Assis à son bureau en train de rédiger son prochaine discours du mois, Stanislas se fige et lève la tête interloqué par la nouvelle que viens de lui annoncer un inquisiteur assis en face de son bureau.

« En si peu de temps ? »

L'inquisiteur hausse la tête à l'affirmatif. Celui-ci était venu à son bureau à la demande du Pontife, car il aimerait que le porte-parole s'assure personnellement des activités d'une entreprise appelée et signalée comme étant la Vander Corps. Dirigé par un certain Evander Truman. En même pas une année celui-ci a ouvert trois boutiques, dont un par quartier ainsi que trois bars par un par quartier également. Six entreprises en même pas un an étendu sur tout Azuola, c'était louche, car normalement infaisable, surtout avec les conditions dans lesquelles les habitants d'Azuola arrivent sur l'île. Rien n'aidait pour avoir si rapidement une entreprise si florissante et étendue. À moins bien entendue... Que leur activité ne soit pas autant en règle que ça prétend.

Vous pouvez légitimement vous demander en quoi c'est au porte-parole de s'en occuper ? À vrai dire, il y a deux raisons : un porte-parole et donc représentant de l'Eglise Blanche sera moins brutal qu'un inquisiteur. Faire cette vérification par un inquisiteur donne de suite la couleur de la raison de la visite un soupçon direct de soupçons contre la Vander Corps. Et aussi et surtout, parce que Stanislas est le croque-mitaine, ce qui lui donne la possibilité de voir le passé de son interlocuteur et ainsi en avoir le cœur net sans menace ni effusion de sang.

Stanislas saisit le papier que lui donne l'inquisiteur, ça présentait toutes les entreprises ouvertes par cet Evander... On ne peut pas nier que ce n'est pas varié, ce qui interpelle encore plus notre croque-mitaine. Pourquoi vouloir toucher à tout à ce point ? On a tout de même une entreprise de pêche et un cabaret, deux univers complètement différents... Une entreprise de sécurité, une simple épicerie, un club... Soit monsieur Truman ne savait pas ce qu'il veut et a décidé de tout prendre, soit il veut être présent au plus de choses possibles, ce qui peut nuire un jour à la paix et l'ordre que l'Eglise Blanche instaure maintenant depuis des années. Il ne faut pas dépendre d'une seule et même personne, déjà que le simple fait que le roi en jaune soit maître du divertissement, c'est une mauvaise chose...

« Vous pouvez dire au Pontife que je m'en charge dès aujourd'hui. Je viendrai à sa rencontre afin de lui expliquer ce que j'aurais réussi à savoir sur cet Evander Truman. »

C'est une fois le discours rédigé qu'il décide alors d'aller à l'improviste au penthouse d'Evander Truman. Même son logement paraît en si peu de temps luxueux. Il avait déjà tout son discours en tête pour justifier sa visite à l'improviste, un mélange de vérité et de mensonge afin que son interlocuteur comprenne que l'Eglise l'a à l'oeil et qu'il sera préférable pour lui que ses entreprises soient ce qu'elles prétendent être. Pour Stanislas, c'est presque sûr, il n'y a rien de net dans la Vander Corp, ont ne débarque pas comme ça sans rien pour possédé soudainement deux entreprises par quartier. Aux yeux du croque-mitaine, ça ressemble beaucoup trop à une organisation criminelle qui s'étend un peu trop vite sur Azuola.

