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 Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021

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Dimma Dökkhönd

Dimma Dökkhönd

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MessageSujet: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyVen 28 Jan - 16:00

Dimma
Dökkhönd

Candice
Eizen

Air de famille
Les mains dans le dos, le nez en l’air, Dimma inspectait minutieusement le local que lui faisait visiter monsieur Wilmot Chapman, capitaine du Béluga Spongieux et propriétaire de ce hangar à chalutier.

Dimma avait abordé le bon monsieur Chapman pour une seule et unique raison : on chalutier comportait encore un impact en forme de lui dans sa carène… comme certainement le mur d’un dortoir de l’Église Blanche, mais de cela il était moins sûr.

Dimma avait repéré le bateau de pêche justement parce qu’il semblait tanguer plus d’un côté que de l’autre. Il l’avait suivi le long de la berge, jusqu’à ce hangar poussiéreux qui servait à abriter la petite flottille de Mister Chapman, composée en tout et pour tout de trois bâtiments : le Béluga Spongieux en vaisseau amiral (qui n’était ni un béluga ni spongieux, cela Dimma l’avait appris à ses dépens…), le Marsouin Libérateur, et enfin le Dauphin des Antilles. À cause du relativement récent incident qui avait coûté au Béluga sa ligne de flottaison, ainsi que d’un manque de personnel, l’activité halieutique de l’entreprise de Mister Chapman battait de l’aile. Le Béluga constituait son plus navire, et par voie de fait sa plus grosse source de revenus. Le Marsouin et le Dauphin, à défaut de prendre la mer, prenaient la poussière et la rouille dans ce hangar sur la face duquel pendait, comme un corps au bout d’un gibet, l’enseigne “Les Trois Cétacés”.

Dans la lumière chiche retenue par les carreaux sales et jaunis en hauteur, Dimma se tourna et contempla le Marsouin et le Dauphin, baleineaux docilement fixés sur leur rail de mise à l’eau qui patientaient, attendaient qu’un jour leur maître daigne leur montrer de nouveau l’étendue infinie d’océan qui entourait Azuola. Ses bottes soulevaient de petits nuages de poussière et de crasse, qui devaient paraître de véritable tempêtes de sable à l’échelle des cloportes qui grouillaient par-ci par-là, entre les boulons et les poutres d’acier.

— Excusez-moi, dit Mister Chapman en se raclant la gorge, je n’ai pas bien saisi votre nom, Monsieur.

Dimma prit un temps avant de pivoter dans la direction de son interlocuteur. Il se passa la main dans ses cheveux sombres, puis du bout du doigt tapota sa narine pour en dégager les particules de saleté qui voletaient dans les rais ténus de lumière.

— Truman, répondit-il. Evander Truman.

Il lui adressa un petit sourire sympathique. Dimma se sentait… bizarre. Agir sans masque lui donnait l’impression d’en porter un, paradoxalement.

Mister Chapman fronça ses épais sourcils gris et fourragea une épaisse barbe de marin invétéré d’une main bourrue et caleuse après avoir passé des années à tirer sur des cordages et enserrer les bastingages.

— Votre visage me dit quelque chose, M. Truman.

Manifestement.

On n’oubliait pas facilement la tête de l’homme qui avait coulé son entreprise, au figuré comme au littéral. Dimma avait beau avoir ôté son masque, il conservait encore son uniforme habituel qui, rapiécé, s’entendait, ne produisait pas le même effet que les misérables loques déchiquetées et rongées par les flammes et l’eau de mer, mais qui, quand même, ne manquait pas d’inviter à quelques souvenirs malvenus.

Dimma prit la main libre de Mister Chapman au creux des siennes.

— Vous devez vous méprendre, Mister Chapman.

Le regard de Mister Chapman se perdit une seconde dans le vague, voyant le hangar à travers Dimma, avant de se recentrer.

— Oui, dit-il dans un sourire confus, vous avez sûrement raison.

Et voilà qui était fait.

— Parlons affaire, voulez-vous ? C’est après tout pour cette raison que je suis ici.

Dans ce hangar miteux.

Mister Chapman voulut retirer sa main, toutefois Dimma la garda sous son emprise encore quelques maigres instants. Histoire d’être sûr, c’était tout.

— Je suis tout à fait disposé à racheter votre société, Mister Chapman. Et pour vous témoigner ma bonne volonté, je souhaite vous garder au sein du personnel. Vous dirigerez les équipes et vous n’aurez à répondre que devant moi, ou un éventuel directeur. Un homme de votre expérience est un atout inestimable.
— C’est fort aimable, M. Truman, mais pour être franc, au risque de paraître cru, la seule chose qui m’intéresse vraiment, c’est…

Chapman parvint enfin à récupérer sa main (ou plutôt Dimma la relâcha subrepticement) et effectua un geste qui consistait à frotter l’index contre le pouce pour signifier : la moulaga.

— Je comprends tout à fait vos craintes, Mister Chapman. Je suis en train de rassembler les fonds nécessaires pour acquérir les Trois Cétacés. Il me suffit juste d’un peu de temps et de…
— J’ai d’autres acquéreurs en vue, M. Truman. Je ne peux pas vous donner de temps. Si vous n’avez pas de finance, je ne peux que…


Dimma lui adressa un sourire élargi.

— Je m’en doute.

Dimma lui posa la main sur l’épaule, et la pulpe de son pouce frôla la chair de Mister Chapman au niveau de l’échancrure de son tricot de travail.

— Tout comme je me doute que je vous retrouverai ici, à cet endroit exact, demain à la même heure. Vous aurez eu le temps de réfléchir à ma proposition d’ici là, j’imagine. Vous me paraissez un homme d’une grande sagacité, et je pense que vingt-quatre heures de réflexion vous seront bénéfiques, mon ami.

Dimma ôta sa main, et Mister Chapman demeura complètement immobile, figé dans sa posture, la bouche entrouverte. Sa poitrine se soulevait doucement, imperceptiblement, ce pendant que ses yeux tournoyaient avec frénésie dans leurs orbites.

— À demain, mon ami. Heureusement que vous avez une constitution solide, due à l’air marin sans nul doute, j’ai cru saisir qu’il faisait un froid abominable dans ces grands hangars la nuit, à cette période de l’année.

Dimma salua le Mister Chapman statufié d’un hochement de tête discret et s’en fut. Ses bottes claquèrent contre le sol de béton ciré et granuleux, résonnant dans le vaste local de métal, et il referma la porte derrière lui, et la verrouilla d’une façon telle que seul lui serait en mesure de rouvrir le lendemain.

L’air frais et matinal de l’extérieur lui fouetta le visage, charriant avec lui les embruns salés de l’océan. Dimma replaça son masque sur le visage, remonta son capuchon, croisa les mains dans le dos et remonta le chemin alors en direction du port. Bientôt, il fut accueilli par les relents âcres et les ululements déchirants du marché à la criée. Derrière divers stands de bois, de bric et de broc et de toile, des pêcheurs vendaient leur cargaison d’arêtes et d’écailles aux yeux vitreux et aux bouches bées.

Dimma s’arrêta devant l’un d’eux. Une dorade lui rendait son regard interloqué, et il se demanda un instant si ce poisson affichait toujours un tel air circonspect, ou si celui-ci s’était trouvé tout étonné d’être soudain happé hors de l’eau. Quelles furent ses dernières pensées ? Savait-il que, probablement comme son père, sa mère, ses frères et ses sœurs avant lui, il finirait avant ce soir dans l’assiette d’un badaud, le flanc fourré d’aneth et de tranches de citron, accompagné peut-être d’une poignée de brocolis et d’un bol de riz ? Réchauffé à la poêle, sa peau adhérant à la fonte mal huilée ?

