Les songes ce sont des choses que nous avons tous en commun peu importe notre origine ethnique, si nous somme une créature surnaturelle ou pas. Pour ma part avant de me coucher, j’avais une petite routine qui c’était imposé à moi au fur et à mesure que je m’habituais à l’île, à ces habitants et ces divers secrets. Le soir en rentrant du travail, je me posais une heure ou deux sur une falaise du quartier du Moyen Age sous ma forme draconique pour observer le coucher de soleil et les quartiers passer dans leur activité de nuit, ensuite, je rentrais chez moi toujours sous ma forme draconique avant de me retransformer en humain une fois posé dans le parc du quartier Moderne et de rentré à pied chez moi. Malheureusement, la maison dans laquelle je logeais n’était pas adaptée à un dragon et je restais sous ma forme humaine la plupart du temps. Une fois rentrer, je me préparais à manger et je soupais rapidement avant d’aller faire ma toilette puis me coucher. Habituellement, mon sommeil était doux, il m’était rare de faire des cauchemars et de me sentir mal en dormant.

Mais ce soir-là le sort avait décider de s’acharner sur moi, j’avais passé une mauvaise journée, de fortes pluies et des éclairs avaient gâcher mon début de soirée, la seule chose positive cela était que je cuisinais toujours aussi bien et le repas me fit le plus grand bien, mais la nuit se profilait comme ma journée. Tout d’abord, je peinai à trouver le sommeil, me tournant et retournant dans mon lit en pensant à ma journée, aux dossiers qui m’attendaient le lendemain pour mon travail de généalogiste, en pensant à la bague qui m’avait été commandé par un drôle d’individu. Tout cela m'endormir vers le milieu de la nuit, bien plus tard qu’habituellement  et je crois que chacune de ces choses avait accumulé assez d’énergie pour me faire passer une nuit exécrable.
Le sommeil vient me trouver avec un rêve sombre et malsain dans lequel je me trouvais sous ma forme humaine dans une plaine à l’herbe noirâtre et à la verdure morte, tout autour de moi respirait la mort, mais ce n’était pas ce qui m’inquiéta le plus, cela était le fait que je me trouvais sur mon île, celle qui m’avait vu naître et grandir, celle qui voyait des générations de dragons naître, vivre et mourir. L’île du clan Yarjerit, l’île dont j’aurais dû reprendre le pouvoir il y a de cela des années. Mon village se dressait devant moi, de belle construction à l’architecture reconnaissable entre mille, celle des dragons, mais quelque chose clochait et je n’arrivai pas à mettre la patte dessus. Je commençai à m’avancer en direction du village quand un éclair sorti de nulle part déchira le ciel en deux, me faisant sursauter à son passage. Enfin j’arriva devant les portes la muraille qui entourait mon village, j’étais de retour à la maison et c’était une sensation agréable. Bien que j’aime particulièrement l’ambiance d’Azuola et ma maison, je me sentais chez moi que sur l’île du clan Yarjerit. Les portes de la petite ville étaient fermées et personne autour alors je rugis en drakéide :

"-Ouvrez moi !"

Mon rugissement se perdit au loin et résonna même contre les murs de la muraille, bien décider à rentrer quand même, je voulus retourner dans ma forme originelle, et au lieu de ce lien que je sentais en permanence avec elle, il n’y avait rien comme si j’étais un simple humain parlant drakéide. Pire que tout, je ne sentais plus mes glandes de poison qui aurait dû se trouver au creux de ma gorge. À un moment, j’ai cru que j’allais rester debout face à cette porte si proche de chez moi et si loin à la fois, mais je me souvins d’une ouverture dans la muraille, une petite faille que j’adorais emprunter avec mes ami.es pour s’échapper du village et de nos règles. Je commençai à m’avancer en direction de cette petite faille quand je vis un corps allongé au sol sous forme humaine, le dos lacérer par une fourche. Je me penchai au-dessus de lui et le retournai, priant intérieurement que ce n’était pas mon ami, même si j’avais bien des doutes. Quand j’eus fini de le retourné, la vie avait décider de me montrer le corps sans vie de mon ami Gesh. Ses yeux affichaient un regard horrifié et sa bouche était déformée de douleur. Je ne pus m’empêcher de lâcher un hurlement, qui déchira l’air. Personne ne touche à mes amis, à mon clan sans en subir ma colère. Immédiatement, je lâchai sans précautions le corps de mon ami avant de me précipiter, l’air paniqué, au niveau de la faille dans la muraille.