Comme il s'y attendait l'entrée est étroitement surveiller, honnête ou pas le contraire l'aurait étonné. Il possède une entreprise de sécurité après tout. Stan scrute la réaction de la garde du corps quand elle signale sa venue. Visiblement, ça rend nerveux ? Quoi de plus normal d'un côté, surtout si on a quelque chose à se reprocher. Il finit par entrer et on lui indique le bureau de son futur interlocuteur, dépourvu de sécurité cette fois. Stanislas toque deux coups distinct et bref. On l'invite à entrer de lui-même, pas d'ouverture spontané, pas d’accueil dit chaleureux, plus Stanislas découvre la Vander Corp de ses yeux plus il a la persuasion que cette organisation n'a rien de non-criminel. Dans tous les cas, ça ne brillait pas dans sa légalité et rien à se reprocher. Il n'est pas crain au point de ne pas se donner la peine de lui ouvrir. Ça ne faisait rien, il n'était pas ici pour faire peur, mais faire savoir que l'Eglise l'a a l’œil et savoir si les intentions sont bonnes ou comme redoutées, mauvais.

Stanislas entre alors dans le bureau au départ avec sa confiance et charme habituel, appuyé sur sa canne, dans sa forme de croque-mitaine. Mais très vite, trop vite, il sent que quelque chose ne va pas. Une aura ? Une ambiance lourde, un mur invisible se dresse devant lui. Entrer dans ce bureau lui est totalement impossible. Il sent que s'il insiste un peu le mur pourra finir par éclaté, mais avant de faire cela, on peut facilement voir le visage perplexe du porte-parole. Mais il tente tout de même à nouveau, entrée lui est très difficile et Stan ne comprend pas en quoi il n'arrive pas à entrer. Il avance sa canne dans le vide et un petit ploc retenti autour de lui et le laisse enfin entrer. Sauf qu'à peine il franchit un pas qu'il perd équilibre, comme si son pied avait soudainement disparu, comme si le sol refusait d'être touché par ce pied. Un genou soudainement à terre la respiration de Stanislas se coupe et son corps déjà maigre maigri davantage, il sent soudainement toutes ses forces l'abandonner. Sous le choc, il tente de se redresser avec sa canne, mais en vain. Les murs étaient en train de l'aspirer voir même... De le rejeter. Le croque-mitaine utilise ses dernières forces en reculant pour sortir vite du bureau. Sa corpulence redevient ce qu'elle est et le croque-mitaine déclare un peu sous le choc. Il reste debout un moment sans rien dire et cherche ce qui pourrait.

« Mais qu'avez vous fait à votre bureau pour que ça est une telle réaction  sur ma personne?! »

Une chose est certaine en tout cas, il craint quelqu'un ou quelque chose.

« Pardonnez mon indélicatesse, mais je suis dans l'impossibilité d'entrer à votre bureau monsieur Truman. Je vais devoir vous demander soit de sortir vous-même soit enlever ce qui m'empêche d'entrer. »

Stanislas reste droit et fixe Evander jusqu'à ce qu'il y voie une réaction quelconque de sa part.    

La dernière fois que Stanislas a ressentie autant de colère et d’indignation, c'est lorsqu'il avait fait la rencontre d'une sirène complètement dérangé. Rien ne s'est passé comme il l'a imaginé, et peu importe l'issue de cette visite, il a décidé, quoi qu'il arrive, de détester cet Evander Truman. Peu importe qu'il s'excuse, peu importe qu'il soit réglo, la rancœur de Stan est bien trop tenace pour qu'il le laissât tranquille... Il a même déjà décidé à cet instant même qu'il lui fera faire un cauchemar, le plus tôt possible. Ça le défoulera et idéalement l'aidera à en savoir plus sur lui, au passage. Et puis pourquoi ce masque ? Pour le Pontife, c'est naturellement pour cacher son identité, personne à part sa fille sait à quoi il ressemble réellement. Mais lui ? Est-ce dans ce même but ? Si oui pourquoi ce cacher si nous avons rien à nous reprocher ? Sinon, alors, pourquoi porter un masque ? Bien que sa colère envers lui ne faiblit en rien, il ne peut s'empêcher de se poser beaucoup de questions à son sujet. Il n'est pas banale, suspect, et il a l'audace d'agir comme si rien n'était. Il le rejoint, s'excusant inutilement sur ce fait qui ne sera absolument pas excusé. Jamais même, comment peut-on excuser un affront pareil ? Et tout ça, en plus, pour de simples objets et papier ? Mensonge... De simples papiers ou bien ça se protège seulement dans un coffre fort... Vouloir piéger le bureau entier, c'est complètement exagéré et irrationnel ! Après, il a bien rencontré des personnes de ce type... Mais quoi qu'il en soit ça lui a fait du mal, ça a dérouté tous ses plans. C'est ça le plus important !

