Histoire
Décrire la vie de Mélusine serait à la fois ennuyeux et fascinant. Ennuyeux parce qu’elle vient d’un milieu défavorisé, d’une famille qui n’a rien d’exceptionnel, a eut une scolarité banale… Fascinant parce qu’en tant que surdouée, Mélusine a très vite commencé à démonter tous les appareils de la maison pour essayer de les remonter, lu énormément de livres à la bibliothèque dès son plus jeune âge et maîtrisé certains théorèmes mathématiques et physiques très jeune.
Est-ce que son intelligence eut un impact sur ses études ? Oui… elle eut de très mauvaises notes en cours, à quelques matières près et, quand elle put enfin entrer en fac pour faire quelque chose de vraiment intéressant : l’informatique, eut d’excellents résultats.
Côté relations, elle possède peu d’amis. Critiquée pour tout et n’importe quoi : son poids, ses lunettes, (son appareil dentaire à une époque), sa tendance à lire trop, son côté social justice warrior… elle a en plus tendance à s’énerver beaucoup… trop…
Donc voilà, Mélusine étudiante, c’était des allers-retour entre la bibliothèque et les manifestations pour tout sujet méritant qu’on se batte pour… souvent un crochet par la pharmacie, peu de présence en cours, plusieurs petits boulots et des soirées jeux vidéo en ligne à évacuer ce qu’il lui restait de colère.
Mais Mélusine, c’est comme un volcan. Quand elle n’explose pas, détruisant tout sur son passage, elle peut être un terreau fertile à tout un tas d’inventions, d’explorations et parfois quelques amitiés solides. Le tout agrémenté d’une poisse à toute épreuve.
Une fois son diplôme d’informatique en poche, là encore, on oscille entre le banal et l’incroyable. Elle prit un travail dans une boite de jeux vidéo en tant que programmeuse, loua un petit appartement modeste et, lasse de cette impression que les manifestations et pétitions pour améliorer le monde ne servaient à rien… se mit au hacking.
On peut dire que ce fut bien plus efficace. Aucun sujet n’était exclus. Mélusine se battait pour tout. L’écologie, le féminisme, l’anti capitalisme… partout où il lui semblait voir des injustices. C’était le Batman de l’informatique, libre et terrible.
Et puis tout bascula.
Il faut préciser aussi que Mélusine intervenait parfois sur le terrain avec d’autres groupes. Il n’y avait rien de plus gratifiant que de libérer des animaux dans des laboratoires ou saboter des machines polluantes. Ce fut donc une nuit dans le laboratoire du groupe Futura, accompagnée de trois connaissances avec qui elle avait déjà fait quelques raids, que le drame se produisit.
Des animaux servaient de cobayes pour des expériences sur la dématérialisation. La téléportation plus précisément. Le but du petit groupe cette nuit-là : les libérer et les mettre dans des refuges. C’était simple. Très simple.
Mais ais-je précisé que Mélusine a une poisse incroyable ?
Tout se déroula très vite. Alors qu’elle prenait une cage pleine de petites souris, la jeune femme recula, trébucha sur un câble, tomba à la renverse, tenta de se retenir à une des machines qui s’activa, la cage lui échappa des mains, tomba droit sur un bouton précis, les petites souris s’échappèrent, empêchant Mélusine de sortir de peur de les écraser et… plus rien. Plus de Mélusine.
Comme d’habitude, elle eut de la chance dans son malheur, une chance digne de toute la poisse accumulée. La cage, en tombant sur la console, avait modifié certaines données, de quoi réussir la téléportation sans la blesser, si ce n’est lui donner la nausée. En revanche, il ne fallait pas en demander plus. Son karma était capricieux, et si elle avait eut la vie sauve lors de cette téléportation, encore fallait-il ne pas se noyer dans l’océan où elle avait atterrit (ou plutôt devrais-je dire amerrit). Heureusement pour elle, un bateau la repêcha. Malheureusement pour elle, elle allait bientôt être coincée à Azuola.