Doucement, un contact avec mon front se fit, à l’extérieur de mon cauchemar. Ce doux contact produit une chaleur agréable qui me fit me retourner dans mes draps à la recherche de plus de contacts humains et lâché un petit gémissement. À l’intérieur de mes songes, ce phénomène se traduit par la reprise du contact avec ma véritable nature lorsque je tenais en main le corps sans vie de mon ami Gesh. Bien trop occupé à être littéralement déchiré de l’intérieur par sa mort précoce, je n’avais alors pas senti le lien qui c’était recréé. Lorsque je me dirigeai vers ce trou dans la muraille un individu, que je n’avais jamais vu avant cela, apparu. C’était un homme assez grand et fin, entouré d’une cape rouge. Bien que sa présence était rassurante, mon instinct me soufflait de me méfier de lui et mon instinct se trompait rarement.

« -... C'est facile de se faire entraîner comme ça, mais ... Prends un instant, avant de continuer, tu veux bien ? Me dit l’homme en face de moi tout en me souriant amicalement. »

Immédiatement, mon corps se stoppa, je le regardais avec méfiance. L’homme ne me disait vraiment rien et maintenant, mon instinct me le pointait comme une cible à éliminer. Sur ce temps de pose qui dura, quelques secondes, je ressentis enfin mon lien avec ma véritable forme, l’individu avait eu raison de me dire de me poser quelques secondes. Cette sensation si habituellement agréable me fis lâcher un petit grognement de satisfaction, qui pouvait ressembler de loin à un ronronnement de chat. Je ressemblais à un chat qui ronronnait satisfait des caresse qu’on lui donnait et comme pour me faire revenir à moi et me faire réaliser dans quelle situation un éclair zébra le ciel sur cette pensée, ce qui eut pour effet de me faire sursauter et re concentrer sur ma situation personnelle. Ma famille était sûrement encore sauvable, il fallait que j’aille voir s’il restait des survivants dragons dans le village. Le plus rapidement possible, sinon je serai un mauvais chef de tribu. À cette pensée, la scène autour de nous se transforma, nous étions dans ma chambre dans la maison familiale. Un petit dragon bleu noir, à peine âgée d’une centaine de printemps pleurait en boule, répétant encore et encore les mêmes phrases.

« - Ils ont raison… Jamais je deviendrai un bon chef… »

Lorsque je voulus me rapprocher du petit dragon, car je savais qu’il fallait aller le consoler, je ne pus bouger d’une écaille, c’était comme si j’étais figé sur place. La seule partie de mon corps que je pouvais bouger, était ma tête. À cette constatation, je lâchai un grognement de colère, le même que j’avais lâché en tenant le corps de mon ami Gesh, qu’est ce que je détestais être coincé sans rien pouvoir faire. Je tournai ma tête cherchant du regard une solution pour calmer le petit dragon avant de tomber sur l’homme qui était apparu tout à l’heure en face de moi devant le trou dans la muraille du village, il se tenait debout à mes côtés comme un élément externe à mes rêves, comme s’il n’était pas le moins du monde impacté par les changements que créait mon cerveau. Je retournai la tête en direction de mon moi plus jeune.

« - Vous n’êtes pas d’ici pas vrais? Lui demandai-je, tout en continuant de regarder le môme qui pleurait, en connaissant parfaitement la réponse. »

C’était sûrement pour cela que mon instinct me le pointait comme une cible à éliminer, pour me défendre de l’intrusion, j’étais en train de subir. Vu que mon subconscient n’arrivait pas à se défendre lui-même, il m’utilisait comme prolongement de lui-même en mettant en marche une chose qu’il savait que j’allais suivre, mon instinct.

« - Je crois que je vais avoir besoin de vous ! Lui dis-je en soufflant après mettre retourner vers lui. Pouvez-vous m’aider ? Demandais-je à l’homme. Même si je dois avouer que si je suivais mon instinct, je vous aurais arraché la tête d’un bon coup de mâchoire. Lui expliquai-je en souriant de manière par très rassurante, pour lui faire comprendre qu’au moindre dérapage de sa part j’avais les armes pour mettre en péril sa vie. Il faut le consoler, enfin devrais, je dire me consoler. Déclarai-je en désignant le petit dragon d’un coup de tête. »

Je soupirais fortement, cette situation était vraiment exaspérante, je ne pouvais plus bouger et je confiai la tâche à un humain, en tout cas en l’apparence, de réconforter un dragon. Quelque part, cela avait un ressort comique, heureusement que je n’avais pas vraiment d’animosité envers cette espèce. Tant qu’elle ne touchait pas à ma famille, mon clan et qu’elle ne s’incrustait pas sur notre île, je ne voyais pas ce qu’il nous empêchait de vivre en bon terme ! Il me restait plus qu’a prier que l’autre homme puisse bouger contrairement à moi. Quelque chose me disait que vu qu’il n’était pas vraiment une partie intégrante de mon rêve, il pouvait faire ce qu’il voulait, contrairement à moi qui subissais les différentes situations plus qu’autres choses. Le petit moi continuait désespérément de pleurer à chaudes larmes, roulé en boule dans mon ancien lit qui ressemblait plus à un nid qu’à un lit humain.