Il ne répond donc pas au excuse bien trop fier et irrité pour ça, ses yeux avaient même brièvement changé de forme par sa contrariété. Il se contient, mais pas assez, espérons que ça donnera juste quelques frissons d'horreur à ce Truman et qu'il ne tentera rien d'imprudent qui pourrait le contrarier.

À ce propos, il fait alors une mine choquée quand il supposa de suite que sa présence est de nature à reproche et négatif. Bien que ça soit vrai, il préfère jouer la carte suivante, celle que l'Eglise Blanche est pour le bien-être de ses habitants. Il secoue la tête prenant soudainement un air amicale.

« N'ayez crainte mon cher monsieur Truman... Bien que la mauvaise surprise au bureau m'ait temporairement mis de mauvaises humeur, ma venue ne concerne en rien un reproche. »

Il le fixe droit dans les yeux et profitant de la proximité et du regard sur lui, il tente de lire dans le passé de cet homme en plongeant dans le regard bleu. Avec difficulté, il dissimule sa surprise.

Il ne voit absolument rien.

Il a beau activer son pouvoir encore et encore, plonger assez profondément dans son regard ne lui permet pas de lire dans son passé. La protection a l'air tout à fait similaire au bureau. Un mur invisible devant lui l'empêche de faire ce qu'il essaye de faire. Définitivement, cet homme ou chose qui sait ? Ne cherche définitivement pas a protéger que des objets et papier. Il a des secrets, et il est presque sûr que ce masque et la cause de son impossibilité à avoir ce que le porte-parole veut. Heureusement, force de l'habitude, sa comédie lui montrer à masquer cette découverte.

« Par ma profession, j'ai été chargé de féliciter vos réussites à Azuola, en un temps si court de surcroît. Possédé six entreprises, dispatchées dans tous les quartiers, c'est un exploit qui mérite l'admiration. »

Stanislas se penche en avant pour arriver à la hauteur de son intrigant interlocuteur. Et dit d'un ton de confidence.

« Si l'Eglise Blanche enverrait quelqu'un parce que vous auriez transgressé une loi, ce serait plutôt un inquisiteur qui vous rendrait visite, nullement moi. »

Il se redresse le regardant de haut et annonce d'un air fier et admiratif.

« Mais vous, vous êtes un exploit inédit pour l'Eglise Blanche et nous serions heureux de connaître le secret de votre réussite monsieur Truman. Beaucoup de nouveau arrivant peinent à se trouver une motivation ou un travail pour s'intégrer à Azuola. Et nous osons espérer que votre expérience, qui a été incroyablement fluctuante, pourrait leur être bénéfique à leur tour. »

Il se redresse appuyé sur sa canne planté devant lui pour l'aider à tenir bien debout, mais aussi et surtout pour se donner une certaine prestance. Le croque-mitaine prend un air pensif soupirant prenant encore cet air admiratif comme il le joue si bien et ajoute.

« Moi-même, j'ignore comment vous vous y êtes pris, je n'ai trouvé absolument aucune explication de vos nombreux achats de bar et boutiques en même pas un an. Malgré mon vécu, qui m'a fait voir moult chose et situation, celle-ci est complètement inédite. Car contrairement à d'autres situations similaires, vous, ce n'est selon nos dossiers, pas par simple héritage que vous avez gagner tout ça. Mais purement et simplement par la sueur de votre front, du moins, d'après nos dossiers vous concernant. »

Un homme arrivé il y a un an, sans rien comme tout le monde et en même pas un an, il est à la tête de six entreprises. Il aura beau dire tout ce qu'il veut Stanislas ne le croira pas. Oh, bien sûr, il fera genre afin de n’éveiller aucun soupçon, mais il espère qu'il dormira sans masque, il pourra ainsi en avoir le cœur net et connaître la vérité Les faits réels sur cet homme et savoir s'il doit oui ou non être puni et livré à la justice de l'Eglise.   