Une bousculade le sortit de ses réflexions piscicoles. Il se sentit brusquement happé à l’air libre comme Dorry la Dorade au crépuscule de son existence inconsciente et machinalement il suffoqua comme s’il lui manquait l’air nécessaire pour vivre. Il fit volte-face et aperçut un attroupement autour d’une estrade.

Dimma fronça les sourcils.

Qu’était-ce encore que ceci ? Il aperçu un homme debout sur l’estrade, dont la barbe et la chevelure hirsutes se mélangeaient en boucles disgracieuses. À sa manière de gesticuler et de brailler, Dimma supposa qu’il n’était pas au mieux de sa forme mentale… ni physique, par ailleurs.

Il allait se détourner de ce triste spectacle de rue quand il entendit un mot, très distinctement et très précisément, un seul mot qui le glaça sur place.

Insoumis.

Aussitôt, son intérêt pour le brailleur gesticulant atteignit un pic encore jamais vu, et il se fraya un chemin dans la petite foule qui se massait en arc-de-cercle autour de lui pour se poster au premier rang.

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Candice Eizen
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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyMar 1 Mar - 22:45

Air de famille

Candice & Vinur


Ce remue-ménage qu'a provoqué le roi en jaune à l'Église Blanche a pas mal fait de bruit dans tout Azuola. Mais c'était pire au QG des Insoumis. Isamu a toujours été dans la sécurité, ça n'avait jamais dérangé personne jusqu'à présent, moi la première. Mais certains commencent à se rebeller, à vouloir plus officiellement rallier l'imprévisible roi en jaune à notre cause. Pour moi, c'est une très mauvaise idée. Aillant déjà travaillé pour lui avant de les rejoindre, j'ai pu comprendre qu'il est du genre à ne penser qu'à lui, et son imprévisibilité ne fera que nous compliquer la tache. Il sera impossible de faire un vrai travail d'équipe avec lui, il voudra tout contrôler et que les choses soit fait à sa façon même si ça n'aurait rien à voir avec notre but. C'est le problème d'un groupe parfois en soi... C'est que l'on n'est pas toujours d'accord. Et ce soir, alors qu'Isamu nous avait demandé de nous regrouper pour discuter et éclaircir notre décision sur cet événement.

Cette réunion a été longue et plutôt agaçante. Une personne s'entête à penser que se rallier réellement au roi en jaune est une bonne idée. Mâchoire serrée, je me retiens de prendre la parole tentant de garder mon calmer et laissant notre leader gérer la situation. Je ne suis pas vraiment fait pour convaincre qui que ce soit de mon opinion sur une situation. Je n'aime pas argumenter et expliquer les choses parce que je perds vite patience lorsque je ne suis pas comprise. Et je déteste tellement m'énerver et perdre mon sang-froid. Ce qui est d'une ironie dérangeante quand je sais que j'ai cette tendance à m'énerver facilement. Malheureusement et comme je le redoutais le membre concerné reste entêté, et malgré tout les arguments et le sang-froid d'Isamu, il pète un câble et part dans la surprise générale s'en va en furie tout en déclarant que LUI au moins il fera changer les choses et disparaît par son don de vitesse.

Mon regard se croise avec cet homme qui était l'ami de mon père et celui-ci me fait un signe de tête. Il fallait que je le rattrape pour l'empêcher de faire une bêtise. Mes yeux virent au noir et j'ouvre un portail pour accéder au centre-ville. Ma recherche était un peu longue à mon goût, mais je finis par retrouver cet abruti au port. Je ne sais comment il a déjà réussi à avoir l'attention du public.

« Écoutez-moi tous citoyens ! Nous les Insoumis, nous avons à présent un allié de taille afin de renverser la dictature qu'est l'Église Blanche pour nous faire enfin sortir d'ici ! Révoltez-vous ! Rejoignez-nous sans crainte car c'est... »

Toujours les yeux noirs, j'avance vers lui me frayant un passage dans la foule et créer un portail sous ses pieds pour le faire disparaître et réapparaître dans le théâtre. Une bonne chose de faite. Je soupir d'agacement et me fraye un chemin pour m'écarter de la foule et retourne au théâtre à pied car j'ai utilisé mon portail pour faire rentrer l'abrutie de service. Alors que je marchais en direction du QG des Insoumis, je me fige. La peur se mêle à la colère, la foule était rassemblée un peu plus loin, mais j'ai senti que je suis suivie. Je me tourne derrière moi et regarde nerveusement et furtivement.

« Qui va là ?! Je sais que vous me suivez donc montrez vous ! »

Puis s'il est dangereux, du style membre de l’Église Blanche, je dis au revoir à la discrétion et j'utiliserai mes ailes pour fuir. Si la personne ne se sent pas de se montrer et de me suivre l'air de rien, c'est qu'il a forcément quelque chose à se reprocher et je n'aime pas ça du tout. Je pose aussi ma main contre le manche du sabre de mon père sur mes gardes, craignant que se soit un Insoumis qui veuille m'éliminer voir pire, une fois de plus le Pontife lui-même.   
KoalaVolant

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Dernière édition par Candice Eizen le Mer 6 Déc - 20:55, édité 1 fois
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Dimma Dökkhönd

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyLun 9 Mai - 15:33

Dimma
Dökkhönd

Candice
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Air de famille
L’homme qui gesticulait ne ressemblait à rien. C’en était effrayant. C’était le genre de personne très dangereuse car il avait la tête de tout le monde et de personne à le fois. D’un autre côté, son absence absolue de charisme en faisait un bien piètre orateur.

Tout ce qui capta réellement l’attention de Dimma fut la mention des Insoumis, suivi de l’expression ”un allié de taille”.

Intéressant.

Les Insoumis, les outsiders, les perdants très probables de la guerre qui faisait rage entre les factions à Azuola, bénéficiaient dorénavant de l’aide généreuse d’un mécène inconnu. Qui, de l’Église Blanche ou de l’Ordre de Sainte Émeline, soutenait en secret le sans-abri complotiste issu du caniveau ? Lequel de ces deux champions qui convoitaient la médaille d’or conspirait avec le troisième du classement pour torpiller son rival ? Dimma voyait autant de raisons que l’un ou l’autre fournisse un appui furtif à ce qui était, de toute évidence, le bouc-émissaire tout désigné.

Néanmoins, il pouvait parfaitement se leurrer. Peut-être que, en fin de compte, ni l’Église Blanche ni l’Ordre de Sainte Émeline n’apportait son soutien aux Insoumis, et qu’il s’agissait alors dans ce cas d’une personne tierce, à qui bénéficierait le chaos qui s’ensuivrait invariablement. Un troisième joueur en quête de pouvoir ?

Dimma se demanda un instant si l’autre avait quelque chose à voir dans ces manigances. Ce n’était pas exactement contraire à son caractère d’agir de l’a sorte, après tout. Dimma devait partir du principe que tout ce qu’il pouvait faire, l’autre le pouvait également. Et armer les Insoumis pour les mettre sur un semblant de pied d’égalité avec les deux autres super puissances, c’était exactement ce qu’il aurait pu envisager.

Une bousculade le fit sortir de ses rêveries. Une jeune femme venait de lui bourrer l’épaule pour se frayer un chemin jusqu’au devant de l’arc-de-cercle massé autour de l’orateur.

Dimma demeura interdit une seconde.

On aurait dit… On aurait dit…

Un hoquet de surprise parcourut la foule. L’énergumène gesticulant venait de se faire absorber par son estrade, sur laquelle se focalisait l’attention entière de l’assemblée. Ignorant le mouvement général, Dimma suivit du regard l’énigmatique jeune femme qui s’en allait aussi anonymement que ce qu’elle était arrivée, et disparaissait à l’angle d’une venelle.

