La rencontre du bleu et de la rouge [ft. Oniri Khaji]

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La rencontre du bleu et de la rouge

feat Oniri Khaji

Ugh... Je ne sais pas à quel moment j'ai cru que ça serait une bonne idée, mais plus jamais... Plus... Jamais... Prendre une barque et naviguer à l'aveugle en espérant tomber sur une île paumée en plein milieu de l'océan, c'est presque de suicide en fait. Tant pis ce n'est pas comme si j'allais manquer à quelqu'un de toute façon.

- Croa.

- Ah, je t'avais presque oublié toi... soupirant.

Tout le long de mon voyage, même quand je pensais l'avoir semé, je ne sais comment mais ce corbeau arrivait à retrouver ma trace. Au bout d'un moment je m'étais donc résiliée et faite à l'idée qu'il ne me lâcherait pas.

Une légère nausée s'installe après avoir passé plusieurs heures à me balancer au rythme des vagues. Par je ne sais quel miracle le temps est extrêmement calme aujourd'hui, malgré le fait que de temps à autre une énorme vague manque de justesse de renverser l'embarcation. Moments dans lesquels je me crispe en m'accrochant à ce que je peux et priant pour ne pas finir à l'eau.

Quelques heures plus tard, alors que je ressemble de plus en plus à une épave desséchée par la déshydratation (au passage quel comble d'être entourée d'eau et de n'avoir rien à boire) je ressens un léger changement d'atmosphère. Le ciel commence à se couvrir rapidement, et quelques gouttes viennent s'écraser sur ma peau. Ces dernières ne tardent pas à s'intensifier en nombre et je me retrouve totalement trempée.

Le vent commence à s'agiter lui aussi de son côté, créant des vagues de plus en plus hautes. Ma petite barque se met à tanguer dangereusement, tandis que les torrents d'eau tombant du ciel la remplisse petit à petit. Ça y est, c'est la bonne cette fois-ci, je savais que c'était une mauvaise idée...

J'utilise le peu de force qu'il me reste pour ne pas tomber à l'eau. Si je m'accroche jusqu'à atteindre cette fichue île située je ne sais où je serais sauve... Et j'aurais la possibilité de me reposer ! Pour cette raison, je ne me décourage pas. Et je continue mes efforts, je tiens, encore et encore, jusqu'au bout.

Je suis tellement concentrée sur le fait d'ignorer ma fatigue et de me surpasser que je ne me questionne même pas, le doute n'a pas sa place dans mon esprit pour le moment. Où est-ce que je vais ? Qu'est-ce qui m'attends là-bas ? Est-ce que j'y serais enfin heureuse ? Pour le moment, toutes ces questions n'ont pas d'importance. Je dois juste m'accrocher.

Mais au bout d'un moment, ce n'était plus possible. Fatiguée... À bout de force... Je lâche prise.

Au même moment, une énorme vague retourne la barque et l'eau glaciale juste en dessous vient me cueillir. Je me sens couler, de plus en plus profond et l'oxygène quitte progressivement mes poumons. La pression qui s'exerce sur mon crâne et mes tympans devient insoutenable et je me sens tomber dans l'inconscience doucement.

- Croa.

Le bruit du volatile me fait soudainement prendre conscience que je ne suis plus en train de couler. Et alors que je me penche sur le côté pour recracher l'eau dans mes poumons, je sens un grain chaud et humide sous mon corps. Une plage, j'ai atterri sur une plage.

- Croa.

Je marmonne alors un "oh ça va toi" à peine intelligible juste avant de tomber à nouveau dans les ténèbres.

An'ye Harm None Do what Ye Wilt

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La rencontre du bleu et de la rouge

Le pompier de 36 ans s’avançait lentement l’air ailleurs, laissant, c’est pied s’enfoncer dans le sable blanc de la plage d’Azuola profitant des doux jours de l’hiver, l’hiver était sa saison préférée, c’était celle de son père aussi, il se souvient quand il lui faisait tomber des flacons dans la main avant de lui envoyer en pleine figure une boule-de-neige fraîchement créée ou quand sa mère fêtait son anniversaire sur la plage qu’importe le temps en rigolant joyeusement. Une vague de nostalgie envahit l’homme qui était habillé d’un costume noir chaussure à la main. Il avait comme, chaque année, pris un jour pour se recueillir, en pensant à ses deux parents, il avait posé délicatement deux fleurs sur l’eau une Amarante pour sa mère et une guimauve pour son père, les regardant partir au large, c’était devenu une tradition pour lui de poser ces deux fleurs et de rester les regarder partir à la dérive en se permettant d’être nostalgique, et même parfois de pleurer. Oniri continua à avancer lentement pour faire le tour de la plage comme à son habitude.
Mais cette année rien ne se passa comme d’habitude si l’endroit était calme dû à la fraîcheur de la saison et au manque de courageux pour aller se baigner dans les eaux agitées d’Azuola, Oniri repéra une jeune femme sur son trajet habituelle, une jeune fille habillée d’une robe rouge étendue sur la plage avec un corbeau qui lui tournait autour. L’homme soupira avant de courir à son niveau, le premier réflexe de l’homme fut de lui prendre le pouls, quand il remarqua avec soulagement que son cœur battait encore, il vérifia que la jeune fille avait une respiration stable, ce qui était le cas.
Oniri prit doucement la main de la jeune femme, sans la serrer pour voir si la femme était consciente ou pas.

