Killian émergea doucement, dos contre le sol. Son regard se posant sur le ciel rouge, intimidant et angoissant. Les odeurs de la forêt ne vinrent pas emplir ses sens comme à l’accoutumée, elles étaient au contre âcre et dégageant l’odeur de la Mort. Probablement un cauchemar, il avait dû s’endormir sur son clavier rien de plus. Ses yeux se refermèrent comme si de rien n’était, la raison semblant avoir pris le dessus.

Sauf que… La désharmonie envahit ses veines sournoisement, comme un serpent entourant sa proie.

Rouvrant les yeux, il se redressa rapidement… trop. L’équilibre lui manqua et il tomba à terre. Le trouble l’envahit alors. L’équilibre… son équilibre n’était plus. Killian tenta alors, sans succès, de prendre sa forme animal. Sa magie ne parcourait plus son être. La panique survint alors l’enlacer comme une amie, amenant la peur dans son sillage qui s’ancra au creux de son estomac. C’était impossible. Pourtant… l’impossible était là, il n’y pouvait rien.

Qu’allait-il faire ?

Il était seul dans cette forêt mortifère et surtout sans défense aucune. Pour la première fois depuis bien longtemps, le jeune homme se sentit vulnérable et particulièrement en danger.
Non loin, il entend des voix, qui indique une dispute au ton qu’il perçu. Hors de question de rejoindre un groupe en désharmonie, cela ferait trop pour lui. A leur opposé, il vit un jeune homme confiant se lancer à l’aveugle dans la forêt, suivit par une femme lui criant de l’attendre.
A cet instant, la voix de Zaou tinta à son oreille. Il la suivit, essayant de calmer l’emballement de son cœur en chemin. Killian les trouva devant une lumière. Son ami lui sembla différent mais sa présence le rassura immédiatement. Il n’était plus seul. S’approchant encore, il prit la parole.

« Zaou, mademoiselle… Vous savez… où l’on est ? »

La jeune fille n’était pas des plus agréable, Killian ne s’en formalisa pas. Lui non plus ne l’aurait pas été à sa place. Elle venait déjà de se faire surprendre par Zaou, ce qui pouvait expliquer sa réaction. Bien que le fait que son ami soit visible, et non pas semi-transparent, n’aida pas le jeune homme à relativiser. La peur nichée au creux de son être ne le quitta pas.
Zaou était à l’inverse de la jeune fille bien plus bienveillant, une véritable présence rassurante. La suggestion qu’il lui fit, enchanta le qillin. Ce fut sans réfléchir plus qu’il prit la main de son vieil ami. Etrange sensation de pouvoir le sentir ainsi, alors qu’il avait plutôt l’habitude de le voir intangible.

Le hoquet de surprise, suivit par la course vers la lumière de la blonde, fit se retourner Killian. Il découvrit, avec horreur une épaisse brume noirâtre qui se dirigeait vers eux. Sans perdre plus de temps, accompagné de Zaou, il s’élança à son tour vers cette lumière qui semblait s’éloigner à chaque pas. Etrange sensation que de sembler reculer tout en avançant, cherchant par tous les moyens de fuir.
Ses sens aux aguets, le jeune hacker sentit plus qu’il ne vit que quelque chose clochait. A peine fut-il arrêté, avec ces camarades d’infortune, que le sol rompit sous leurs pieds. La gouffre béant les aspira avec plus de voracité que la brume les poursuivant.

Killian cru que la chute n’en finirait plus, pourtant l’’atterrissage fut rude. Plus que le bruit de la chute, se fut celui de sa cheville se rompant qui lui arracha un cri de douleur muet. Les paroles de Zou ne parvinrent que difficilement à ses son cerveau, la douleur occultant pratiquement tout. Serrant les dents, les larmes aux yeux, il effleura sa cheville meurtrit.

« Je crois… que je me suis cassé la cheville. »