Cette femme…

C’était Sélène.

Comment… comment était-ce possible ? Sélène était morte. Sélène était morte. Sélène était morte.

Sélène. Était. morte.

Attiré à la façon d’un aimant, Dimma suivit Sélène d’un pas qui n’était pas le sien. Il devint un étranger pour lui-même et son esprit assista, spectateur impuissant, à la mise en branle de son organisme. Sans qu’il le réalise, les muscles de son corps s’étaient enclenchés automatiquement et il se tenait à présent à l’entrée de la ruelle. Plus loin, Sélène s’enfonçait toujours plus profondément dans le boyau.

Son cerveau émergea du brouillard cotonneux dans lequel il se noyait, et reprit le dessus, au moins temporairement.

Ce n’était pas Sélène.

Il était impossible que cela fût Sélène. Une étrangère qui lui ressemblait trait pour trait, peut-être, voilà tout ce que c’était.

Son pied botté écrasa soudain une boîte de conserve.



Quoi ?

Il venait à nouveau d’avancer sans le réaliser ! Il avait parcouru bien trente mètres depuis l’embouchure de la ruelle. Une injection d’adrénaline droit dans son cerveau le fit bondir à l’abri derrière un baril, alors que Sélène se retournait pour inspecter son environnement.

Du calme.

C’était Sélène.

Sélène était d’une stupidité sans nom. Elle ne réaliserait jamais que…

— Qui va là ? Je sais que vous me suivez donc montrez-vous !

Ceci…

Ceci n’était pas Sélène.

Dimma poussa un soupir. Ce fut bien la seule action que son propre corps consentit à lui accorder, car pour la dernière fois il se sentit quitter sa chair, et tel un ballon de baudruche, flotta à ses côtés tandis qu’elle sortait de couvert et s’avançait jusqu’à une distance respectable de Sé… de pas-Sélène.

Quand il réinvestit ses quartiers, Dimma ne savait pas trop quoi dire, ce qui était pour ainsi dire une première, car Dimma savait toujours quoi dire, et à foison. Alors dans un premier temps, il rangea les bras dans son dos, et disséqua pas-Sélène de son regard bleu.

Maintenant qu’il était en mesure de l’inspecter de plus près, il constatait de nettes différences avec Sélène, des différences que le choc initial de la voir en vie après presque trente ans passés à pourrir dans une tombe anonyme lui avait masquées. Notamment l’absence flagrante d’ailes dans le dos. Ce devait être un modèle récent.

Le visage était similaire aussi, la peau claire et les cheveux noirs appartenaient typiquement à Sélène, mais ce modèle-ci était plus fin et plus grand.

Les yeux de Dimma se posèrent sur la poignée du sabre que la Sélène 2.1 tenait fermement entre ses cinq doigts crispés, et il esquissa un mouvement de recul.

Ce sabre…

Ce sabre, il le connaissait.

Ce sabre, il le craignait.

Plus d’une fois, son fil affûté avait manqué lui emporter un membre. Plus d’une fois, ce rasoir avait mordu sa chair et failli lui sectionner un bras, ou bien une jambe. Et, inexplicablement, jamais ses pouvoirs n’étaient parvenus à l’envoûter totalement. Quelque chose dans le for intérieur de cette lame résistait à sa volonté, et il n’avait jamais réussi à la dominer.

Tout ce qu’il désirait, c’était la détruire.

Ceci étant, pas-Sélène détenait un objet qui ne lui appartenait pas du tout. Dimma savait qui en était le propriétaire légitime, et jamais de la vie ne se serait-il séparé de son arme. Qu’est-ce que cela signifiait donc ?

Maintenant que cette pensée effleura son esprit, les traits du visage de pas-Sélène se modifièrent imperceptiblement. Désormais il ne voyait plus tout à fait le mélange de Sélène et d’une inconnue, mais le mélange de Sélène et de Thibalt.

Son cœur se figea.

— Tu n’es pas Sélène. Et ce sabre ne t’appartient pas.

Prononcés à voix haute, ces mots paraissaient stupides, toutefois ils lui permettaient de graver la vérité dans la réalité.

Cette femme… C’était l’une des jumelles.

Dimma plissa les paupières sans cesser de la détailler, et finit par légèrement pencher la tête sur le côté.

— Tu ressembles tellement à ta mère.

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyLun 6 Juin - 21:05

Air de famille

Candice & Vinur


Cette sensation d'être suivie... Je déteste tellement ça... Ça peut sans doute paraître idiot, mais ça me rappelle mon kidnapping pour attirer mon père et le tuer. Ça me rappelle ce que le Pontife m'a fait, la simple pensée me fait brûler encore cette cicatrice entre ma poitrine. Selon les médecins, c'est purement mental, une réaction de mon corps dû au traumatisme important. J'accélère l'allure dans l'espoir de me semer, mais rien n'y fais. La main serrée contre le manche du sabre de mon père, je finis par vouloir confronté mon suiveur après avoir entendu un bruit qui confirme mes craintes. Je n'étais pas encore totalement folle, quelqu'un me suit bel et bien. Très vite un homme ce montre, à peine plus grand que moi et... Masqué. De quoi ne PAS DU TOUT me mettre en confiance. Je commence à sortir la lame de son fourreau quand il prend la parole. Je pensais ne pas être apte à l'écouter, mais...

Tu n'es pas Sélène. Et ce sabre ne t'appartient pas.

Ce sont ses premiers mots pour se présenter à moi, et ça me suffit amplement pour me figer sur place. Sélène... C'était le prénom de ma mère. Comment est-ce qu'il pouvait connaître le prénom de ma mère ?! Et pourquoi il parle de mon sabre de cette manière ? Mille questions commencent à se bousculer dans ma tête. Mais bordel, c'est qui se type ?! Je serre les dents et mes muscles se contractent un peu plus encore. Je n'ai pas eu le temps de rétorquer quoi que ce soit qu'il ajoute que je ressemble beaucoup à ma mère. Oui, oui, c'est évident qu'il la connaît, déjà, il connaît son prénom et il sait que je lui ressemble. C'était ce qu'avait dit mon père. Et pour qu'il déclare que ce sabre n'est pas à moi, c'est qu'il a aussi connu mon père. Mais pourquoi est-ce que je n'ai jamais entendu parler de lui ? Je me décrispe un peu et tente de calmer ma respiration avant de prendre la parole.

« Ce sabre... N'est pas à vous non plus et ça, c'est une certitude. »

Je prends une pause pour prendre une autre grande inspiration semblable à un soupir pour me détendre un peu plus. J'ai souvenir qu'on est toujours plus efficace avec une arme blanche en n'étant détendu que sur les nerfs.

« Qui êtes-vous ? Et d'où connaissez-vous ma mère ? »

Elle était dans un orphelinat avec mon père, elle ne pouvait donc pas avoir un membre de la famille. Du moins, je crois. Maman et l'extérieur ont toujours été un sujet sensible que je ne pouvais donc pas aborder librement. Et une fois que je partirai d'ici j'enquêterai sur le passé de mes parents. Mais l'heure n'était pas de penser à l'avenir souhaiter, l'heure était de savoir à qui j'avais affaire et m'assurer qu'il ne soit pas dangereux.

« Et s'il vous plaît, ne me faites pas répéter... »

Je garde ma main sur le manche du sabre et ne le quitte pas des yeux. Je n'aime pas du tout, mais alors pas du tout le fait qu'il porte un masque. Ça cache forcément quelque chose.   
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Dimma Dökkhönd

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyLun 20 Juin - 23:30

Dimma
Dökkhönd

Candice
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Air de famille
— Ce sabre... N'est pas à vous non plus et ça, c'est une certitude.