-Mademoiselle, si vous m’entendez serrer un peu ma main. Dit-il amicalement

Le pompier espéra que la jeune femme était encore consciente, ça lui faciliterait grandement la tâche vu qu’il n’aurait pas à lui faire prendre conscience, ou à appeler ses collègues le jour où il était censé ne pas travailler.

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La rencontre du bleu et de la rouge

feat Oniri Khaji

Je trottinais doucement dans la forêt, pied nu, ressentant l'agréable texture de la mousse jonchant le sol. Divers oiseaux chantaient une mélodie à l'unisson. L'odeur des arbres en pleine renaissance et des fleurs à peine écloses emplissent mes narines. Le contact léger du vent sur ma peau, la fermeté de la terre sous mes pieds. Quel plaisir de pouvoir enfin profiter d'un rêve sans être dérangée ! Attendez... Un rêve ?

Je repris tout à coup conscience. Mon corps était en feu, mes poumons me brûlaient, j'avais besoin de boire. Mes yeux étaient toujours fermés, je n'avais pas la force de les ouvrir...

Où suis-je ? Je ne peux pas savoir où je suis... Le dernier endroit où j'étais, c'était... Ah oui, je me souviens maintenant. Une plage, j'étais sur une plage. Et le contact du sable sur ma joue me confirme que j'y suis toujours.

Ma main gauche quitte le sol se soulevant doucement, tirée par une mystérieuse force que je ne peux identifier. Puis j'entends une voix. Elle semble tellement sourde et lointaine, je peine à comprendre les paroles et leur signification.

Puis d'un coup je comprends, quelqu'un me tient la main. J'essaye en vain de me débattre, de juste la retirer... Mais mon corps refuse de bouger. Je m'en veux de ne pas avoir compris plus tôt, et d'être tellement faible... Faible, au point que même mon corps ne m'écoute pas.

Aaa... aaa.. aargh..

Ce fut tout ce que je pus produire comme son, un petit souffle irrégulier à peine perceptible.

Et alors que je me lamente sur le fait de ne pas pouvoir prévenir la personne, je sens une petite vague de chaleur provenant de ma main. Alors que la personne en face devait sans doute ressentir le contraire. Le processus avait donc commencé, et je ne suis clairement pas en état de l'arrêter.

Ma meilleure option reste encore d'économiser mes forces, jusqu'au moment où je pourrais retirer ma main, ou bien prononcer une phrase audible et intelligible. Non... Dans tous les cas, ma gorge est asséchée, je ne pourrais pas parler.

Je concentre donc toute ma volonté dans ma main, lui ordonnant de bouger, glisser, tomber, ou bien je ne sais quoi... Du moment que le contact soit rompu au plus vite.

La seule chose que je parviens à faire, à mon grand désespoir, est de bouger le bout de mes doigts.

Mais si la sensation du contact est très agréable pour moi, pour la personne en face c'est l'exact opposé. Je le sais, car je l'ai expérimenté moi-même en redonnant de mon énergie à des personnes. Peut-être que la sensation désagréable va pousser la personne qui me tient la main à la lâcher, avant qu'il ne soit trop tard.

An'ye Harm None Do what Ye Wilt

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La rencontre du bleu et de la rouge

Le pompier de 30 ans entendit un petit bruit étouffé sortir de la bouche de la jeune femme, mais il n’était pas sûr, quel seconde plus trad la jeune femme bougea ces doits et le pompier fut internement soulager. Il n’avait pas l’équipement nécessaire pour s’occuper d’une personne non-consciente, il savait exactement quoi faire pour que la jeune femme ne tombe pas dans l’inconscient le temps d’appeler ses collègues pour la transporter à l’abri du froid et du danger.

-Écoutez-moi mademoiselle, je vais vous parlez vous devez à tout prix vous concentrez sur moi et ne pas vous endormir. Déclara-t-il. Déjà, je vais vous réchauffer un peu vous êtes trempée et vous m'avez l'air d'avoir froid. Lui expliqua-t-il.

