviser professeur, je n'y vois pas d'inconvénient. Ca m'évitera de mettre le feu à quelqu'un d'ici ce soir » A l'école, ce n'était pas la plus disciplinée mais elle s'en était toujours très bien sortie. Les professeurs la laissaient généralement faire ce qu'elle souhaitait, sans trop s'attarder sur son handicap social. Toutefois, sa réaction ne fut pas celle escomptée alors qu'elle mentionnait le bonhomme qui avait disparu de la circulation. « Vous connaissez ce type ? » Elle aurait particulièrement aimé en savoir plus sur son compte, histoire de pouvoir lui coller des mots bien acerbes dans la tronche. Mais la fin de la journée approchait, signant que l'heure se présageait tardive. La nuit n'allait pas tarder à se mettre debout. Du bout des doigts, elle se saisissait de la cigarette aimablement tendue avant de la glisser dans le coin de sa bouche sur un sourire félin tout en lui emboitant le pas.

« J'espère que vous ne ronflez pas » :copyright:️ DABEILLE

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Sujet: Re: Je veux rentrer chez moi | feat Cyriacus | 16.05.2021