Ah…

La digne fille de sa mère…

Toujours à pointer du doigt les évidences. Parmi tous les gènes transmissibles par hérédité, Dimma ignorait que celui-ci en faisait partie du lot.

La jeune femme était manifestement crispée, mais essayait de se détendre. Elle avait le souffle court et luttait pour le régulariser. Dimma était aussi tendu qu’elle, en vérité, néanmoins il parvenait à le dissimuler avec plus d’aisance. Au-delà du masque, il avait appris avec les années à mesurer ses réactions. Toutefois se retrouver confronté aussi subitement, et aléatoirement, à son passé l’avait sérieusement pris de court.

— Qui êtes-vous ?

Bonne question.

— Et d'où connaissez-vous ma mère ?

Meilleure question.

— Et s'il vous plaît, ne me faites pas répéter…

Excellente injonction.

Dimma croisa les mains dans le dos et considéra son interlocutrice d’un air curieux mêlé d’appréhension. C’était étrange de se sentir soudain projeté dans son propre passé, dans cette bizarre version miroir de son histoire, ce déjà-vu déjà vécu, de sa rencontre avec Sélène Rascorb. Il avait l’impression de tout devoir recommencer à zéro. Ce qui, dans un sens, était bien le cas.

Si elle lui demandait qui il était, alors cela signifiait que son déchet de géniteur ne lui pas, ou peu, parlé de sa vie à l’extérieur. L’extérieur… quelle drôle de manière de désigner ce qui jusqu’à il y a peu était encore son domaine… Quelle façon détachée de percevoir la réalité.

Que savait donc cette jeune femme de lui ? De… de l’extérieur ? De la vie, de manière générale ?

— Tu peux m’appeler Vinur.

Pour l’instant il jugea préférable de ne pas la brusquer. Il resta à sa place, les mains toujours dans le dos, pour lui faire comprendre que, si elle l’attaquait, elle aurait largement l’avantage et qu’il n’aurait pas le temps de riposter. Donner confiance à l’autre se transmettait souvent pas une posture de soumission.

— Je ne connais pas que ta mère. Je connais ton père, également. Et bien d’autres encore. Te raconter toute l’histoire serait très… très long…

Il observa brièvement les alentours. C’était une venelle sordide mais pas malfamée. C’était déjà bien dans ce trou à rats qu’était Azuola, où le moindre cafard pouvait en réalité œuvrer pour l’ordre de Sainte Émeline, par exemple. Il ne put s’empêcher d’imaginer une petite blatte équipée comme un Croisé en pleine reconquête de Jérusalem.

Oui. Cela ressemblait assez au portrait qu’on lui avait dressé des séides de l’ordre. Des blattes en armure de Croisé.

— Mais je pense qu’il faudrait nous trouver un autre lieu pour en discuter, tu en conviendras. Ce n’est pas tout à fait comme si ces traboules étaient entièrement sûres, à moins que des amis t’attendent à l’autre bout. Entre l’Église Blanche et l’Ordre, nous risquons à tout moment de nous faire cueillir.

Il n’avançait pas cette supposition au hasard. Si Dimma se fiait à Thibalt tel qu’il le connaissait, les chances qu’il ait élevé ses enfants selon un dogme réducteur étaient quasiment inexistantes. Par conséquent les sympathies de cette jeune fille (laquelle était-ce, d’ailleurs ?) devaient se situer aux antipodes des ambitions de l’Église et de l’Ordre. Et puis ses actions envers le harangueur de foule, plus tôt, parlaient d’elles-mêmes. Car c’était bien elle la perpétratrice de sa disparition. Elle était la seule à s’enfuir quand le reste de l’attroupement s’était massé près de l’estrade… Fille de sa mère, désespérément…

Maintenant, était-elle une banale habitante d’Azuola, ou partageait-elle des affinités avec les Insoumis ? Non, sûrement pas. Rien ne l’attendait en dehors d’Azuola. Elle n’avait connu que ce taudis minable depuis sa naissance (enfin, presque), pourquoi voudrait-elle s’enfuir d’ici ?

… mais dans le même temps elle se promenait avec ce maudit sabre pendu à la hanche… pour quelle raison, sinon parce qu’elle craignait une agression ? Et qui craignait une agression, si ce n’était les gens qui avaient quelque chose à se reprocher ? Comme par exemple une allégeance envers une organisation dissidente ?

— Pour faire un résumé succinct, j’ai secouru Sélène… ta mère… du malade qui l’avait transformée en… en monstre, il n’y a pas d’autre mot. Mais rien que cela est déjà extrait d’un contexte, et cela ne doit pas te renseigner.

Dimma pencha la tête sur le côté, et poursuivit sur un ton attendri et peiné :

— Tu n’as aucun souvenir d’elle, n’est-ce pas ? Tu lui ressembles tellement. Tu es un peu plus grande, oui, et tu as le nez de ton père, mais autrement tu es son portrait craché.

Il poussa un soupir qui souleva ses épaules.

— Je suis si heureux de t’avoir retrouvée… Je… je croyais que tu étais morte depuis tout ce temps. Perdue en mer, engloutie par les flots… Jamais je n’aurais cru faire ta rencontre ici, aujourd’hui.

En vérité Dimma serait arrivé à Azuola bien plus tôt si… le Corbeau n’avait pas déployé des trésors d’ingéniosité pour l’en empêcher… et si Dimma n’avait pas déployé des trésors d’ingéniosité à faire de sa vie un véritable enfer. Mais eh, bonnet blanc et blanc bonnet, il l’avait cherchée.

Dimma laissa échapper un petit rire, chantant mais teinté d’amertume.

— J’ai tant rêvé de ce moment, et me voilà devant toi… incapable de trouver les bons mots…

Ce qui était absolument vrai.

— Mes explications doivent te paraître bien peu crédibles… La… la dernière fois que je t’ai vue, tu n’étais encore qu’un petit bébé. C’est horrible à avouer, mais j’ignore même si tu es… Alice ou Candice. Je ne t’ai reconnue que grâce à ta ressemblance à Sé… à ta mère.

La voix de Dimma commença à se briser, et il autorisa à ses mains de quitter leur place pour adopter une posture plus naturelle.

— Trente ans, presque trente ans que je vous ai crues mortes, ta sœur et toi. Mais regarde-toi… regarde-toi… la splendide jeune femme que tu es devenue, et moi… Oh je donnerais tout pour que ta mère soit à ma place en ce moment…

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyDim 31 Juil - 21:06

Air de famille

Candice & Vinur


Je n'aime pas cet homme, il a beau connaître ma mère et peut-être mon père vu sa remarque sur mon sabre... Sa manière de me fixer, de prendre ses aises alors qu'il me suivait lâchement et en cachette. Puis ce masque... Bon sang, j'ai horreur des hommes masqués, ça cache forcément quelque chose. Sa pose des mains dans le dos me donne l'impression qu'il a confiance en lui au point de se mettre à son aise. Comme s'il était persuadé que je n'allais pas attaquer. Je suis encore plus crispé et je commence à stresser, il va se passer quoi au juste ? Est-ce que je dois attaquer la première ? Qu'est-ce qu'il me veut ? D'où et pourquoi il connaît mes parents ? Je tente encore de me calmer en contrôlant ma respiration et n'agis pas pour le moment. Je n'agis pas, car je veux des réponses. Et ma patience et contrôle fini par être récompensé, car j'ai maintenant un nom. Vinur... Je cherche dans ma mémoire pour savoir si papa m'a déjà parlé d'un certain Vinur ou pas. Pour le moment, ça ne me disait rien du tout... Ensuite, il confirme mes suppositions, il connaissait aussi mon père comme je l'ai supposé. Cependant, quand il déclare en connaître d'autres, je fronce les sourcils. Ça n'a absolument aucun sens ! Mes parents viennent d'un orphelinat, il ne peut pas y avoir d'autres liens de parenté ! Si ? Puis savoir qu'il les a connu oui d'accord, mais en quoi il les connaît ? En quelle circonstance ?