Oniri déposa délicatement la main de la jeune femme au sol avant de poser une main sur le front de la jeune fille et une sur son ventre. Au bout de 5 second il sentit la froideur émaner de la jeune femme, quelque chose n’était pas naturelle dans cette froideur, ce qui était bizarre, elle semblait émaner d’un contact prolongé avec la femme. L’instinct de survie d’Oniri lui recommanda de lâcher la jeune femme instantanément, tandis que son instinct de pompier lui recommanda de continuer pour réchauffer la jeune fille.

- Vous êtes glacé mademoiselle, je ne pense pas que ce soit bon pour vous. Dit-il de but en blanc. Je vous rassure, vous êtes tombés sur la bonne personne ! Rigola-t-il.

Sans plus attendre l’homme se concentra et fit chauffer lentement le sang de la jeune femme, son objectif, le faire remonter doucement vers une température proche de 37°, loin de celle à laquelle il était à l’instant. L’effet se fit ressentir rapidement comme d’habitude la chaleur corporelle du pompier monta aussi, avant de redescendre d’un coup la sensation de froid continuait bien qu’il réchauffe la jeune fille et une sensation de fatigue apparue, ce qui ne faisait pas non plus partie des effets de son pouvoir.

- Vous êtes la personne la plus bizarre au monde. Déclara-t-il en même temps d’enlever les mains de la jeune femme et de se prendre le contrecoup de son pouvoir d’un coup brusque, la chaleur de son corps augmenta et il enleva son veston pour ne pas mourir de chaud. Je n’arrive pas à comprendre ce qui cloche chez vous ! Déclara-t-il

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La rencontre du bleu et de la rouge

feat Oniri Khaji

À mesure que les secondes défilent, je sens mes forces revenir peu à peu. Malheureusement, cela veut dire que la personne qui essaye de me sauver perd la sienne.

Bientôt je retrouve l'ouïe, la voix parait beaucoup moins lointaine et plus claire. C'était une voix d'homme, plus âgé que moi d'au moins une quinzaine d'année, c'est certain.

Il me demande de lutter pour ne pas m'endormir, et m'indique qu'il veut me réchauffer.

J'ouvre lentement mes paupières et si j'avais pu lever les yeux aux ciels au passage, je l'aurais fait. Ce n'est pas mon corps qui est froid, c'est le fait qu'il draine son énergie qui donne cette impression !

D'ailleurs... C'est étonnant qu'il puisse maintenir le contact aussi longtemps sans subir d'effets visibles... Je suis tellement épuisée que je ne peux même plus voir les filaments. L'homme est-il immunisé comme le corbeau ? En parlant du...

- Croa.

Mince. Il est toujours là.

L'homme me lâche la main, avant de poser les siennes sur mon front et mon ventre. Je sentis alors le phénomène s'intensifier. Je ne sais pas ce qu'il essaye de faire... A-t-il lui aussi un don ?

Dans tous les cas, j'espère pour lui qu'il est vraiment immunisé, car au rythme où ça va, bien que ça soit nettement plus lent que d'habitude, il va quand même finir par y laisser sa peau...

Je sens mon corps tout entier se réchauffer, je n'avais alors pas réalisé que je frissonnais à cause de l'eau glacée, jusqu'au moment où ils s'arrêtent d'eux-mêmes.

Je remarque que la tête de mon sauveur commence à vaciller, preuve que finalement, il n'est pas tant immunisé que ça... Je veux bouger, essayant de concentrer mes forces, mais au même moment, il rompt le contact en déclarant que je suis la personne la plus bizarre au monde.

La phrase a pour effet de m'arracher un petit rire, que je regrette aussitôt. Le sel me brûle la gorge et les poumons, me tordant de douleur. Je tousse à plusieurs reprises avant de me relever légèrement en avant.

- De... l'... l'... eau...

Ma voix faisait peur à entendre... À mi-chemin entre le grave rauque et le parlé soufflé, j'espère qu'elle restait néanmoins compréhensible.

Je finis de me relever, à mon rythme, pour me retrouver en position assise et enfin pouvoir observer ce qui m'entoure. Sans surprise, une plage. Mais une belle plage néanmoins.

Je rapporte aussitôt mon attention sur l'homme, en me concentrant un peu je peux apercevoir quelques filaments. Leur couleur est grise très clair, presque blanc. Ça me rassure, il n'a pas perdu tant que ça.

- Croa.

L'oiseau vient se poser sur ma tête, me poussant à exprimer un soupire, qui fût rapidement suivi par une quinte de toux... Je maudis alors intérieurement ce corbeau...

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