Curieux, étranges ces deux mots décrivaient parfaitement la situation, pour moi. J'avais conscience que tout cela était un rêve, mais en même temps, je perdais le contrôle. Tout ce qui me faisait peur, me touchait le plus ressortait ici et maintenant, à un moment, il me vient une pensée sordide que je stoppai avant de la formuler concrètement. Plus de changement ! Une chose après l'autre, d'abord, nous réglons cette situation, après on verra ! Cette pensée claire coula autour de moi et se répartit dans l'air. En même temps, l'homme qui était avec moi lâcha lorsque les deux scènes s'était échangé, un peu surpris sûrement par ces drôles de changements.

"-...Outch... Par le ciel..."

Je sourirai de compassion dans sa direction, je n'y avais pas pensé, mais c'est vrai que ces changements pourraient atteindre mon compagnon d'infortune. Je me demandais comment il pouvait être ici, une magie sûrement. L'homme paru pensif, comme moi précédemment, mais bien plus longtemps. Il sembla presque ne pas entendre ma voix lui demander s'il était d'ici, enfin façon de parler et il me répondit enfin de sa voix claire et douce. Si une allégorie de la douceur devait être faite, pour moi, ce serait sans doute sous les traits de cet homme que je la représenterais.

"- Pas d'ici, en effet... C'est le cas de le dire !

- D'ailleurs il ne me semble pas que nous nous soyons présentés l'un à l'autre. Déclarai-je avant, de tourner la tête vers lui par respect. Je m'appelle Yarjerit Blasar, et vous vous êtes ? Lui demandais-je poliment. "

L'homme à côté de moi, fit un geste bizarre, d'un mouvement souple de la main, il fit tinter ses boucles d'oreilles en or, puis se mit à tâter l'air autour de lui à la recherche de quelque chose bien spécifique, cette action me surprit un peu, je fronçai les sourcils en direction de l'endroit où il cherchait quelque chose avant de désespérément tomber sur la fenêtre de la chambre. Très bien, il doit voir des choses que je ne peux voir avec ces yeux-là, j'examinais la pièce avant de me résoudre à rester sous cette forme, je ne voyais pas vraiment ce que je pourrais faire de plus sous ma forme originelle et puis bien que la chambre soit à la dimension des dragons, un seul dragon était suffisant. L'homme d'ailleurs n'avait pas l'air pour le moins du monde étonné, de l'endroit où il se trouvait, il se rapproche même de moi, sans rien craindre. Il tenait son bras tendu face à lui dans un mouvement qui me paraissait bien étrange, que cherchait-il à faire. Il me répondit alors.

"-Je peux t'aider, oui ! Mais le consoler..."

À cette déclaration, la panique me monta instantanément à la tête, avant de se calmer avec fracas lorsque l'homme posa une main sur le coup de mon double. Je sentais une douce chaleur émané de cet endroit alors dans un geste d'espérer, pour chercher de la proximité avec l'autre homme, je tendis le coup comme si je cherchais à approfondir ce délicat contact. 150 ans de solitude, voir plus et c'était aujourd'hui que je me rendais compte que je cherchais désespérément quelqu’un, une personne qui pouvait m'aider, simplement un.e ami.e que je pourrais prendre dans les bras, ou plus. La joie communicative de Gesh, la chaleureuse Enstiz, le doux et innocent Piou, tous par leur proximité avec moi avait combler ce vide, jusqu'à là et me voilà aujourd'hui Généalogiste, à la recherche des personnes cher pour les habitants de cette île, plus seul que jamais. Une larme coula doucement de mon œil gauche et un sourire abîmé prit place sur mon visage. L'homme me parla, d'une voix qui résonna en moi tout comme ce petit contact l'avait fait précédemment.

"-... C'est toi, qu'il attend. C'est pour ça que tu n'arrives pas à bouger.

- Non. Lui dis-je avant de me concentrer sur la douce chaleur qui émanait de mon cou. Pas moi, enfin pas exactement. Lui expliquais-je. "

L'homme réajusta sa capuche, sur sa tête avant de se tourner vers moi et de fixer son regard dans le mien. Sans le savoir, il venait de poser sa main à l'endroit exact où Gesh avait posé son museau pour me réconforter, il y'a de cela des années. L'homme venait de réactiver le souvenir, la suite des événements.