C'est vraiment frustrant de voir que ses réponses m'apportent juste plus de questionnement. Je ne le quitte pas du regard, même quand il regarde les alentours qui me semblent de plus en plus sordides. Il va attaquer, il est confiant parce qu'il a un pouvoir qui permet d'attaquer sans bouger, j'en suis sûr. Bon sang, mais pourquoi j'ai utilisé mon portail pour mon collègue... Fuir aurait la solution la plus rassurante pour moi. Même s'il connaît mes parents du peu que je connais de leur passif avant ma naissance, c'était rarement en bien. Et sa réflexion pour une possible intervention de l'Eglise Blanche me glace le sang et me conforte sur une chose en accord avec Vinur : il ne fallait pas rester ici. Par mauvais réflexe, je touche ma cicatrice quand il parle de cette faction que je juge comme la faction des enfers.

Je n'ai pas vraiment eu le temps de répondre quoi que ce soit qu'il me résume la raison de sa connaissance de ma mère. Papa m'avait parlé du fait que ma mère était tout ce qu'il y a de plus normal jusqu'à ce qu'il la retrouve. Et qu'en effet elle a été honteusement charcuté par un savant fou. C'est donc lui qui l'a sorti de cet enfer ? Non impossible, s'il était un bon samaritain alors pourquoi il cacherait son visage avec ce fichu masque ? Je n'arrive pas à le croire sur le coup. Et ça, on pouvait un peu trop le lire facilement sur mon visage. Plutôt ironique pour une ancienne comédienne, n'est-ce pas ? C'est sans doute parce que le sujet est plus que sensible pour moi, surtout depuis que papa, c'est transformer en gardienne devant moi. Il s'est passé plusieurs mois, mais j'ai encore du mal à le digérer.

C'est sa voix attendrie et peinée qui m’empêche de l'attaquer là de suite. Ma gorge se serre quand il déclare que je ressemblais énormément à ma mère. Cette phrase fait écho dans mon esprit, mais avec cette fois la voie de mon père. Vinur ment peut-être sur le sauvetage de ma mère, mais c'est sûr qu'il ne ment pas quand il dit l'avoir connu. Il a l'air d'être ému de me voir par sa voie et ses dires, mais comment en avoir la certitude avec ce fichu masque ? Même si au fond en moi, j'en ai l'envie, je me refuse de lui dire quoi que ce soit concernant ma famille. Rien, absolument rien ne me garantit qu'il a été un ami malgré ce qu'il laisse transparaître. Surtout quand on porte un fichu masque.

Je reste vraiment figé sur place tout le long, quoi pensé, que faire, je n'en savais rien du tout. Je suis littéralement en face d'un inconnu qui me connaît, mais je ne connais absolument pas. Mais ses mots... Ces mots sur ce qui semble être ses sentiments me font l'effet d'un coup de poignard sur le corps. Ma gorge se serre, mes yeux picotent... Je les pince violemment pour empêcher des larmes de couler. Aucune faiblesse, non, il ne fallait montrer aucune faiblesse, surtout à une personne qu'on ne connaît pas et qui est masqué. Je déteste les personnes masquées et je devais ça au Pontife. Je pince encore l'arête de mon nez s'entend le liquide salé se frayer un chemin malgré mes effort touchant le bout de mes doigts. Je lâche d'une voix cassée, noué.

« Bordel... »

Je maintiens encore le pincement et inspire un grand coup. Je parviens à ravaler mes larmes, mais mes yeux restent un peu rouges dus à mon forcing et geste pour m'empêcher de pleurer.

« Je vais être honnête... Et ce sera blessant. »

J'inspire un grand coup, encore.

« Mais je n'ai absolument aucune confiance en vous. Je ne sais pas grand-chose de ce que mes parents ont vécu, or Azuola. Je sais simplement qu'ils y ont vécu une traque, une traque sans pitié qui a enlevé la vie de ma mère. »

Cette traque les a poussées à vouloir se réfugier à Azuola, malheureusement maman a perdu la vie des mains de leur bourreau dont j'ignore le nom. Le plan de papa était de nous laisser ici Alice et moi et retourner à l'extérieur pour s'assurer que cette personne, qui a tué maman, ne vienne pas ici. Il m'avait aussi expliqué qu'on avait un oncle, le frère de maman, qu'il ira aussi le cherché et l'enverrait ici pour qu'il veille sur nous, en cas, jusqu'à son possible retour. Mais rien de tout cela n'est arrivé vu qu'il est mort à présent lui aussi... C'est pour cette raison que j'aimerai partir d'ici et rejoindre cet oncle, Rasmus, pour vivre avec lui et Alice, loin de cet endroit. Loin du Pontife et de l'Eglise Blanche.

« Et pour moi, porter un masque veut forcément dire qu'on a quelque chose à cacher... »

Je soupire et baisse brièvement la tête.

« Donc si vous me le permettez... Vinur. Je vais maintenant partir rejoindre ma sœur. »

Je lui tourne le dos et m'apprête à marcher d'un pas pressé vers la sortir de la rue pour pouvoir ensuite déployer mes ailes et rentrer au QG des Insoumis.   
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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptySam 11 Fév - 20:33

Dimma
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Air de famille
Il s’écoula peut-être seulement cinq, voire six secondes, mais la tension était telle dans cette ruelle qu’il aurait aussi bien pu s’écouler deux heures que Dimma aurait été incapable de faire la différence.

— Bordel…

La jeune fille était ébranlée. Elle se montrait brave, mais les fêlures dans sa voix, la rigidité de sa posture, la profondeur de son inspiration, trahissaient sa vaillance.

— Je vais être honnête… Et ce sera blessant.

Elle inspira de nouveau. Dimma doutait qu’elle pût se montrer plus blessante que la carène d’un chalutier en pleine face. Pour l’ego, s’entend.

— Mais je n'ai absolument aucune confiance en vous. Je ne sais pas grand-chose de ce que mes parents ont vécu, hors Azuola. Je sais simplement qu'ils y ont vécu une traque, une traque sans pitié qui a enlevé la vie de ma mère.

C’était un résumé très succinct des évènements.

— Et pour moi, porter un masque veut forcément dire qu'on a quelque chose à cacher…

Oh, si ce n’était que cela. Elle n’avait pas tort, bien sûr. Tous les jours, au quotidien, les quidams de ce monde exhibaient un visage qui ne leur appartenaient pas. Combien d’épouses, de frères, d’enfants, s’était retrouvés dans l’incapacité de reconnaître leurs proches à un moment donné ? On portait un masque à chaque heure de chaque jour, pour rien et pour tout, pour faire face aux pires horreurs que cet univers infligeait, comme aux plus triviales bêtises.

Mais pas Dimma.

Non.

Dimma ne portait pas de masque.

Enfin, si. Mais pas au sens où tout le monde l’entendait. Ce masque représentait bien davantage qu’un simple facsimilé de figure. Ce masque, il le paradait tellement, au vu et au su de tous, que ce n’était plus un masque. Un masque servait à se cacher, pour qu’on ne soit pas reconnu.