Marché offre et demande sans argent pour se permettre de faire une offre... Stanislas a cette sensation désagréable d'être pris pour un idiot. Les affaires ne l'ont jamais vraiment passionné, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'il n'en savait pas comment marche la vente d'un bien immobilier. Sinon comment aurait-il fait pour avoir son funérarium à l'époque où il vivait encore à l'extérieur d'Azuola ? Sa propre expérience à montrer qu'on acquiert un bien immobilier plus souvent en trichant. Lui, il lisait dans le passé du propriétaire et utilisait ce qu'il voit pour gagner sa confiance et acquérir en priorité le bien qui l’intéresse. Arriver à Azuola sans un sou, car nous arrivons ici en allant sous l'eau, et réussir à acheter autant de bien. Il était fort probable qu'il avait des recours similaires à lui, et sa simple et naïve explication, qu'il est juste dans un lieu plus petit, ne le convient pas. Ils vivent à présent sur une île où l'écrasante majorité n'est pas humaine ou alors possède un pouvoir donné par Shën. Ce qui en soit, peut donner beaucoup de manières à se donner des facilités sur certaines choses et il est persuadé que c'est le cas de son interlocuteur.

Quoi qu'il en soit, peu importe si sa manière de faire a été bonne ou mauvaise, ses capacités l'intrigue grandement. Ainsi que ses possibles relations, si les premiers dire de Truman s'avère ne pas être un mensonge. Il n'a non seulement pas pu entrer dans son bureau, mais pour couronner le tout, il n'a pas pu non plus lire dans son passé en plongeant dans son regard. Et ce sont ces faits-là qui l'ont convaincue qu'il devait en savoir plus en entrant idéalement ce soir même dans ses rêves. Un juste retour des choses que de lui faire faire un cauchemar ! Il avait presque la sensation de mourir tout à l'heure et il compte bien lui faire ressentir la même chose.

En-tout-cas son rapport sera bien mince, et Stanislas ce doute que le Pontife voudra très certainement, comme lui, en savoir plus sur les agissements de Truman.

C'est donc dans l'optique d'avoir les réponses par lui-même que le croque-mitaine n'insiste pas plus suite à la réponse de sa future victime. Il ne fait pas remarquer qu'ils vivent dans un monde ou toute magie est présente, ni que l'acquisition de fond nécessaire pour acheter tant de commerce en si peu de temps cache quelque chose. Ni qu'un établissement par quartier pour une île d'une taille d'Azuola reste conséquent et que pour le moment rien ne lui prouve que ses établissements établisse bel et bien la fonction qu'il annonce. Non, voyant qu'emmener un débat ne lui apportera aucune réponse concrète, il se contente alors d'agrandir son sourire de manière surnaturelle, tend sa main et met fin à cette très courte rencontre.

« Ce n'est rien, monsieur Truman voyont... Je n'ai fait que mon travail. Si jamais, par ailleurs, vous souhaitez faire connaître vos incroyables compétences sur l'économie à nos nouveaux arrivants, je me ferai une joie d'organiser ce cours... Vous n'aurez qu'à réclamer monsieur Kozlowski à l'Église Blanche. »

Une fois la main serré, du moins si l'entrepreneur la lui sert bel et bien. Stanislas met cette même main derrière son dos et s'en va toujours en s'aidant de sa canne pour marcher, saluant d'un signe de tête les personnes qu'il croisera lors de son départ. Il en profite pour bien repérer les lieux et les ouvertures possibles pour revenir cette nuit... Et ainsi connaître la vérité sur ce Truman.