" -Tu as peur. Si tu lâches prise, tu peux me rejoindre. Viens...Tout en disant ces mots, il tendit la main vers moi.

Je le regardai toujours encrer dans son regard, toujours concentré sur la chaleur qui émanait de mon coup.

- Je pense avoir trouvé grâce à vous... Lui répondis je avant, m'approcher un peu de lui pour lui prendre la main, et de lui sourire. Préparez-vous à voir trois dragons rentrés. Lui dis-je pour qu'il ne soit pas surpris comme la première fois. Quoiqu'il arrive, gardez le contact s'il vous plaît, je crains de mélanger les souvenirs. Lui demandais-je avant de me laisser aller à mes souvenirs."

Je me répétai la scène dans l'ordre, d'abord, j'étais venu ici, pour me poser, j'avais pleuré tout l'après-midi. Loupant volontairement ou pas notre rendez-vous habituel, c'était Pious qui avait remarqué mon inhabituel retard. Le soleil qui illuminait la pièce vient décliner avant de se mettre dans la bonne position au fur et à mesure que les souvenirs défilaient dans ma tête. L'ancien moi leva la tête de ces pâtes et regarda l'extérieur avant de regarder le ciel, de dire d'une voix casser par les pleurs.

"- Eux aussi, ils m'ont abandonné... Même mère ne crois plus en moi... Gesh, Piou, Entiz... Finalement, ils sont comme les autres ! "

La partie du souvenir la plus dure était derrière nous, maintenant, c'était qu’amour et tendresse, peut-être que je pourrais en profiter un peu vu que mon vieux corps était relié à celui du jeune dragon. Rien qu'à cette pensée, je soufflai de bonheur, enfin un peu de chaleur humaine ! Enfin plutôt draconiennes dans ce cas-là. Trois dragons tous plus ou moins âgé d'une centaine de printemps, rentraient dans la pièce. Le premier un dragon noir aux reflets violets, était Gesh enfants, la deuxième un dragon Orangé rouge, Entiz, et le troisième toujours à la traîne d'un Vert lagune magnifique, Piou. Tout trois rentrèrent essoufflés d'avoir couru jusqu'à la maison de la cheffe.

"- Zealous ! Zealous ! Rugi Gesh paniqué en rentrant en trombes dans la chambre, passant au travers de l'homme et de moi comme si nous n'étions pas avant de poser son museau à l'endroit exact où l'autre homme avait sa main !

- Tu nous as fait peur ! Gronda Entiz. Refait plus ça ! Continua-t-elle avant elle aussi de rentrer et de se placer là où j'étais un peu plus tôt, l'air renfrogné.

- La prochaine fois préviens nous ! Dit Piou toujours à la porte."

Le petit moi, était heureux intérieurement, moi aussi. Ce moment magnifique de ma vie, je le charriais, je l'aimais et c'était à ce moment que tout avait basculé pour moi, j'y avais trouvé 3 véritable ami.es sur qui je pouvais compter et j'avais gagné en détermination. Le petit dragon soupira, avant de sortir difficilement la tête ses yeux jaunes teintés par ses récentes larmes, il dit difficilement.

"- Vous... Vous me voulez toujours comme ami ? Un naze trop curieux qui ne fera jamais un bon chef ?

- Je n’arrive pas à y croire ! S'exclama Entiz. Qui t'a mis ça dans la tête Yarjerit Blasar ? Gronda la dragonne orange."

Je grimaçai en entendant mon nom complet sortir de la bouche de mon amie, désolé petit moi cela ne va pas être simple. J'avais toujours le regard encré dans celui de l'homme et la main dans la sienne.

"- Bientôt fini... Dit je, je ne pouvais pas vraiment me détourner de mon souvenir, car à tous moments tous pouvait partir. Alors je me contentai de quelques mots simples pour communiquer."

Pour confirmer ma phrase Gesh se colla dans un câlin, amical, à mon ancien moi. Ce qui provoqua une explosion de chaleur, une chaleur agréable comme celle que l'on pouvait ressentir lorsque quelqu'un nous prenait dans ses bras, qui envahit la pièce et la scène disparue doucement sous mon regard attendri. Il ne resta plus qu'une chambre vidée de ces occupants, comme une simple scène pour la suite. Je tombai lourdement à terre respirant difficilement épuisé par l'exercice avant de regarder l'homme et de dire d'une voix un peu cassée par la fatigue.

"- Vous…restez avec moi ? "

Il ne me restait plus qu’à résoudre mon principal problème.