Alors quand on en arrivait à ne reconnaître plus que cela… ce n’était plus réellement un masque, si ?

— Donc si vous me le permettez… Vinur. Je vais maintenant partir rejoindre ma sœur.

Elle lui tourna le dos.

Dimma n’allait pas la laisser lui filer entre les doigts. Pas maintenant, pas si vite, pas si tôt. Le destin l’avait mise sur son chemin, cela signifiait qu’elle lui serait utile. Ce qu’il n’avait pu accomplir avec Sélène, Dimma pourrait l’exécuter avec son enfant.

Il abaissa le capuchon sur ses épaules, dénoua les lanières qui maintenaient le masque en place sur son visage, et l’envoya glisser sur le sol.

Le masque dérapa en crissant, le bois contre la pierre dissonant à la façon d’un archet sur la corde mal accordée d’un violon, et termina sa course entre les jambes de la jeune femme.

— Comme tu peux le constater, je n’ai rien à te cacher. Certainement pas à toi. Nous avons passé tant de temps séparés l’un de l’autre, comment pourrais-je avoir quoi que ce soit à te dissimuler ? Retourne-toi et regarde-moi droit dans les yeux, Candice. Tu n’y verras rien d’autre que ce que tu désires voir, non ce que tu crains de voir.

Dimma s’éclaircit discrètement la gorge car il sentait l’émotion la lui serrer peu à peu.

— Nous avons tant à nous raconter, mon enfant. Je souhaite simplement discuter avec toi. Si, après cela, tu ne désires pas me revoir… eh bien dans ce cas je respecterai ta décision, aussi douloureuse soit-elle à supporter pour moi. Le plus important pour moi sera de savoir que tu es heureuse et en bonne santé.

Surtout en bonne santé. Ce que sa mère Sélène n’était tristement pas. Pour cela, Candice avait intérêt à tenir de son père.

Il éprouva toutes les difficultés du monde à contenir un frisson qui descendit le long de son échine.

Et si…

Le petit poulet…

Non.

Le fils prodigue n’avait pas intérêt à revenir dans le giron familial. Pas encore une fois. Dimma ne le permettrait pas.

Il préférait ne pas y réfléchir. La seule évocation de cette saleté de pigeon l’émouvait encore, et la simple existence de la possibilité que Dimma perde son sang-froid pour quelqu’un d’autre qu’Élodie n’était tout bonnement pas envisageable.

Sûrement pas pour le corbeau.

Certainement pas pour le corbeau.

Jamais plus, dit le corbeau.

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyDim 26 Mar - 17:45

Air de famille

Candice & Vinur


J'ai été cash, j'ai ouvertement dit de ce que je pensais de cette situation et ce foutu masque qu'il porte m'empêche de voir s'il le prend mal ou pas. Il connaît ma mère, même mon père, il m'aurait vu bébé... Mais quand la seule chose que nous savons du passé de nos parents sont le fait qu'ils se faisaient poursuivre... Il y a de quoi se méfier n'est-ce pas ? Tout peu laisser penser que la personne qu'ils fuyaient, c'est lui et personne d'autre ? Pourtant, celons sa voix, et ses dires, il s'agirait d'un ami ? C'est dans des moments comme celui-là que je regrette de ne pas avoir plus insisté pour connaître le passif de mes parents tant que mon père était encore en vie. En-tout-cas les choses était dit, il ne me restait plus qu'à partir. Je serais sans doute emmené à le revoir. Ils sont tous les deux bloqués sur cette île après tout. On peut dire ouvertement qu'ici le monde est petit, aussi petit qu'une île stupide.

Tout était fait pour que cette rencontre se termine maintenant, j'y ai mis tous mes efforts en parole et geste. Je m'étais décidé de ne pas me retourner par crainte de craquer, je viens de parler à une personne qui connaît mes parents. Il pourrait me parler d'eux et de leur vécu à l'extérieur, assouvir cette curiosité soudaine qui naît en moi depuis sa rencontre. Mais tant que je n'avais pas cette certitude qu'il était quelqu'un de bien pour eux, je ne peux pas m'y fier. Je ne dois pas craquer.

Puis il a fallu qu'un grincement au sol attire mon attention et je vois à mes pieds après avoir doucement heurté ma chaussure son masque. Je me fige sur place comme hypnotisé par cet objet. Il vient vraiment de le retirer ? Mais alors... Pourquoi le porter ? La voix de Vinur raisonne dans mon dos, une voix qui n'est plus étouffé, grave et rauque avec beaucoup d'assurance. Sa demande, de se retourner sonne dans mon crâne, mais l'écho de mon prénom qui sort de sa bouche raisonne plus fort encore. Ne venait-il pas de dire qu'il ignorait même si j'étais Candice ou Alice ? Je serre les dents et mes poings, je ne sais pas quoi faire, je n'arrive pas à avoir de suite cet élan de me retourner pour le confronter. Fuir le regard véritable de Vinur me laisse entendre qu'il a l'air lui aussi d'être dans des émotions fortes. Ce qui me fait risquer de jeter un regarde derrière moi.

Pour m'appeler mon enfant ? Pourquoi insister autant pour discuter avec elle avec cette émotion dans la voix ? Au départ, je soupçonne qu'il est peut-être un parent de ma mère. Il devrait donc à priori me ressembler un peu... De ce que j'ai l'air d'y voir ça ne semble pas une bonne hypothèse. Mais qui tiendrait à ce point à discuter avec l'enfant d'une femme qu'on aurait sauvé il y a des années ? Ça n'a pas de sens ! Je finit alors par me baisser et attrape le masque pour enfin trouver le courage de me tourner vers lui. Je le voyais plus nettement, je tente de voir la moindre émotion sur son visage par le fait que j'exécute pour le moment sa demande. Je serre le masque dans mes mains et pinces les lèvres. Il fallait parler maintenant et retenir ses larmes qui picotent mes yeux de plus en plus forts.

« Je dois savoir qui vous êtes réellement. Votre manière de me parler et de vouloir discuter avec moi ne correspond en rien à une simple personne qui a sauvé ma mère d'un fou. »

Je fais une pause sentant ma gorge se serrer.

« Et physiquement nous nous ressemblons pas du tout. »

Enfin, ça, je ne peux pas vraiment m'y fier, mais ça me fait malgré tout posé plus de question.

« Et comme si ça ne suffisait pas vous m’appelez par mon prénom alors que vous avez déclaré ne pas savoir qui je suis entre Alice et Candice. Ça ne colle pas rien ne correspond à toutes les hypothèses que je me fais. Il y a autre chose, des choses que j'ignore. Plus vous agissez envers moi et plus je me pose des questions sans avoir aucune réponse concrète. »

Malgré mes efforts, une larme s'échappe de ma joue gauche. Je peste intérieurement de cette incapacité à me retenir.

« Vous étiez qui pour ma mère ? Pourquoi l'avoir secourue et suivit son vécu au point d'avoir connaissance de l’existence de ses enfants ? On ne m'a jamais parlé de vous Vinur. Et j'ai besoin de savoir qui vous êtes réellement, je ne peux pas me contenter du résumé que vous m'avez donné. »

Savoir ce qu'était ma mère pour lui m'aidera pour savoir ce que moi et ma sœur sommes pour lui. Une espérance née du fait qu'il fait peut-être partie de la famille, mais ça me semble très peu probable. Alors pourquoi il agit comme si c'était le cas ? En bonne santé, physiquement, c'était le cas malgré ma cicatrice au torse, mentalement moins beaucoup moins. Mes nerfs explosent régulièrement, j'ai trop souvent cette sensation d'être seule et traqué de partout. Et malgré son désir qui a l'air d'être sincère, je suis loin, très loin d'être heureuse...  
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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyLun 24 Avr - 23:00

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Après un moment, lentement, la jeune femme ramassa le masque et se tourna en direction de Dimma.

— Je dois savoir qui vous êtes réellement. Votre manière de me parler et de vouloir discuter avec moi ne correspond en rien à une simple personne qui a sauvé ma mère d'un fou.

Vraiment ?

— Et physiquement nous nous ressemblons pas du tout.

Non, en effet. Si ce n’étaient les cheveux noirs et les yeux bleus, on ne pouvait dresser absolument aucun parallèle entre elle et lui. Pourtant elle provenait de lui, bien qu’elle n’en eût pas conscience. Le sang de Dimma coulait dans les veines de Sélène, et Sélène l’avait transmis à ses rejetons.

Candice était plus une Dökkhönd qu’elle ne serait jamais une Eizen.

— Et comme si ça ne suffisait pas vous m’appelez par mon prénom alors que vous avez déclaré ne pas savoir qui je suis entre Alice et Candice. Ça ne colle pas rien ne correspond à toutes les hypothèses que je me fais. Il y a autre chose, des choses que j'ignore. Plus vous agissez envers moi et plus je me pose des questions sans avoir aucune réponse concrète.

Elle luttait de toutes ses forces pour contenir ses émotions mais même Dimma, de sa position, pouvait voir que c’était une bataille perdue d’avance.

Cela ne l’enchanta guère, car la petite démontrait la même instabilité émotionnelle que sa génitrice.

Cela lui déplut même beaucoup. Candice semblait demeurer davantage une Rascorb qu’une Dökkhönd.

— Vous étiez qui pour ma mère ? Pourquoi l'avoir secourue et suivit son vécu au point d'avoir connaissance de l’existence de ses enfants ? On ne m'a jamais parlé de vous Vinur. Et j'ai besoin de savoir qui vous êtes réellement, je ne peux pas me contenter du résumé que vous m'avez donné.

Dimma prit une grande inspiration et serra ses poings qui pendaient le long de son corps.

— Tu as les yeux de ton père. Ta sœur a les yeux de ta mère. C’est ce qui m’a aiguillé. Il me faudrait une vie entière pour te détailler mon existence, comme je te l’ai dit. Et tout comme je te l’ai dit, je pense que nous ferions mieux de trouver un endroit plus convenable que…

Il écarta les bras de part et d’autre d’un geste ample pour désigner et embrasser les façades de pierres luisantes et suintantes qui composaient la ruelle.

— Qu’ici, acheva-t-il. Je n’ai guère envie qu’une milice en patrouille nous questionne. J’ai vu ce dont certains de ces brigands étaient capables et… ils sont davantage des coupe-jarrets que des représentants de la loi, si tu veux mon avis.

Il soupira, posa les mains sur les hanches, et dodelina de la tête. Le soleil éclairait à présent l’entrée de la ruelle dans son dos, baignant le pavement d’un jaune froid et pâlot, approprié à cette matinée de fin d’automne.

L’ombre de Dimma s’allongeait en lézardant sur le sol, tel un élastique sombre et flou qui s’étirait de ses pieds en direction de Candice.

— Que puis-je te dire sur ta mère qui ne sonnerait pas faux ou cliché à tes oreilles ? Je ne puis affirmer que tout le monde aimait Sélène. Je dirais même le contraire…

Il laissa échapper un rire nostalgique, bref mais joyeux en se remémorant Sélène.

— Elle avait vraiment mauvais caractère. Et elle était vraiment une très mauvaise menteuse. Lors de notre première rencontre, j’ai été pris de court par son apparence, car, tu sais…

Il agita la main devant son visage.

— Elle avait les yeux entièrement noirs, et… et je lui ai demandé, vraiment sans tact, mais la surprise, que veux-tu, si elle était une mutante. Et tu sais ce qu’elle m’a répondu ? Elle m’a répondu « Je suis humainement aveugle ! ».

Sur ces mots, Dimma s’esclaffa, et les échos de son rire à gorge déployée résonnèrent dans la ruelle. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, ses épaules tressautèrent et son diaphragme son contracte par à-coups, et il lui fallut bien quelques secondes pour reprendre son sérieux.

— Mais bien sûr, dit-il avoir avoir soupiré pour évacuer les restes de son hilarité, elle avait aussi de grandes qualités. C’était une personne fidèle, loyale. D’aucuns diraient une belle âme, bien que je trouve ce genre d’expression éculé.

Il s’éclaircit la gorge avant d’ajouter :

— Et elle m’a sauvé autant que ce que je l’ai sauvée. Elle a plus d’une fois risqué sa vie pour moi… et la dernière lui a été fatale. Je… Je voulais veiller sur ta sœur et toi, pour payer ma dette. Plus qu’une dette, en vérité, c’est un devoir. Quoique… Entre Sélène et moi, il n’y avait pas de question d’obligation. Elle a volé à mon secours pour me protéger de mes ennemis aussi souvent que je l’ai secourue du Docteur Reeves. Nous partagions ce lien indéfectible qu’ont les frères et les sœurs, j’imagine. Et c’était une bonne chose… c’était la meilleure chose, en vérité, puisque nous n’avions pas d’autres parents… jusqu’à ce que ta mère rencontre ton père, bien sûr, et qu’elle vole de ses propres ailes.

Dimma tendit alors la main devant lui, les doigts écartés et la paume tournée vers le ciel. Son ombre projetée sur le sol s’étira davantage et toucha ainsi Candice pour commencer à lui recouvrir la pointe des pieds.

— Comme tu peux le constater… c’est très long à expliquer. Je t’en prie… prends ma main, et parlons de tout cela en lieu sûr. Ainsi, je pourrai te raconter tout ce que je sais. Je pourrai te révéler ce qui est arrivé à ta mère, et à cause de quoi, et de qui, tu as passé toute vie à Azuola, loin de tes proches et d’une vie où tu n’aurais pas eu besoin de t’inquiéter à sans arrêt regarder par-dessus ton épaule.

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptySam 13 Mai - 20:30

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Candice & Vinur


Il a l'air de vouloir insister sur le fait de donner plus de détails ailleurs, mais la peur me paralyse. Cependant le voir sans le masque que je tiens maintenant dans mes mains me rassure un peu. Ça me laisse le loisir de voir l'expression de son visage qui me dira s'il est, oui ou non, sincère quand il m'adresse la parole. Il avait l'air sincère, mais comment être sûr ? Quand il parle de lieu plus sûr qu'ici ma main se porte automatiquement entre mes seins touchant nerveusement ma cicatrice. Pour moi, il n'existe aucun lieu sûr à Azuola tant que le Pontife sera encore en vie. Et sur ça, nous avions l'air d'être d'accord, Vinur aussi trouve qu'Azuola n'est pas un endroit sûr.

Alors que je luttais avec une difficulté croissante de verser la moindre larme, il se met à parler de ma mère. Je sais que trop peu de chose sur elle, sa perte a été si douloureuses pour mon père et parler d'elle le faisait beaucoup trop souffrir. Du coup, je n'avais jamais vraiment osé lui demander comment était ma mère. Je ne voulais pas le faire souffrir et ma simple ressemblance physique avec elle avait l'air de le rendre triste. Je me pince l'arête du nez pour retenir mes larmes, la gorge serrée, nouée.

C'est donc la toute première fois que j’entends parler d'elle, et ça semblait vrai, je sentais le vécu. J'avais même l'impression d'y être. Je la voyais, plus petite que moi, les yeux entièrement noir, ailes cachés dans un gros pull, déclarer qu'elle est humainement aveugle d'un air paniqué. L'idée d'une femme souriante que je m'étais faite d'elle jusqu'à présent est remplacée par une femme forte, déterminée et loyale. Tout comme ce que Vinur me racontait. J'étais tellement prise dans ses petites anecdotes que j'en oublie se désire de pleurer et contre mon gré laisse rouler les larmes sur mes joues que j'ignore totalement.

Quand ça se termine, j'en voulais plus, je voulais en savoir plus sur elle. Sur ce qu'elle était, ce qu'elle aimait, mangeait, tout. Je voulais tout savoir et j'avais l'étrange conviction qu'il pouvait me le dire. Quand je constate que j'ai pleuré, j'essuie frénétiquement mes larmes, complètement honteuse. Il avait la main tendue m'invitant à le suivre l'envie de prendre cette main me traverse l'esprit, mais ma peur de me faire avoir, la peur d'un possible piège m’empêche d'agir impulsivement. Pour le moment.

« Pardon. »

J'essuie encore mon visage pour m'assurer qu'il n'y a aucune autre larme fuguasse honteuse d'avoir lâché prise.

« Je déteste pleurer. Mais pour tout vous dire, c'est la première fois que j’entends autant parler de ma mère... C'est... C'était dur pour mon père de parler d'elle. Du coup... »

Je secoue la main devant mon visage comme pour passé à autre chose.

« Ouais, bon, ce n'est pas important. Dans tous les cas, vous avez raison, nous ne pouvons pas rester ici. »

Je finis par fixer la main mal à l'aise, je n'arrivais pas à savoir si oui ou non, je dois la prendre. L'envie y était, mais la crainte d'être déçu était encore beaucoup trop présent. J'avais confiance au Pontife après tout et on voit ce que ça a donné. Et une autre question me torturait l'esprit, je n'avais absolument aucun lieu sûr en tête autre de nos maisons respectives. Et pourtant, il était hors de question pour moi qu'il aille chez moi ou moi chez lui. C'est beaucoup trop dangereux et il a beau avoir connu mes parents, je ne le connais pas assez pour autant. Et lui dire que je ne sais pas où aller n'était pas négociable non plus. J'ai déjà assez montré de faiblesse comme ça. Le théâtre ? Non trop personnel aussi dans le fond, le parc ? C'est une idée, mais serons nous vraiment tranquille ? Oui et non ça passait ou ça cassait.

« Je connais un parc où j'aime aller, ça ne garantit pas la tranquillité absolue, mais ce sera toujours mieux qu'ici. Quoi que vu l'heure... Il ne devrait pas y avoir grand monde. »

Je finis alors par penser à Isamu puis Alice. Isamu, le premier, doit s’inquiéter tout de même, voir notre collègue rentrer, mais pas avec moi...

« Je vais juste prévenir quelqu'un, un instant. »

Je sors mon téléphone et envoie un message à Isamu signalant que je ne pouvais pas rentrer de suite, car j'ai croisé une possible connaissance et que je vais passer un peu de temps avec pour en savoir plus. Pas trop de détails et pas de mensonge, car je sais que je ne sais pas mentir. Comme ma mère apparemment.

« Voilà nous pouvons y aller... »

Est-ce que j'aurais dû lui prendre cette main ? Où est-ce que ma petite distance reste malgré tout nécessaire? Dans tout les cas, je lui tend son masque afin de lui prouver à ma manière que je ne la lui mettait pas à l'envers.  
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Dimma Dökkhönd

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MessageSujet: Re: Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021   Air de famille [PV Candice] - 03/11/2021 EmptyMer 31 Mai - 17:44

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Candice
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Air de famille
Dimma réalisa à cet instant que Candice s’était mise à pleurer.

La digne fille de sa mère.

Tendre la main n’était peut-être pas l’action la plus sage à effectuer à ce moment-là, mais c’était trop tard pour revenir en arrière. Cela n’aurait fait qu’afficher son indécision et pouvait potentiellement rebuter Candice.

— Pardon.

Elle s’essuya le visage.

— Je déteste pleurer. Mais pour tout vous dire, c'est la première fois que j’entends autant parler de ma mère… C'est… C'était dur pour mon père de parler d'elle. Du coup…

Au passé.

Thibalt était bel et bien mort. Décédé. Trépassé.

Dimma ignorait si la disparition d’un si persistent adversaire devait le réjouir, l’attrister, ou tout simplement ne pas l’affecter. Thibalt lui avait si souvent mis des bâtons dans les roues, depuis le tout début, jusqu’à la toute fin, que cela laissait une marque indélébile.

Quel dommage qu’il fût un crétin fini.

Sans oublier que, depuis sa disparition dans le Triangle des Bermudes, c’était un autre qui l’avait remplacé en haut, tout en haut de la liste des nuisibles récurrents.

— Ouais, bon, ce n'est pas important. Dans tous les cas, vous avez raison, nous ne pouvons pas rester ici.

Candice finit par observer la main de Dimma. L’hésitation dévorante se lisait dans ses yeux. Dimma sourit, compatissant, et choisit de ranger son bras le long du corps pour épargner à la jeune femme le fardeau d’une décision trop hâtive et, sûrement pour elle, lourd d’implications.

— Je connais un parc où j'aime aller, ça ne garantit pas la tranquillité absolue, mais ce sera toujours mieux qu'ici. Quoi que vu l'heure… Il ne devrait pas y avoir grand monde.

C’était le lieu parfait pour prolonger cette première rencontre. Impersonnel, mais chaleureux. Isolé, mais fréquenté.

— Je vais juste prévenir quelqu'un, un instant.

Candice dégaina un téléphone portable, tapota sur l’écran, puis le rangea presque tout aussi vite.

Qui avait-elle prévenu ?

Qui l’attendait ?

Elle avait surgi de nulle part pour faire disparaître le harangueur des foules, et voici à présent qu’elle devait prévenir quelqu’un qu’elle ne rentrerait pas immédiatement. Elle n’avait pas fait un détour de ses courses pour faire taire l’Insoumis, c’était ridicule.

Quelqu’un l’avait envoyée en mission, pour cela.

Qui que ce fût à l’autre bout de ce téléphone, il avait lui aussi un lien avec les Insoumis. Cela infirmait les premières suppositions de Dimma.

Pour une raison ou pour une autre, Candice œuvrait pour la faction fantôme. Alors que rien ne l’attendait de l’autre côté du portail d’Azuola, elle se liait d’amitié avec des Insoumis… pour… ?

Honorer la mémoire de son père ? C’était absurde, pour quelle raison ferait-elle cela ? Père ou pas, Thibalt avait tout sacrifié pour cacher ses filles à Azuola, pourquoi diable Candice croirait-elle un instant qu’en sortir serait un hommage ?

La deuxième possibilité était la vengeance, mais à nouveau cela n’avait que peu de sens. En quoi sortir d’Azuola vengerait Thibalt ? À moins que Thibalt eût perdu la vie tragiquement (bien fait) contre un des séides de l’Église Blanche, ou de l’Ordre de Sainte Émeline, cette supputation ne tenait pas debout non plus.

— Voilà nous pouvons y aller…

Candice lui tendit le masque. Dimma le considéra une brève seconde avant de joindre les mains dans le dos, de hausser les épaules et de sourire.

— Garde-le encore un peu sur toi, veux-tu bien ? Il est agréable de converser avec toi à visage découvert. Je te suis. Mène-nous donc au parc. J’ai hâte de continuer à te raconter nos histoires de famille… tout comme j’ai hâte que tu me racontes la tienne. Tu as dû vivre de véritables péripéties.

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